Rien ne se perd, presque tout se transforme

Dans le parking de l’Esplanade, on trouve une presse à carton, des bennes de récupération de bois, de cartouches d’encre ou encore de câbles électriques, mais aussi une montagne de capsules à café et un amoncellement de néons. Cet ensemble disparate occupe la déchèterie centrale de l’EPFL. Cet espace accueille tous types de déchets produits sur le campus. Chaises, bidons, palettes, ici les déchets encombrants peuvent commencer une seconde vie. «Certains objets sont gardés volontairement en libre service, explique Stephen Poplineau, responsable recyclage au sein du Domaine immobilier & infrastructures. Je sais qu’un meuble de bureau et même des parties de prototypes de start-ups ont par exemple été construits à base de matériaux de récup’».

© Laura Cipriano 

Il existe également plus de quinze centres de tri secondaires disséminés dans l’EPFL. Utilisés par des sections différentes, chacun d’eux a des types de déchets hétéroclites. Pour valoriser ces déchets, Stephen Poplineau s’efforce de trouver des filières de recyclage. Grâce à une veille technologique attentive, un système de réutilisation du Sagex a par exemple été déniché récemment.

A ce jour près de 40 matériaux ou types d’objets sont recyclés. Le résultat du travail continu de tout le service d’intendance et des efforts des remettants. «Mon travail consiste à gérer la collecte et le conditionnement des déchets pour les transmettre à des tiers qui font du recyclage à proprement parler, annonce-t-il. Je suis très attentif à choisir des filières vertueuses en termes d’impact écologique, notamment pour les distances de transport.»

Occupant ce poste depuis cinq ans, le responsable recyclage se souvient de débuts difficiles : «Appréhender la variété et la spécificité des déchets était une tâche ardue.» Depuis, il est devenu incollable et apprécie particulièrement la partie analytique de son travail avec la comparaison de coûts de traitements et d’incinération ainsi que l’alimentation et analyse d’une base de données.

«Les premiers efforts en matière de tri sur le site datent de 1984, indique-t-il en montrant une structure contenant des bacs de triage à la contenance très réduite. Aujourd’hui, le recyclage a pris de l’importance. Globalement, le volume de déchets produits a tendance à diminuer avec les années et la partie recyclée augmente.» En 2016, sur les 2000 tonnes de déchets générés (sans compter les déchets dangereux), on en a recyclé 1320 tonnes, soit 66%.

Selon Stephen Poplineau, «la gestion des déchets est un service fantôme qui n’est pas visible pour les usagers». Ainsi, les déchets communs (ordures ménagères, papier, carton, verre et plastiques) issus des poubelles de tri réparties sur le campus sont évacués par camions jusqu’à 19 fois par mois. Autre chiffre impressionnant, les 528 tonnes d’ordures ménagères générées en une année. Incinérées, elles sont valorisées thermiquement.

«Pour l’anecdote, sachez que la litière pour souris représente près de 18% des ordures ménagères de la totalité du site, ajoute le responsable recyclage. Nous évaluons actuellement la possibilité de les transférer à la STEP de Vidy, afin de les mélanger aux boues et ainsi diminuer l’apport de combustibles nécessaires pour les brûler.»

> Horaires de la déchèterie centraleen libre accès non-stop : du lundi 7h30 au vendredi 15h, permanence le vendredi de 10h à 11h.