Retrospective (3/3): un vitrage photovoltaïque sur le campus

© Jamani Caillet / EPFL

© Jamani Caillet / EPFL

Durant le dernier trimestre de l'année, la construction d'une façade extérieure de 300 m2 de panneaux solaires à colorant a débuté sur le Swiss Tech Convention Center. Il s'agit d'une première mondiale. Les phares bretons ont été renforcés par un mélange de matériaux mis au point dans un laboratoire de l'Ecole et les faussaires de parfum devraient avoir du fil à retordre grâce à un nouveau processus de détection. Un nouvel espace de travail et de rencontre pour les start-up en création à vu le jour sur le campus mi-novembre. Et juste avant que 2013 n'arrive à son terme, l'EPFL a obtenu le pilotage d'un nouveau pôle de recherche national dédié au développement des matériaux innovants par le recours à des simulations informatiques.

Un béton développé à l'EPFL au secours des phares bretons

04.09.13 - Même si, au fil des ans, des travaux de renforcement sont effectués, les phares se détériorent inexorablement sous les assauts incessants de la mer. Une tourelle au large de Lorient en Bretagne a été renforcée avec une technologie développée pour les ponts par le Laboratoire de Maintenance, Construction et Sécurité des ouvrages de l’EPFL. Il s’agit là d’un galop d’essai afin de tester l'application des Bétons Fibrés Ultra-Performants (BFUP), un mélange de matériaux cimentaires - identiques à ce qui se trouve dans beaucoup de bétons modernes - et de fibres d’acier. Le Centre d'Etude des Travaux Maritimes et Fluviaux (CETMEF) de Brest, qui supervise la gestion de ces ouvrages maritimes, a retenu la proposition des ingénieurs de l’EPFL de développer l'application des bétons ultra-performants coulés en place, dans le cadre d’un partenariat avec Lafarge, pour venir en aide à ces honorables sentinelles.

Vers un plasma industriel plus sûr

18.09.13 - L’équipe menée par Christoph Hollenstein du Centre de Recherches en Physique des Plasmas de l’EPFL (CRPP) ont mis à jour des processus physiques en jeu dans la formation des plasmoïdes. Ces plasmas en forme d’entonnoir à haute teneur en énergie peuvent endommager les réacteurs plasmiques industriels, utilisés notamment pour fabriquer écrans ou contenants alimentaires, et le phénomène occasionne des pertes de plusieurs millions en réparation et productivité. La compréhension des processus physiques menant à la formation de plasmoïdes permet d’envisager des stratégies pour s’en prémunir. En régulant leurs mécanismes de formation dans les réacteurs, les fabricants peuvent réduire ou stopper leur apparition.

Flairer les faux parfums

25.09.13 - Les copies de parfum frauduleuses coûtent cher à l’industrie cosmétique autant qu’à ses clients. Or malgré les nombreuses méthodes analytiques à disposition, identifier les imitations reste compliqué et fastidieux. Hubert Giraud et son équipe ont mis au point une méthode efficace de détection des contrefaçons de parfum appelée «ionisation par nébulisation électrostatique», capable d’analyser et de reconnaître les contrefaçons avec une efficacité inédite. Ils l’ont testée sur des marques célèbres comme Givenchy, Hermès ou D&G. Ne nécessitant pas de lourds tests préparatoires, les «empreintes» des parfums ont pu être relevées et identifiées avec une rapidité et efficacité inédites.

Une vallée helvétique utilisée comme simulateur du climat mondial

04.10.13 - Des chercheurs de l’EPFL ont développé un nouveau modèle statistique permettant de prédire les intempéries exceptionnelles dans le Val Ferret qui trouvera bientôt des applications au niveau international. Le réchauffement de la planète et les changements climatiques ont un impact direct sur les conditions météorologiques. De nouveaux modèles sont donc nécessaires. L’objectif de l’étude menée par Anthony Davison et son équipe était de générer un modèle capable de comprendre comment les précipitations se répartissent dans le temps et l’espace. Ils ont utilisé les relevés de 24 stations météorologiques dont celle de MétéoSuisse située au Col du Grand-St-Bernard, qui dispose de données collectées pendant 31 ans (1982-2012).

Le Cervin comme vous ne l'avez jamais vu

15.10.13 -Deux spin-off de l’EPFL, senseFly et Pix4D, ont réalisé une modélisation 3D du Cervin d’une précision inégalée. Six heures ont suffi aux drones ultralégers de senseFly pour prendre les photos nécessaires à très haute altitude. Moins d’un kilo chacun, mais aussi à l’aise que des aigles pour survoler les sommets. «Nous voulions avant tout démontrer de quoi nos appareils étaient capables dans les conditions extrêmes que l’on trouve en haute montagne», explique Jean-Christophe Zufferey, patron de senseFly. Outre l’altitude et les turbulences atmosphériques, les drones devaient aussi, pour la première fois, prendre en considération le volume de l’objet à photographier – alors qu’ils étaient jusqu’ici spécialisés dans le survol de terrains plus ou moins plats. Ne restait plus alors au logiciel de Pix4D, une autre spin-off issue quant à elle du Computer Vision Lab (CVLab) de l’EPFL, qu’à les assembler pour réaliser un stupéfiant modèle tridimensionnel, composé de quelque 300 millions de points.

Vers une IRM plus précise et plus sûre

22.10.13 - Des scientifiques de l’EPFL ont développé une méthode révolutionnaire pour réduire les risques et les coûts de la radiologie en général et de l’IRM de contraste en particulier. L’imagerie par résonance magnétique souffre d’une faible sensibilité, qui ne pouvait jusqu’ici être optimisée qu’en injectant aux patients des agents potentiellement toxiques. Une équipe menée par Arnaud Comment a découvert qu’une IRM de contraste à haute résolution pouvait être effectuée sans radicaux persistants grâce à de l’acide pyruvique, une substance organique que l’on trouve naturellement dans le corps suite à la dégradation du glucose. Les images obtenues étaient d’une définition spatiale et temporelle si détaillée qu’elles permettaient même de suivre le métabolisme de l’acide pyruvique dans le cerveau du rongeur. Cette étude, née d’une collaboration entre l’EPFL, l’Institut Paul Scherrer, l’UNIL et l’UNIGE a été publiée dans PNAS. Les auteurs estiment que leur découverte va intégrer rapidement le milieu médical et qu’il s’agit là d’un « pas décisif vers une radiologie clinique sans effet secondaire ».

Suivre à la trace les micropolluants du Léman

25.10.13 - Les antibiotiques, pesticides urbains et autres produits contaminants s’accumulent là où les eaux usées sont déversées dans le lac Léman. Grâce à des simulations informatiques, des chercheurs de l’EPFL ont démontré que les risques encourus augmentent en été et que la dégradation de ces substances est plus efficace durant l'hiver. Florence Bonvin, du Laboratoire de chimie environnementale de l’EPFL, a étudié la dynamique de la pollution sous-marine persistante émise par la station d’épuration lausannoise ainsi que les substances expulsées. Le modèle informatique mis au point par la chercheuse, lui permet de quantifier la menace écotoxicologique que représentent 24 micropolluants lorsqu’ils sont rejetés dans le lac, en suivant leur dispersion dans les eaux environnantes et finalement leur dégradation.

Les résistances humaines au sida sont cartographiées

30.10.13 - Nos gènes détiennent-ils la clé des futures thérapies contre le sida? Grâce au génome de milliers de souches du virus, et avec l’aide d’un supercalculateur, des chercheurs de l’EPFL et du Centre hospitalier universitaire vaudois (UNIL-CHUV) dessinent la première carte des résistances humaines au HIV. Ils sont parvenus à remonter la chaîne des événements, du génome du virus au génome du patient. Leur travail a pour but d’identifier de nouvelles cibles thérapeutiques ou de permettre des traitements personnalisés. Il a fait l’objet d’une publication dans la revue eLife le 29 octobre.

Gimball, le robot volant qui se joue des collisions

01.11.13 - Le robot volant Gimball se cogne et ricoche contre les obstacles, plutôt que de les éviter à tout prix. Cette sphère vrombissante de 34 centimètres de diamètre se fraie un chemin dans les environnements les plus accidentés, sans besoin de lourds et fragiles capteurs de détection. Propulsé par une double hélice et dirigé par des ailettes, le robot garde son cap malgré les collisions. Adrien Briod et Przemyslaw Mariusz Kornatowski, ont mis au point le système de stabilisation gyroscopique: un double anneau en fibres de carbone, qui maintient le robot à la verticale, tandis que la cage sphérique absorbe les collisions en tournant. La robustesse de Gimball réside dans son apparente simplicité technologique, explique Adrien Briod. «Les insectes volants gèrent très bien les collisions. Pour eux, les chocs ne sont pas vraiment des accidents, ils sont conçus pour les encaisser. C’est dans cette direction que nous avons choisi de travailler.»

Un vitrage photovoltaïque, première mondiale sur le campus

05.11.13 - Une façade de 300 m2, composée de cellules solaires Graetzel à colorant, est en cours de construction sur la façade ouest du Swiss Tech Convention Center. Cette intégration architecturale sur une façade extérieure est une première mondiale. Elle constitue une nouvelle concrétisation du partenariat conclu entre Romande Energie et la Haute école pour développer un parc solaire d’envergure et mener des projets de recherche et développement. Ces 1'400 modules solaires de 35 x 50 cm sont déclinés en 5 tonalités différentes de rouge, vert et orangé, selon un design des artistes Daniel Schlaepfer et Catherine Bolle, qui confère à l’ensemble une esthétique chaleureuse et dynamique.

Le campus inaugure son hub pour futurs entrepreneurs

20.11.13 -Située dans l’Innovation Park, la Forge, inaugurée le 19 novembre, offre aux futurs entrepreneurs un bureau pour mettre en place une ébauche de leur start up. Mais cet espace est également un lieu de réseautage et de conseils. Il offre un open space avec une salle de conférence, plusieurs cabines de réunion, un accès gratuit à Internet ainsi qu’une imprimante. L’endroit se veut flexible : il n’y a pas de bureau réservé. A peine ouvert et déjà bien occupé, il regroupe 16 futures entreprises des domaines les plus divers: informatique, sciences de la vie, communications…

Dix fois plus de débit dans les fibres optiques

05.12.13- Petit joyau des télécommunications, la fibre optique transporte les informations sous forme d'impulsions lumineuses sur des milliers de kilomètres, à des vitesses fulgurantes. Le débit reste toutefois limité, car les impulsions ne peuvent pas voyager de manière trop rapprochée. Une méthode simple et novatrice, mise au point par Camille Brès et Luc Thévenaz du Laboratoire de systèmes photoniques, permet de réduire l'espace entre les impulsions qui transportent les données. De quoi multiplier par 10 le débit dans nos systèmes de télécommunications. Ces impulsions «puzzle» pourraient susciter l'intérêt de nombreux acteurs des télécommunications. La technologie développée par les deux chercheurs est déjà mature, tout optique et peu coûteuse. Elle pourrait en outre tenir sur une simple puce. «En un sens, nos résultats sont trop beaux pour être vrais», s'amuse Luc Thévenaz.

L'EPFL devient la capitale suisse de la recherche sur les matériaux

17.12.13 - Le conseiller fédéral Johann Schneider-Amman a dévoilé mi-décembre les huit nouveaux Pôles de recherche nationaux (PRN / NCCR), qui bénéficieront d’un important financement de la part du Fonds national de la recherche. Le programme « MARVEL », piloté par l’EPFL et dédié au développement des matériaux innovants par le recours à des simulations informatiques, fait partie des lauréats. Piloté par le professeur Nicola Marzari, le nouveau NCCR ambitionne de déclencher une véritable révolution dans le domaine de la conception et de la découverte des matériaux.