Retrospective (1/3): Consécration pour le Human Brain Project

© Jamani Caillet

© Jamani Caillet

Durant le premier trimestre 2013 des avancées notables ont été faites dans le domaine de la santé et la compréhension de certains mécanismes du cerveau. La recherche à l'EPFL s'est aussi concentrée sur notre système solaire, la réalité augmentée, l'efficience des cellules photovoltaïques ou le développement d'une technologie tout terrain. A la fin du mois de janvier, la Commission européenne a désigné le Human Brain Project comme "initiative Flagship", lui octroyant un important financement.

Les traumatismes de l’enfance sont gravés dans le cerveau

15.01.13 - Pour la première fois, l’équipe de Carmen Sandi, chercheuse à l’EPFL et membre du Pôle de Recherche National SYNAPSY, établit un lien entre traumatisme, violence et modifications spécifiques du cerveau. Chez des rats, les traumatismes préadolescents conduisent à des comportements agressifs accompagnés d’altérations du cerveau; les mêmes que celles décelées chez des êtres humains violents. En d’autres termes, les blessures de l’enfance gravent une empreinte biologique qui perdure dans le cerveau de l’adulte, révèle l’article publié le 15 janvier 2013 dans la revue Translational Psychiatry.

Le Human Brain Project consacré par la Commission européenne

28.01.13 - La Commission européenne a officiellement désigné le Human Brain Project (HBP) comme l’un de ses deux projets FET Flagship. Le HBP regroupera les scientifiques de tout le continent autour de l’un des plus grands défis de la science contemporaine: comprendre le cerveau humain et les maladies neurologiques.
Il s’agira également de développer des technologies novatrices dans les domaines informatiques et robotiques. Fédérant plus de 80 institutions de recherche européennes et d'autres de par le monde, le Human Brain Project est prévu pour une durée de dix ans (2013–2023). Son coût est estimé à 1.19 milliard d’euros. Le projet est piloté à l’EPFL par le neuroscientifique Henry Markram.

Une puce qui retient les micro-ondes

31.01.13 - Dans notre société, les micro-ondes sont omniprésentes, qu’il s’agisse de faire fonctionner un téléphone portable ou un routeur sans fil. Elles sont également utilisées dans la navigation pour guider les avions, et même dans certaines voitures. Afin de gérer ces ondes électromagnétiques, il est nécessaire de pouvoir contrôler la façon dont elles se propagent. En collaboration avec le Walther-Meissner-Institute de Garching en Allemagne, les chercheurs du Laboratoire de photonique et mesures quantiques (LPQM1), dirigé par Tobias Kippenberg, ont développé une nouvelle méthode pour contrôler cette propagation. Ils sont parvenus à retenir une micro-onde prisonnière dans une puce pendant plusieurs millisecondes, puis à la restituer sans pertes. Cette durée de stockage requiert habituellement des centaines de kilomètres de câbles électriques, ainsi que des amplificateurs. Leur découverte a fait l’objet d’une publication dans Nature Physics.

Des micros pour analyser le trafic sur les routes

03.02.13 - Doctorant au sein du Laboratoire d'électromagnétisme et acoustique (LEMA), Patrick Marmaroli a démontré à l'aide de deux microphones placés au bord d'une route, que le son produit par l'interaction entre les pneus et la chaussée permettait de déduire le débit du flux des véhicules, leur vitesse et même la catégorie à laquelle ils appartiennent (break, petite voiture, camion, etc.). Des informations extrêmement utiles, qu'il s'agisse d'avertir les automobilistes en cas de surcharge de trafic, de prédire les pics de pollution ou encore d'adapter les infrastructures routières futures de manière adéquate. Son projet intéresse déjà les villes de Sion et Martigny.

De la technologie tout-terrain pour les pays en développement

07.02.13 - L’EPFL lance «EssentialTech», un programme unique de développement. Les ingénieurs comptent notamment produire des appareils médicaux adaptés au contexte difficile des pays émergents car ces appareillages ont la vie dure dans ces pays. En cause, des réseaux électriques défaillants, des pièces fragiles et coûteuses, ainsi qu’un manque de main-d’œuvre qualifiée pour assurer l’entretien. Le programme EssentialTech rassemble entreprises et institutions de recherche du nord et du sud, dans le but de développer de nouvelles technologies taillées pour les besoins des pays en développement.

Nouveau record du monde pour des cellules solaires

12.02.13 - Le laboratoire de photovoltaïque (PV-Lab) de EPFL, faisant partie de son Institut de microtechnique (IMT) à Neuchâtel, a établi un nouveau record du monde d'efficacité pour une cellule en silicium de type «microcristallin». Avec un rendement de 10,7%, les chercheurs suisses ont dépassé de 0,6% le précédent record, détenu depuis 1998 par la société japonaise Kaneka Corporation. Cette efficacité remarquable a été confirmée de manière indépendante par l'Institut Fraunhofer (ISE CalLab solar cells) de Freiburg (Allemagne). Ces cellules utilisent 100 fois moins de matière première que les technologies usuelles, soit deux micromètres seulement de matériau photovoltaïque actif.

L'analyse d'un double impact dévoile le cœur de l'astéroïde Vesta

14.02.13 - L’astrophysicien Martin Jutzi, du Center for Space and Habitability (CSH) de l’université de Berne, a reconstitué en détails, à l’aide de simulations numériques 3D, comment Vesta est entré en collision avec deux autres astéroïdes, il y a plus d’un milliard d’années. Les modèles sont formels: les impacts ont induit la forme elliptique de la protoplanète et dessiné sa topographie. Cette étude a été réalisée en collaboration avec des scientifiques de l’EPFL, de France et des USA, et présentée en couverture de la célèbre revue «Nature». Ces modèles permettent de surcroît pour la première fois de tirer des déductions sur la composition et les propriétés de la structure interne de Vesta. Des indications précieuses pour mieux comprendre notre système solaire.

La réalité New Yorkaise augmentée avec l'EPFL+ECAL Lab

22.02.13 - L’EPFL est l’invitée du célèbre centre d’Art et de Technologie Eyebeam à New York. Sur plus de 500 mètres carrés, l’EPFL+ECAL Lab présente ses nouveaux travaux en réalité augmentée, où les objets physiques se conjuguent avec les représentations numériques.
A l’honneur, le projet Gimme More, déclinaison américaine de l’exposition Give Me More, prix du festival international de Berlin. Ces installations incarnent l'ambition du projet de l'EPFL+ECAL Lab: donner aux objets, grâce à la réalité augmentée, le pouvoir de se raconter. Elles se basent sur les travaux scientifiques du Computer Vision Laboratory de l’EPFL, pionnier dans le domaine de la vision par ordinateur.

L'open-access “made in EPFL” séduit l'éditeur de Nature

01.03.13 - Nature publishing Group, éditeur de la prestigieuse revue scientifique du même nom, investi dans Frontiers. Une société fondée à l’EPFL, qui publie une série de revues scientifiques selon un modèle open-access. Frontiers est l'une des sociétés d'édition les plus en vue dans le monde de l’open access. Chaque année depuis sa création en 2007, le nombre d'articles fait plus que doubler. Frontiers possède aujourd'hui un portefeuille de 14 titres en open access, dans autant de domaines scientifiques. Elle a publié plus de 5000 articles en 2012. Les accords passés entre nature.com et frontiersin.org permettront de rendre les articles en libre accès visibles sur les deux sites.

Un mini laboratoire biomédical sous la peau du patient

20.03.13 - Des chercheurs de l’EPFL ont mis au point un implant capable d’analyser en direct les substances présentes dans notre corps. Un module radio transmet les résultats au médecin via le réseau cellulaire. Cette prouesse de miniaturisation pourrait notamment permettre un meilleur suivi des patients sous chimiothérapie. Logé sous la peau, le dispositif détecte simultanément jusqu’à cinq protéines ou acides organiques. Cette petite révolution pourrait permettre aux praticiens de mieux accompagner leurs patients.


Graphène et molybdénite se marient dans une mémoire flash

22.03.13 - Des chercheurs de l’EPFL ont eu l’idée de combiner les avantages de ces deux matériaux aux propriétés électroniques particulièrement prometteuses. Il y a deux ans, l’équipe du LANES avait révélé les propriétés électroniques intéressantes de la molybdénite, ou MoS2, un minéral se trouvant en grande quantité à l’état naturel. Quelques mois plus tard, elle démontrait la possibilité d’en faire une puce efficace. Elle franchit un pas de plus en développant un prototype de mémoire flash, c'est-à-dire une cellule capable non seulement de stocker des données mais aussi de les conserver intactes lorsque l'alimentation électrique est coupée.
Dans la foulée, après avoir découvert en 2011 les étonnantes propriétés semi-conductrices de la molybdénite (MoS2), l’équipe d’Andras Kis à l’EPFL continue d’en explorer le potentiel. Ce nouveau matériau pourrait multiplier par cinq la sensibilité des capteurs photographiques.

Un «micro-robinet» pour traiter les glaucomes

25.03.13 - Deuxième cause de cécité dans le monde après la cataracte, le glaucome se traduit par la présence d'une trop grande quantité de liquide entre la cornée et l'iris. Un problème qui entraîne un surplus de pression dans l'œil et qui, s'il est mal géré, peut mener à la destruction du nerf optique.
Le professeur Nikos Stergiopulos et son équipe du Laboratoire d'hémodynamique et de technologie cardio-vasculaire de l'EPFL ont développé un implant «micro-robinet» réglable, servant à drainer le surplus de liquide dans l'œil. Les tests cliniques devraient débuter à la fin de cette année. Ils seront coordonnés par la startup Rheon Medical, issue de l'EPFL.