Densifier et diversifier la ville grâce à l'architecture organique
Dans un ouvrage, des chercheurs de l’EPFL retracent l’histoire et l’expression de l’architecture organique de son émergence, au début du siècle dernier, à nos jours. Leur constat: les défis de la densification des villes favorisent son retour en grâce, en particulier en Suisse.
Des pièces aux angles arrondis plutôt que droits. Des bâtiments aux façades de biais, évitant les vis-à-vis directs. Plusieurs petites alcôves verdoyantes dans la cour, plutôt qu’une grande place de jeu rectangulaire. Des balcons triangulaires ou arrondis. Des appartements de tailles et de formes différentes sur un même étage. Les immeubles inspirés de l’architecture organique se reconnaissent de l’extérieur par l’irrégularité de leurs façades et, de l’intérieur, par des pièces qui refusent le simple plan rectangulaire.
Dans un essai, Organique. Architecture du logement, des écrits aux œuvres (EPFL Press), Christophe Joud et Bruno Marchand, architectes et chercheurs au Laboratoire de théorie et d’histoire de l’architecture 2 à l’EPFL, retracent l’épopée de cette pensée qui émerge progressivement depuis le début du XXe siècle jusqu’à nos jours.
Les chercheurs ont décidé de focaliser leur enquête sur le logement collectif, le considérant comme l’un des défis des villes contemporaines qui méritait d’être réévalué par le prisme de l’histoire. L’ouvrage détaille ainsi en première partie les projets de quatre architectes majeurs de cette pensée: le maître américain Frank Lloyd Wright, le finlandais Alvar Aalto et les architectes allemands, Hugo Häring et Hans Scharoun.
Renouveau depuis les années 2000
Dans un second temps, les chercheurs démontrent que l’architecture organique connaît un renouveau depuis les années 2000, en particulier en Suisse. Un point relevé grâce aux entretiens menés avec des architectes contemporains. Par leurs formes infléchies et irrégulières, leurs bâtiments s’insèrent aisément dans la ville densifiée, offrent des intérieurs aux volumes variés et permettent l’ajout soigné d’espaces collectifs, tout en évitant les vis-à-vis frontaux.
D’hier à aujourd’hui, l’ouvrage offre ainsi à tout amateur ou praticien une meilleure compréhension des bases théoriques du logement et de cette pensée et une large source d’inspiration pour le développement de projets contemporains.
![Frank Lloyd Wright, Price Tower, Bartlesville, Oklahoma, 1952-1956 © DR](/static/img/loading.gif)
![Coupe générale: les dalles en porte-à-faux, ancrées sur le «tronc» central. © DR](/static/img/loading.gif)
![Appartement duplex: au centre, un tronc en béton, prolongé par des murs en aile de moulin.© DR](/static/img/loading.gif)
![Hans Scharoun, immeubles Romeo et Juliette, Stuttgart-Zuffenhausen, 1954-1959. © DR](/static/img/loading.gif)
![Organisation d’un appartement selon le "monde des parents" et le "monde des enfants".© DR](/static/img/loading.gif)
![Alvar Aalto, immeuble à Neue Vahr, Brême, 1958-1962. © DR](/static/img/loading.gif)
![La forme d’éventail révélant le principe de croissance de l’intérieur vers l’extérieur. © DR](/static/img/loading.gif)
![Alvar Aalto, immeuble à Schönbühl, Lucerne, 1965-1968, maquette d'un étage-type. © DR](/static/img/loading.gif)
![Von Ballmoos Krucker, immeuble à la Badenerstrasse 707, côté cour. © DR](/static/img/loading.gif)
![Von Ballmoos Krucker, immeuble à la Badenerstrasse 707, Zurich, 2006-2011. © DR](/static/img/loading.gif)
![Von Ballmoos Krucker, immeuble à la Badenerstrasse 707 Vue intérieure, depuis un salon. © DR](/static/img/loading.gif)