Récepteurs d'œstrogènes cachés dans l'épithélium mammaire

Crédit: Pexels

Crédit: Pexels

Des scientifiques de l'EPFL ont découvert qu'à côté des récepteurs d'œstrogènes positifs et négatifs, il existe des cellules contenant de très faibles quantités de protéines réceptrices. Cette découverte a des répercussions importantes sur le rôle du récepteur dans la croissance et le développement des cellules du sein, ainsi que dans le développement du cancer du sein.

Les œstrogènes sont des hormones qui jouent un rôle central dans le développement et la physiologie du sein, mais qui sont également impliquées dans le cancer du sein. Comme toutes les hormones, les œstrogènes exercent leurs effets biologiques en se liant à des récepteurs spécifiques dans la cellule cible.

Des scientifiques dirigés par Cathrin Brisken à l'EPFL ont maintenant découvert que la moitié des cellules épithéliales lumineuses du sein qui semblent ne pas exprimer le récepteur d'œstrogène l'expriment à de faibles niveaux. Publiés dans Nature Communications, ils montrent que différentes parties des récepteurs d'œstrogènes jouent différents rôles dans les cellules mammaires luminales qui donnent naissance au cancer. Selon qu'une cellule présente des niveaux faibles ou élevés de récepteurs aux œstrogènes, les activités hormono-dépendantes ou hormono-dépendantes sont importantes pour sa fonction.

De plus, les chercheurs ont découvert que l'action du récepteur d'œstrogène est biphasique : il stimule l'expansion et la croissance des cellules mammaires chez les jeunes souris mais l'inhibe pendant la grossesse.

Cette découverte a des implications immédiates sur le rôle de ERα dans le développement du cancer du sein. "Cela soulève la question de savoir si ces cellules mammaires pseudo-négatives se transformeront en cancer du sein à récepteurs d'œstrogènes positifs ou négatifs ", explique Cathrin Brisken.

Autres contributeurs

  • Université de Lausanne (UNIL)
  • Centre Hospitalier Universitaire Vaudois (CHUV)
  • Institut de Génétique et de Biologie Moléculaire et Cellulaire (CNRS/INSERM/ULP)
  • Institut Clinique de la Souris (France)
Financement

Ligue contre le cancer

Fonds national suisse de la recherche scientifique

Biltema

Fondation ISREC

Références

Stéphanie Cagnet, Dalya Ataca, George Sflomos, Patrick Aouad, Sonia Schuepbach-Mallepell, Henry Hugues, Andrée Krust, Ayyakkannu Ayyanan, Valentina Scabia, Cathrin Brisken. Oestrogen receptor α AF-1 and AF-2 domains have cell population-specific functions in the mammary epithelium. Nature Communications 09 November 2018. DOI: 10.1038/s41467-018-07175-0