L'équipe Lau'Sens remporte trois prix lors de la compétition SensUs

Début septembre, les douze étudiantes et étudiants membres du projet interdisciplinaire Lau’Sens ont pris part à la compétition internationale SensUs qui met chaque année des équipes estudiantines du monde entier au défi de développer leur propre système de biodétection innovant.

Un indicateur de santé ayant un impact sociétal est choisi comme objectif en collaboration avec des représentant-es du monde universitaire, de l'industrie et des soins de santé pour chaque édition. Cette année, la compétition proposait à toutes les équipes de détecter et de mesurer la concentration d’interleukine-6 dans le sang afin de faciliter le diagnostic précoce du sepsis.

Le sepsis est une réponse inflammatoire généralisée du système immunitaire à une infection. S'il n'est pas reconnu tôt et géré rapidement, il peut entraîner la mort en quelques heures. Bien que le fardeau mondial du sepsis soit difficile à déterminer, on estime qu’en 2017, 48,9 millions de cas et 11 millions de décès étaient liés au sepsis, ce qui représenterait 20% de tous les décès dans le monde.

L'interleukine-6, elle, est une cytokine sécrétée par les cellules immunitaires intervenant dans un large éventail d'activités biologiques. Sa production élevée dès le début d’une inflammation en fait l’un des marqueurs précoces permettant de déceler le sepsis.

Un défi intrinsèquement interdisciplinaire

Pour réussir, les équipes doivent combiner de manière créative des techniques de détection moléculaire avec des techniques de mesures classiques de l’ingénieur. Les technologies de biodétection sont donc intrinsèquement interdisciplinaires, à l’instar de l’équipe Lau’Sens qui compte parmi ses membres des étudiantes et étudiants en microtechnique, en sciences du vivant, en systèmes de communication et en management des technologies.

Pour développer son dispositif en l’espace de seulement six mois, l’équipe Lau’Sens s’est réparti le travail, avec une sous-équipe responsable de la conception du système d’analyse, une autre dédiée à la microfluidique, une équipe responsable du développement logiciel et enfin, une équipe dédiée aux aspects entrepreneuriaux du projet.

Tout au long du semestre, les étudiantes et étudiants de l’équipe Lau’Sens ont effectué des mesures sur différentes concentrations d'interleukine-6 pour établir une courbe d'étalonnage précise, ont expérimenté différentes techniques pour surmonter les problèmes d'agrégation dus à l'utilisation du plasma et pour optimiser le temps de détection des échantillons en modifiant différents paramètres de leur protocole expérimental.

« Le défi de travailler dans une équipe interdisciplinaire a renforcé nos compétences en communication et en gestion, nous apprenant l'importance de rechercher l'expertise d'autres domaines que le nôtre » explique Camille Pescatore, étudiante de Master en Ingénierie des sciences du vivant et membre de l’équipe dédiée au logiciel.

Des critères exigeants

Les biocapteurs développés dans le cadre de la compétition sont jugés sur de multiples critères tels que la précision des mesures, la vitesse et le volume d’échantillon requis. Le jury évalue également la créativité de la solution développée par les étudiant-es, tant au niveau des innovations technologiques apportées, que sur la manière dont les équipes ont fonctionné durant le développement de leur projet.

Le « potentiel d'industrialisation » représente également un enjeu de taille puisqu’il correspond au potentiel des projets étudiants à être déployés sur le terrain. Celui-ci est évalué lors de la présentation d’un business plan détaillé. Enfin, les compétences en communication des équipes sont récompensées par un prix de « l’inspiration publique » décerné sur la base d’un vote ouvert à toutes et tous.

Cette année encore, les étudiantes et étudiants de l’équipe de l’EPFL se sont distingué-es en remportant deux premières places respectivement pour la performance de leur biocapteur et pour le potentiel d’industrialisation de leur système. En bonus, l’équipe Lau’Sens a su mobiliser ses supporters ce qui lui a permis de repartir avec le deuxième prix de « l’inspiration publique ».

Un bilan prometteur pour une expérience qui aura permis aux 12 étudiant-es en Master d’avoir un avant-goût de ce qui les attend après leurs études à l’EPFL.

« Construire un capteur à partir de zéro m'a non seulement permis d'appliquer les connaissances acquises tout au long de mon séjour à l'EPFL, mais m'a également poussé à identifier un marché et une utilisation pour le dispositif que nous développions. Travailler sur un projet qui a le potentiel d'avoir un véritable impact sur la vie de nombreuses personnes est une expérience riche et unique » ajoute Camille Pescatore.