L'EPFL présente à Rome des dessins de l'architecte Alberto Sartoris

Composition abstraite d'Alberto Sartoris. © ACM/ EPFL

Composition abstraite d'Alberto Sartoris. © ACM/ EPFL

Du 10 octobre au 10 novembre 2019, les Archives de la construction moderne de l’EPFL exposeront à la Casa dell’Architettura de Rome une centaine de dessins de l’architecte avant-gardiste Alberto Sartoris. Intitulée «La Macchina delle meraviglie», la machine des merveilles, l’exposition montre la volonté de Sartoris d’élever le dessin d’architecture au niveau d’œuvre d’art. Cet événement est aussi l’occasion de rappeler les forts liens culturels qui unissent la Suisse et l’Italie.

En plus d’être un acteur majeur du développement de l’architecture moderne, Alberto Sartoris a dessiné toute sa vie. Le traitement réservé à ses dessins d’architecture, l’importance donnée aux détails et aux perspectives, témoignent d’une volonté d’émerveiller le spectateur. Partant de ce constat, les Archives de la construction moderne de l’EPFL proposent une rétrospective de son œuvre à travers 103 dessins de l’architecte, de sa formation dans les années 1920, à la fin des années 1930, et treize sérigraphies couleur réalisées dans les années 1970-1990.

Fait exceptionnel, l’exposition «La macchina delle meraviglie. L’arte del disegno nell’opera di Alberto Sartoris» (La machine des merveilles. L’art du dessin dans l’œuvre d’Alberto Sartoris) sera présentée à la Casa dell’Architettura de Rome. Une occasion rare de faire rayonner sur le plan international une importante collection déposée à l’EPFL et de promouvoir ainsi le patrimoine culturel de la Confédération au-delà des frontières helvétiques.

Né à Turin en 1901, Alberto Sartoris grandit à Genève où il fréquente l’Ecole des Beaux-Arts. Au cours des années 1920, établi à Turin, il s’approche des mouvements artistiques d’avant-garde et montre une prédilection pour le courant futuriste. Après avoir participé activement à la fondation des Congrès internationaux d’architecture moderne en 1928, à La Sarraz, il s’installe définitivement dans la région lausannoise. Il devient l’un des principaux architectes du Mouvement moderne, engagé tant dans la pratique que dans l’élaboration théorique et la promotion de l’art moderne.

Projet de bâtiment industriel. © Acm / EPFL

Dessiner pour inventer
Son indiscutable maîtrise graphique se fonde sur une philosophie précise d’inspiration humaniste. Le dessin d’architecture, pour Alberto Sartoris, est une oeuvre d’art autonome, la manifestation d’une idée qui devient une forme. En tant que tel, il doit être pensé et imaginé avec une grande précision avant son exécution. Les dessins d’Alberto Sartoris sont donc des manifestes de sa propre pensée, des «conceptions graphiques destinées à produire des inventions architecturales», comme il aimait à le souligner.

Dans les années 1970-1980, Alberto Sartoris produit des centaines de sérigraphies à partir de ses premiers dessins. Une démarche que l’on peut comprendre comme nouvelle manifestation de son ambition artistique. Ce regard rétrospectif sur l’histoire du dessin d’architecture permet également d’interroger son évolution, à l’heure des maquettes digitales standardisées.

Interno metafisico. © Acm / EPFL

Evénements parallèles
L’exposition des Acm de l’EPFL se déroule dans le cadre de la première édition de la «Settimana del progetto di architettura nel mondo» (SPAM), prévue du 10 au 18 novembre à Rome. Ce festival international soutenu par l’Association des architectes de Rome vise au renouveau de la culture du projet en architecture face aux évolutions des villes et aux transformations sociales et économiques des grandes métropoles contemporaines. Dans ce cadre se tiendront également à la Casa dell’Architettura une exposition sur le design italien, une autre sur l’architecte italien Francesco Berarducci ainsi que des conférences et ateliers.

Références

«La Macchina delle meraviglie», 10 octobre au 10 novembre 2019, Casa dell’Architettura, Piazza Manfredo Fanti 47, Rome.

Commissaire: Salvatore Aprea

Direction scientifique SPAM: Roberto Grio

Réalisation: Barbara Galimberti,

Joëlle Neuenschwander Feihl, Théo Ozkan

Scénographie : Emanuela Petrone

Graphisme: Ines Paolucci