Vortex : « L'ambiance est vraiment sympa »

Alain Herzog © 2021 EPFL

Alain Herzog © 2021 EPFL

Le complexe résidentiel du Vortex a ouvert ses portes à l’automne dernier. Accueillant plus de 1200 étudiants, le bâtiment promettait chaleur humaine et proximité à ses habitants. Nous sommes allés y faire un tour. 

Ce lundi matin d’avril, les nuages gris bouchent le ciel. La doudoune est encore de rigueur avec quatre degrés affichés au thermomètre. Dans l’enceinte du Vortex, la résidence pour étudiantes et étudiants, le clame règne. Son architecture impressionnante rappelle le Colisée romain, mais sans spectateurs ni gladiateurs dans l’arène. Heureusement, un rendez-vous était pris avec Riccardo, étudiant en première année de bio-ingénierie à l’EPFL. Il fait partie des 1200 locataires à être venus l’automne dernier s’installer dans un des studios et colocations de la spirale de huit étages. A la clé : la promesse d’une vie communautaire chaleureuse et riche en rencontres. Les vagues pandémiques ont-elles refroidi les ardeurs ?

Dans la coursive en forme de spirale, il n’y a pas âme qui vive. Les appartements sont pourtant meublés, mais aucun étudiant ne pointe le bout de son nez. Les passagers ont quitté le navire. D’après Riccardo, avec la suspension des cours en présentiel, les étudiants qui ont eu l’occasion de rentrer chez eux sont partis, d’où les nombreux appartements vides.

« Avec les cours en ligne, cela a été difficile de rencontrer des étudiants de ma section. D’autant plus qu’aucune fête ni apéro n’ont pu être organisés sur le campus. Cela ne s’est pas arrangé avec le deuxième semestre puisque maintenant nous n’avons plus que des vidéos à regarder », explique Riccardo. Il a fallu briser la glace autrement. Riccardo s’est lié d’amitié avec ses voisins, avec qui il pratique du sport et passe du bon temps. Chaque mercredi soir, il participe à un cours de Zumba depuis les balcons. « Le prof se place en bas au centre et tout le monde peut s’y joindre. Il suffit de sortir de chez soi. L’ambiance est vraiment sympa », raconte l'étudiant.

« Tout le monde est le bienvenu »

En fin de semaine, il paraît que le colosse prend vie. Apéro et repas, entre autres, sont au programme pour bien commencer le weekend. D’ailleurs, il arrive parfois que certains locataires se plaignent de nuisances sonores. « Souvent, ça commence le jeudi et ça se déroule dans les cuisines communes, explique Riccardo. En gros, si tu vois de la lumière tu n’as qu’à y aller. Tout le monde est le bienvenu. »

Le rendez-vous est donc pris. Vendredi, heure de l’apéro, retour au Vortex pour boire un verre. Malgré une légère bise, le beau temps invite à la sortie. Au centre de la résidence, trois jeunes affalés sur un canapé en plastique écoutent du rap avec leur chien. Au deuxième étage, deux anglophones papotent en prenant un bain de soleil. C’est à peu près tout.

1000 lapins en chocolat

Au rez-de-chaussée de la lumière apparaît soudain derrière des vitres recouvertes de papier kraft figurant des toasts souriants. Il s’agit d’une future boulangerie. Gérée par trois frères, « Tonton Grain » ouvrira début mai. Alexander, l’aîné, nous explique le concept du lieu avec sandwich, café et jus de saison. Quant à l’ambiance dans la résidence, il reconnait qu’il n’y a pas grand monde. « Ceux qui ont pu rentrer chez eux sont partis, mais dès qu’il fait beau ça fourmille.»

À Pâques, afin de remonter le moral des étudiants restés au Vortex, la Fondation Maisons pour Étudiants de Lausanne (FMEL), les Ambassadeurs du Vortex et Tonton Grain ont distribué un millier de lapins en chocolat. De quoi tenter de remonter le moral aux étudiants qui, pour certains, vivent difficilement cette situation de semi-confinement.

Soirée Koh Lanta

Au quatrième étage, Yohan boit une bière devant sa colocation. Arrive Gaspard, un coloc’ voisin. Yohan, 23 ans, suit un master en énergie tandis que Gaspar étudie la biologie. Tous deux originaires de France, ils n’ont pas pu rentrer chez eux. « Même si je le voulais, je ne pourrais pas à cause des quarantaines et de l’interdiction de circuler qu’il y a en France », explique Yohan. « Ma famille me manque », avoue Gaspard. 

Et le Vortex dans tout ça ? « C’est un super endroit pour les étudiants. » En tout cas, vivre en colocation leur a permis de ne pas se sentir trop seuls. Et les folles soirées ? Tous deux admettent que dans la résidence, c’est plutôt le calme qui règne. Yohan a prévu une soirée « Koh Lanta » et Gaspard un souper en amoureux. Mais la promesse du Vortex tient toujours avec l’arrivée de beaux jours et l’ouverture du bar sur le toit du 8e étage. 

19h30. Le soleil se couche, laissant les façades du Vortex dans l’ombre. Les cuisines communes sont vides. Ce n’est pas ce soir que le Vortex se transformera en boîte de nuit géante.


Auteur: Valérie Geneux

Source: People