Voir les cellules vivantes en 3 D
Nanolive, une spin-off de l’EPFL, met sur le marché un microscope basé sur l’imagerie à résonance magnétique et un logiciel qui permettent de voir les cellules vivantes sans préparation préalable. La start-up a reçu mardi soirr le Pionierpreis 2015.
La principale limitation de la microscopie est la lumière elle-même: pour observer un objet plus petit que la longueur d’onde de la lumière visible, l’optique conventionnelle ne suffit plus. De plus lorsqu’il s’agit de voir des cellules, le problème se complexifie puisqu’une préparation chimique avant leur passage sous le microscope est nécessaire. Or cette étape nécessite de tuer la cellule.
Une spin-off de l’EPFL, NanoLive, résoud ces deux inconvénients d’un seul coup grâce a son explorateur de cellule en 3D. Il s’agit du premier microscope qui permet aux utilisateurs de voir dans les cellules vivantes sans préparation préalable de l’échantillon. La jeune entreprise vient de remporter le Pionierpreis 2015 remis par le Technopark de Zurich et la Banque cantonale zurichoise. Doté de 98'696.04 francs – ce qui représente 10'000 fois le nombre Pi au carré-, il récompense des innovations technologiques à l’aube de leur arrivée sur le marché.
Le 3D Cell Explorer utilise une technologie basée sur l’imagerie à résonance magnétique et un logiciel spécifique qui utilise des algorithmes olographiques pour obtenir des images 3D de cellules vivantes entières en quelques secondes avec une meilleure résolution que n’importe quel autre microscope conventionnel sur le marché. Le dispositif fonctionne comme un scanner IRM. Il prend des photos à différentes profondeurs de la cellule qu’il recombine ensuite en utilisant un logiciel holographique intelligent qui colore n’importe quelle partie de la cellule scannée. Ceci est rendu possible par le fait qu’il définit automatiquement toutes les parties de la cellule sur la base d’une propriété optique appelée «index refractif».
Les organes de la cellule ont des indices de refraction différents, que STEVE peut identifier individuellement. Ce procédé numérique peut utiliser une gamme infinie de couleurs, permettant à l’utilisateur d’explorer des changements dans la cellule en temps réél. Grâce à STEVE, les teintes peuvent être constamment modifiées par l’utilisateur, sauvegardées et réutilisées pour d’autres cellules.
«A partir d’aujourd’hui, les scientifiques et les étudiants de partout dans le monde pourront voyager dans les cellules en 3D et en couleur simplement en téléchargeant STEVE sur leur portable», explique le CEO de NanoLive Yann Cotte.