Vernissage de la dernière publication d'Artist on the Campus

© Alain Herzog, 2018 EPFL

© Alain Herzog, 2018 EPFL

La septième publication intitulée "Fireplace" du programme "Artist on the Campus" est vernie ce samedi 22 juin à 18h sur le stand des éditions art&fiction lors de la Nuit des Images du Musée de l’Elysée.

Consacrée à l’oeuvre du duo bernois "Haus am Gern", cette publication met en perspective la septentaine de feux en plexiglas miroitant installés durant une année sous les voûtes du Rolex Learning Center. Un cahier conçu par les artistes et les textes de Sonia Curnier (architecte, PhD. EPFL), d’Hélène Mariéthoz (curatrice) et de Véronique Mauron (historienne de l’art CdH-EPFL) complètent la publication qui se donne comme un livre d’artiste.

Le programme Artist on the Campus: Pendant sept ans, un artiste a été invité annuellement à concevoir et installer une ou plusieurs œuvres dans les espaces extérieurs du campus. Chaque œuvre a interrogé l’architecture, la circulation des personnes, les fonctions des bâtiments ou encore l’usage des lieux. Ce projet a révélé l’espace quotidien, celui qui est si familier et que nous ne regardons plus, il l’a réanimé par des œuvres qui ont déjoué la monotonie, qui ont injecté dans le connu de l’inconnu et de la surprise.

Le premier artiste choisi était Jean Stern, qui a présenté Zig-zag, une série de photographies imprimées sur bâches dispersées dans la zone de l’Esplanade. Ces images de très grands formats affichées comme des publicités proposaient une expérience de désorientation.

Alexandre Joly a occupé quant à lui, en 2012-2013, un patio du Rolex Learning Center où il a dressé Lacacahuète spatiale, grande arachide dorée arrimée à une structure métallique qui avait pour rôle métaphorique d’être une rampe de lancement pour cet étrange et ironique véhicule. En suspension, entourée de son armature, la cacahuète géante, à la fois monstre et merveille, était déposée comme un objet venu d’ailleurs: elle ouvrait l’imaginaire spatial.

Anne Rochat a été la troisième artiste invitée. Jouer de la basse en se faisant tirer sur le sol, déchirer avec la mâchoire une chemise portée par un homme, mettre la tête dans un ballon gonflable ont été les différentes actions visibles dans les deux performances intitulées Say Yes or Die et Noumène. Suspens, surprise, humour et inquiétude se succédaient dans ces pièces incarnées avec agilité et adresse.

En 2014-2015, Christian Gonzenbach a installé devant le Rolex Learning Center Fracking, trois sculptures en métal. Formé à la céramique, l’artiste a utilisé les techniques de moulage et de coulage. Il s’intéresse au parcours d’une matière fluide à travers un milieu préparé, et à la forme que prend cette matière après solidification. Les œuvres visibles après démoulage sont comme des fleurs de sel, des végétaux aquatiques ou des gaz solides, des éponges ou des pierres volcaniques. À l’instar d’un scientifique, Christian Gonzenbach pratique des expériences sur la matière et donne à voir autant un processus qu’un résultat artistique.

Courants continus de Rudy Decelière, œuvre visuelle et sonore composée de plus de huit cents haut-parleurs reliés par des câbles, a été installée en 2016 sous une voûte du Rolex Learning Center. Cette œuvre diffusait le son d’une rivière qui coule. La question de l’artiste était la suivante: Pourquoi l’eau fait-elle le bruit qu’elle fait? Il a rencontré à l’EPFL des scientifiques qui ont pu l’aider à trouver des réponses. Cette installation discrète et forte déployait un ample potentiel créatif et imaginatif.

En 2017, la jeune artiste-designer Camille Scherrer a occupé l’espace du grand patio du Rolex Learning Center avec Boum Tchak Bam, trois chaises à bascule musicales, géantes. Ces objets à voir et à actionner ont constitué des lieux de rencontres, de discussions et de loisirs pour les étudiants.

Enfin, le duo d’artistes biennois Haus am Gern (Barbara Meyer Cesta et Rudolf Steiner) a pris possession des différents patios du Rolex Learning Center, proposant une septantaine de sculptures représentant des feux. Ce livret est consacré à Fireplace avec un cahier d’illustrations sélectionnées par les artistes et des textes qui prolongent la réflexion de ces œuvres. Hélène Mariéthoz, curatrice indépendante, se penche sur la notion d’intimité dans des œuvres prenant place dans l’espace public. Sonia Curnier, architecte, analyse l’intégration de l’œuvre de Haus am Gern dans l’espace public particulier de l’EPFL. Véronique Mauron, historienne de l’art et curatrice de l’exposition, déplie le mécanisme du miroir dans Fireplace.