Une nouvelle plateforme pour booster l'apprentissage par projet

© 2024 EPFL

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Un étudiant développe une nouvelle plateforme qui centralisera désormais toutes les ressources nécessaires à la réalisation de projets à l'EPFL.

Accompagner l'évolution du programme

À l'origine limités à quelques projets ponctuels tels que le SwissCube, le Solar Decathlon ou encore l'Hydrocontest, les projets interdisciplinaires à l'EPFL ont connu une évolution significative au cours des dix dernières années. Désormais regroupés sous le Programme MAKE, ces projets favorisent l'apprentissage par la pratique sur tout le campus, impliquant activement plus de deux-mille étudiantes et étudiants de l'EPFL, toutes sections confondues.

Pour fonctionner, un tel programme repose sur un réseau de ressources humaines comprenant des coachs, des professionnels, des enseignant·es et une équipe de coordinateurs, ainsi que sur un réseau d'équipements de pointe et d'ateliers spécialisés permettant notamment le prototypage en électronique, en mécanique ou en bois. Cet ensemble forme aujourd'hui un écosystème complexe dans lequel les étudiant·es ont parfois du mal à s'orienter. La nécessité de développer un site web pour centraliser toutes ces informations s'est progressivement imposée comme une solution idéale.

« Mon rôle a été de faire évoluer le portefeuille de projets. Cela m’a amené à échanger quotidiennement avec les étudiant·es, et j’ai observé une méconnaissance du réseau de l’école, une incompréhension de ce qui y existe ainsi que des personnes qui peuvent leur apporter aide et expertise dans la réalisation de leurs idées », explique Julien Delisle, Coordinateur du Programme MAKE.

Un manque de clarté qui constituait un frein à l’interdisciplinarité au centre du programme: « Nous avions des projets censés être interdisciplinaires, mais qui naissaient dans les sections, un peu isolés les uns des autres. Dans ce contexte, il était très compliqué de promouvoir l’interdisciplinarité et d’expliquer aux étudiants que d’autres ressources existaient ailleurs. »

(De gauche à droite) Yohan, Elliott et Julien.

Les étudiantes et les étudiants au coeur de la réflexion

« Nous avons toujours veillé à ce que nos étudiant·es soient activement impliqué·es dans la construction de ce programme. Ils ont été les premiers à se démener pour trouver des espaces, mobiliser leurs pairs et négocier des fonds pour réaliser leurs projets. Lors de l’ouverture du SPOT il y a deux ans, nous avons formé une équipe de douze assistant·es étudiant·es qui effectuent un travail remarquable pour nous aider à gérer nos deux makerspaces et à y créer une communauté. Nous valorisons leurs contributions et leurs points de vue, et nous visons à construire quelque chose qui leur est destiné et qui répond réellement à leurs besoins. Il nous semblait donc naturel que l’un d’entre eux soit aux commandes de ce développement », explique Julien.

C’est ainsi que Yohan Abehssera, étudiant de deuxième année de master en cybersécurité, s’est joint au projet. Fort d’une expérience en tant qu’assistant au service desk, où il a assuré le support Poséidon ainsi que le support 1234 durant plusieurs années, Yohan s’est familiarisé avec l’écosystème MAKE lors de sa participation au cours « Making Intelligent Things » (voir vidéo), entièrement dispensé au SPOT. Alors bien placé pour comprendre les besoins auxquels la plateforme devait répondre, il a souhaité y participer. D’abord chargé de petites missions ponctuelles en informatique lui permettant de maintenir son engagement auprès du service desk en parallèle, il se voit finalement proposer le développement de ce site web auquel il décide de se dédier exclusivement.

« Pour moi, c’était une opportunité géniale, car cela me permettait d’avoir un projet à moi où j’avais toute la liberté de faire ce dont j’avais envie, même si évidemment c’était encadré et je n’étais pas seul à travailler sur la plateforme », relate Yohan.

En effet, c’est en comptant sur le soutien d’une équipe composée d’Elliott Moiroud, étudiant à l’Université Savoie Mont Blanc en stage sur ce projet , Melany Gilis, consultante externe en projets multimédias et Alessandro Crespi, chercheur et responsable de l’infrastructure informatique pour le Programme MAKE que Yohan a pu mettre en pratique ses connaissances académiques tout en se formant de manière autodidacte.

« C’est la première fois que je crée un site web. J’ai été motivé par l’impact que pouvait avoir une telle plateforme. J’ai choisi et me suis formé sur un framework qui s’appelle Laravel grâce aux ressources en ligne, et ensuite, j’ai appliqué les concepts que nous avions vus dans certains cours, comme le SDP (Software Development Project), pour mener à bien le projet et faire en sorte qu’il soit maintenable, qu’il puisse être repris par quelqu’un d’autre plus tard, que le code soit propre, joli, fonctionnel, et bien documenté. »

Un choix permettant de gérer les bases de données des utilisateurs et des ressources et offrant la possibilité de créer des fonctionnalités sur mesure pour les coachs. « Avec ce framework, il est possible de créer des outils dynamiques qui permettent, par exemple, aux coachs de proposer des séances de formations, de modifier et gérer leurs ressources, leurs propres espaces; c’est un outil très versatile qui a un potentiel d’évolution quasiment infini », précise Yohan.

Une partie de l’équipe responsable du développement de la plateforme MAKE!

Une plateforme évolutive

Après une phase de test durant laquelle cette nouvelle Plateforme MAKE! a été mise à disposition d'un nombre limité d'utilisateurs, elle est désormais accessible à toutes et à tous et continuera à être enrichie et à évoluer pour répondre aux futurs besoins des étudiant·es, comme par exemple, avec un projet de questionnaire en cours de développement qui orientera les étudiants vers un projet en fonction de leurs intérêts et pourra également mettre en lien les projets en cours de recrutement et les étudiants cherchant à s’investir.