Une molécule contre le vieillissement convoitée par Nestlé

La molécule urolithine A pourrait avoir un effet sur le vieillissement des muscles© 2019 Istock

La molécule urolithine A pourrait avoir un effet sur le vieillissement des muscles© 2019 Istock

Amazentis, spin-off de l’EPFL, annonce aujourd’hui avoir signé un partenariat stratégique avec Nestlé Health Science. L’entreprise basée à l’Innovation Park développe ses activités autour d’une molécule dont elle a mis au jour les bienfaits sur le vieillissement: l’urolithine A.


La fontaine de jouvence n’est pas encore d’actualité, mais une molécule contre le vieillissement mise au jour en 2016 par Amazentis, spin-off de l’EPFL, et des chercheurs de l’École, franchit un nouveau cap vers la commercialisation. Les vertus de l’urolithine A, dont on trouve le précurseur dans certains aliments, intéresse aujourd’hui Nestlé Health Science. La multinationale vient de signer un accord dans le but de l’inclure dans des compléments, des aliments, des boissons, ou encore des produits de nutrition médicale. Elle prend également part au capital d’Amazentis, dont le siège est à l’Innovation Park. Un programme de recherche commun afin d’étendre les domaines d’applications de la molécule notamment vers la santé et le médical est également prévu.

Si le composé suscite tant d’attentes, c’est notamment car son activité sur un important mécanisme en jeu dans le métabolisme et la santé des cellules a été démontrée sur des vers nématodes et des rongeurs. Ce processus permet l’élimination des mitochondries vieillissantes et endommagées. Ces organites, considérés comme les centrales énergétiques de la cellule, jouent un rôle important dans le processus de vieillissement. L’urolithine A, qui a d’ores et déjà été reconnu par la U.S. Food and Drug Administration (FDA), se profile comme le premier bioactif naturel à le ralentir. La molécule est produite naturellement par l’organisme suite à la consommation de certains aliments, comme la grenade. Cependant la quantité importante de substance à ingurgiter rend difficile d’en tirer un grand bénéfice en l’incluant dans son alimentation. D’autant que le taux d'urolithine A produite par la digestion varie considérablement selon la flore intestinale de l'individu. Certaines personnes n'en produisent d’ailleurs pas du tout.

Les bienfaits pour les muscles en cours d’évaluation

Les recherches sur le sujet vont bon train et n’ont certainement pas fini de dévoiler les ressources de la molécule. Un premier article sur les bienfaits spectaculaires de l’urolithine A sur les vers nématodes et les rongeurs a été publié pour la première fois dans Nature Medicine en 2016. Plus récemment une étude clinique a montré un impact positif sur les biomarqueurs de la santé de la cellule dans le plasma et les tissus musculaires squelettiques alors que des essais sont actuellement en cours pour quantifier l’impact de la molécule sur divers paramètres dont la santé et le fonctionnement du muscle.