Une consultation UNESCO sur l'éthique des neurotechnologies

© 2024 EPFL

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Le 3 juillet 2024, le Collège des humanités de l’EPFL (CDH) et la Commission suisse pour l'UNESCO ont co-organisé et accueilli la consultation régionale d'Europe occidentale sur le premier projet de texte de la recommandation de l'UNESCO sur l'éthique des neurotechnologies.

La réunion de consultation, qui s'est déroulée sur Zoom, a été mise sur pied par Marcello Ienca, directeur dugroupe de recherche Intelligent Systems Ethics Group (ISE)du CDH et professeur à la Technische Universität München. Marcello Ienca est également membre du groupe d’experts ad hoc (GEAH), mis en place par l’UNESCO dans le but d’établir un cadre complet pour répondre aux défis des neurotechnologies et qui a élaboré le premier projet de recommandation.

Au cours de cette consultation, 32 participants de 10 pays d'Europe occidentale représentant des commissions nationales, des agences gouvernementales, des expert.e.s et diverses parties prenantes de la société civile ont eu l'occasion de contribuer au texte et de discuter de questions politiques cruciales sur les différentes sections du projet de recommendation. Notamment : la définition et la portée des neurotechnologies ; les valeurs et les principes ; les domaines d'action politique ; et la mise en œuvre.

La première version de la recommandation vise à guider le développement et l'utilisation éthiques des neurotechnologies pour le bien de l'humanité et la prévention des dommages, en mettant l'accent sur le dialogue mondial et interculturel. Il cherche à intégrer l'éthique à tous les stades des neurotechnologies par le biais de valeurs et de principes universels, en protégeant les droits de l'homme, en encourageant le dialogue entre les différentes parties prenantes et en promouvant l'accès équitable et le partage des avantages. Elle met en évidence les défis éthiques uniques des neurotechnologies, notamment les questions d'identité personnelle, d'agence, de confidentialité des données, de préjugés potentiels et d'inégalité d'accès. L'approche centrée sur l'humain englobe les principes éthiques fondamentaux, en mettant l'accent sur l'interaction humaine collective et l'appartenance à la communauté. Elle aborde également les risques des neurotechnologies aux niveaux individuel et sociétal, en plaidant pour une innovation responsable afin de prévenir les comportements répréhensibles et d'atténuer la consommation de ressources et le gaspillage à l'échelle mondiale.

Le groupe va maintenant examiner attentivement les contributions recueillies et se réunir à nouveau à Paris au cours de la dernière semaine d'août pour les intégrer dans le projet de recommandation. Le texte final de la recommandation sera présenté pour adoption en novembre 2025 lors de la 43e session de la Conférence générale de l'UNESCO.

« Au CDH, nous considérons que la recommandation est très pertinente et opportune dans le contexte actuel, où la science et la politique en matière d'innovation technologique doivent être alignées sur les valeurs éthiques et sociétales afin de promouvoir les droits de l'homme », déclare Gabriela Tejada, directrice adjointe du CDH, qui représentait le CDH ainsi que la Commission suisse pour l'UNESCO en sa qualité de vice-présidente lors de cette session.

« Si les avancées technologiques offrent des opportunités incroyables, les enjeux sont en effet trop importants. Au CDH, il est dans notre mission de discuter des défis et des impacts potentiels des nouvelles technologies dans une perspective interdisciplinaire, avec les étudiants, les chercheurs, les décideurs et la société dans son ensemble, et ce fut un privilège de s'associer à la Commission suisse pour l'UNESCO dans ce but ».


Auteur: Stephanie Parker

Source: Collège des humanités | CDH

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