Une année record pour les levées de fonds à l'EPFL
En 2020, les start-up de l’EPFL ont levé 293 millions de francs, ce qui constitue le meilleur total jamais atteint. Quatre d’entre elles ont obtenu des investissements de plus de 20 millions à l’image de Kandou ou Sophia Genetics, mais les entreprises plus récentes ont également tiré leur épingle du jeu : 25 nouvelles spin-off ont été fondées.
Les incertitudes liées à la situation sanitaire semblent globalement n’avoir entamé ni l’intérêt des investisseurs, ni la motivation de nouveaux entrepreneurs. L’EPFL tire un bilan positif de 2020 en matière de levée de fonds avec un record de 293 millions de francs, quatre entreprises ont obtenu plus de 20 millions, mais 21 jeunes entreprises ont également conclu leur premier tour de financement pour des montants de 1 à 5 millions. En parallèle, quelque 25 start-up ont été lancées, un chiffre comparable aux deux années précédentes alors que 34 projets d’entreprise sont en phase d’incubation et ont obtenu des soutiens financiers de démarrage. « Le domaine des start-up constitue un microcosme particulier dont le rendement n’intervient qu’à long terme. Malgré une baisse des levées de fonds d’un montant compris entre 5 et 20 milions, il a bien résisté aux conséquences économiques de la crise sanitaire», analyse André Catana, responsable de l’unité start-up de l’EPFL.
Les 293 millions, qui grimpent à 351 millions si l’on tient compte des entreprises basées sur le campus qui collaborent avec l’EPFL sans en être directement issues, sont répartis sur une trentaine de jeunes entreprises, dont quatre ont levé plus de 20 millions. Kandou, spécialisée dans le transfert de données à haut débit, a notamment complété son tour de financement de 2019 par 32 millions supplémentaires. La croissance rapide de Sophia Genetics, active dans la médecine basée sur les données, lui a permis de s’assurer 100 millions en fin d’année, ce qui constitue le plus gros montant levé en Suisse l’année dernière. D’autres start-up de l’EPFL ont également conclu de conséquentes levées de fonds se situant entre 5 et 25 millions comme Lightbend, Lunaphore, CREAL ou encore Insolight. A noter également, le financement de 93 millions obtenu par Clearspace de l’ESA pour poursuivre le développement de son système de récupération des débris spatiaux.
Le reste des 293 millions est réparti entre 21 jeunes entreprises dont c’est la première levée de fonds. Les montants, qui se situent entre 1 et 5 millions, confirment la confiance et le grand intérêt des investisseurs pour les start-up deeptech, dont le temps d’incubation entre la sortie du laboratoire et l’arrivée du premier produit sur le marché s’étend sur nombreuses années. « Ces fonds investis alors que les spin-off sortent à peine des laboratoires constituent des bases solides pour leur permettre de croître et attirer de futurs investissements », souligne André Catana.
En un peu plus de 50 ans, 410 startups sont sorties des laboratoires ou des accélérateurs de l’EPFL. Une grande partie d’entre-elles ont été soutenues par les divers programmes mis en place par l’unité startup de la vice-présidence à l’innovation. Soutien financier pour le dérisquage, l’accélération et la création d’équipes, conseils, formations, partage d’expériences, contacts, sont autant d’atouts pour permettre aux ingénieurs d’apprendre rapidement les ficelles du métier d’entrepreneur et démarrer du bon pied. L’année 2020 a vu naître 25 nouvelles start-ups, soit un léger recul par rapport à 2019 ( 27 ) mais tout de même très proche du record de 2018 (29). De plus, 34 projets de start-up sont actuellement en phase d’incubation à l’École, démontrant la richesse de la relève.
Le nombre de femmes à la tête des start-ups est en hausse
Le nombre de femmes qui se sont lancées dans l’entrepreneuriat à l’EPFL en 2020 a atteint un record, confirmant la tendance positive de ces trois dernières années. Plus d’un tiers des start-up créées l’année passée comptent au moins une femme parmi leurs cofondateurs. Cette évolution est marquée également depuis quelques années par l’obtention d’importants prix de la scène suisse des start-up comme le Venture startup compétition par la start-up Depoly (2019) et Oxyle (2020, de l’ETH Zurich) ou encore l’Innovation Award au CES de Las Vegas par Xsensio.
Cleantech et durabilité
Les solutions durables sur le plan de l’environnement, de l’énergie et de la société sont des domaines essentiels dans lesquels la science avance à grands pas. Près d’un tiers des start-up crées en 2020 (7 sur 25) adressent ces problématiques en proposant de nouvelles solutions pour le recyclage des plastiques (DePoly et Plastogaz), pour le développement de nouvelles solutions à faible impact environnemental (Comppair et Inergio), de sources d’énergie verte (Sohhytec) ou encore par le développement d’outils pour optimiser le développement durable des villes (Urbio).