Un robot pour battre les humains au babyfoot

© 2013 EPFL

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Pour leur projet de semestre, des étudiants en master du Laboratoire d’automatique ont mis au point un robot capable de jouer au babyfoot. A terme, la machine devrait pouvoir surpasser les humains.


A première vue, le babyfoot situé au beau milieu du Laboratoire d’automatique n’a rien de très particulier. Qu’on ne s’y trompe pas. Au niveau de la défense, l’une des manettes est dotée d’un bras mécanique, capable de propulser la balle dans le goal adverse, à une vitesse de 6 mètres par seconde. «C’est déjà suffisant pour surpasser un joueur moyen», fait remarquer le chercheur Christophe Salzmann, qui chapeaute le projet. Et ce n’est qu’un début. Le robot devrait à terme se révéler plus précis, plus rapide et plus stratégique que n’importe quel joueur.

Une caméra ultra-rapide pour détecter la balle
Elaboré de A à Z par plusieurs groupes d’étudiants, le bras robotisé dépend de deux ordinateurs : l’un chargé de contrôler le mouvement mécanique du bras, et l’autre de l’informer de la position de la balle. Afin de se placer correctement, le robot doit en effet avoir une idée précise de l’emplacement de la balle en temps réel.

Les étudiants ont donc remplacé le fond du babyfoot par un fond transparent. Ils ont ensuite placé au sol une caméra à haute vitesse, qui filme le plateau de jeu. «Grâce à des algorithmes de traitement d’image, nous pouvons analyser le déplacement de la balle en temps réel. Ces informations sont transmises à l’ordinateur qui contrôle le mouvement et le positionnement du bras», explique Martin Savary, étudiant en master ayant participé au projet.
«Nous avons encore quelques problèmes pour coordonner les deux processus, mais nous allons y travailler», renchérit Cyril Picard, un autre étudiant travaillant sur le robot. «Il s’agira par la suite dans tout condenser dans un seul ordinateur.»

Les mêmes difficultés que pour un projet industriel
Pour l’heure, le robot ne peut pas effectuer de coups complexes, mais sa force de frappe est déjà redoutable. Christophe Salzmann se félicite des résultats obtenus. «C’est un très bon exercice pour les étudiants. Ils commandent les matériaux, assemblent le robot, le programment et développent des algorithmes. Le travail est comparable à n’importe quel projet industriel. Il faut parvenir à travailler en groupe, et il arrive que l’on se casse les dents», sourit-il.

Le but à atteindre : une partie par robot interposés
Le robot va continuer à être perfectionné par d’autres groupes d’étudiants, jusqu’à ce qu’il fonctionne parfaitement. «Potentiellement, l’ordinateur peut prendre en compte simultanément beaucoup plus de paramètres qu’un humain, et traiter l’information plus rapidement. Il pourrait analyser l’emplacement de tous les joueurs, ainsi que la trajectoire exacte de la balle, après qu’elle a ricoché sur les bords. Reste ensuite à le doter d’une stratégie», évoque Christophe Salzmann. Le chercheur se prend même à rêver : «A terme, on pourrait imaginer organiser des parties par robots interposés».

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Auteur: Laure-Anne Pessina

Source: EPFL