Un réseau social pour diminuer notre consommation électrique

 Johann Bigler, Alexandre Ringwald et Jean-Charles Fosse ©2015 Alain Herzog

Johann Bigler, Alexandre Ringwald et Jean-Charles Fosse ©2015 Alain Herzog

Série d’été travaux d'étudiants: Trois futurs ingénieurs en microtechnique ont mis au point un site participatif, sorte de réseau social de l’énergie afin de connecter les opérateurs avec les utilisateurs du réseau électrique, inciter ces derniers à diminuer leur consommation et partager leurs bons plans.

«Nous voulions remettre l’humain au centre du réseau électrique», résument les trois étudiants à l’origine du site ThinkEE. Leur plateforme se profile en effet comme un point de rencontre virtuel de la gestion d’énergie. Pour l'instant disponible uniquement pour les personnes du campus de l'EPFL, elle poursuit plusieurs objectifs: permettre au consommateur de prendre conscience de sa consommation, partager ses expériences, connecter fournisseur et consommateur.

Au vu du projet de la Suisse de diminuer la consommation électrique de 35 % d’ici 2035 tout en limitant l’impact écologique de la production, Jean-Charles Fosse, Johann Bigler et Alexandre Ringwald, amis de longue date, se sont demandé comment motiver les consommateurs à modifier leurs habitudes. «Cette question a occupé une bonne partie de nos réflexions, souligne Johann Bigler. Des travaux préalables ont montré que si les gens prennent conscience de leur consommation, cela les incite déjà à trouver des moyens de la faire diminuer.» Une sorte de challenge personnel.

Le site propose donc de nombreux moyens incitiatifs. Par exemple l’utilisateur de ThinkEE peut par exemple comparer sa consommation avec celle de ses voisins et surtout interagir, échanger avec eux et d’autres utilisateurs du site. Une sorte de Facebook de la consommation d’énergie.

Le «point d’expérience» récompense non pas une diminution du nombre de watt, mais les bonnes astuces que les participants donnent aux autres. Afin de garantir que ses données restent anonymes, l’utilisateur peut créer des groupes de partage. Seul un retour global d’un ensemble de participants est rendu public.

Le confort comme motivation
Le confort est également une source de motivation. Une salle de cours surchauffée, des lumières qui restent allumées en permanence dans les couloirs, un immeuble où il fait froid en hiver : autant d’éléments qui nuisent au bient-être. «Prenons l’exemple de l’EPFL: si de nombreux étudiants estiment qu’il fait trop chaud dans un auditoire et le mentionnent sur notre site, le service des infrastructures pourra modifier la température, faisant au passage diminuer la consommation », explique Jean-Charles Fosse. L’idée de connecter les utilisateurs du réseau constitue donc un moyen de proposer des modifications aux fournisseurs d’énergie, à la régie pour des locations, au service des bâtiments dans un cadre professionnel.

Dans un environnement dont les prises et les appareils sont équipés de capteurs, comme c’est le cas dans certains bâtiments de l’EPFL, l’utilisateur voit la consommation de ses divers appareils en temps réél. Il n’a donc plus qu’à observer, modifier et partager ses observations sur ce nouveau réseau virtuel de l’énergie. En attendant que ce genre de technologie fasse son chemin chez tous les particuliers, il est possible d’entrer manuellement différentes sources de consommation utilisées.

De nouveaux développements en 2016 ?
Actuellement en semestre de stage, les trois étudiants réflechissent à la suite qu’ils souhaitent donner à leur site. Peut-être le reprendront-ils sous forme d’une start-up, dès leur retour en 2016.

Pour Alexandre Ringwald, ce projet a permis une approche concrète du métier d'ingénieur. «En effet, la prise d'initiative, le respect des délais et le travail en équipe seront des aspects essentiels de notre futur métier. De plus, l'apprentissage des méthodes nécessaires à la réalisation du site seront réutilisables pour de futurs projets.»