Un partenariat victorieux

Il y avait foule mardi à la soirée Alinghi organisée par l’EPFL. Plus de 400 personnes ont assisté à une vidéo-conférence exceptionnelle réunissant les principaux acteurs du Défi suisse. En direct de leur base à Auckland, les responsables du team Alinghi ont déjà annoncé vouloir poursuivre leur partenariat avec l’EPFL pour la prochaine édition de la Coupe de l’America.

« En tant que conseiller scientifique, nous sommes très fiers qu’Alinghi ait remporté la première phase des qualifications à la Coupe de l’America », a précisé de son côté Nicolas Henchoz, adjoint du Président de l’EPFL à la communication. Autre participant à la vidéo-conférence, le professeur au MIT Jerome Milgram a souligné, en direct de la Swiss House de Boston, le rôle décisif que joue la technologie lors de régates qui se gagnent souvent pour une poignée de secondes. « Réduire de 1% la traînée du voilier permet de gagner trente secondes sur le parcours d’une régate », a précisé ce grand expert de la Coupe de l’America.

Toutes les disciplines de l’ingénieur sont nécessaires pour mettre au point des voiliers aussi « high tech » que les deux navires de course d’Alinghi. C’est pourquoi il est précieux de collaborer avec l’EPFL, estime le chef du design team d’Alinghi Grant Simmer. Les vastes compétences de l’école permettent de valider rapidement des idées dans des domaines aussi variés que la résistance des matériaux, la structure ou l’écoulement des fluides. « L’enthousiasme et les compétences des chercheurs de l’EPFL ont influencé de manière significative nos excellents résultats », a confirmé Grant Simmer.

Application biomédicale
Pour les scientifiques de l’EPFL, ce partenariat constitue une occasion unique d’appliquer immédiatement les résultats de la recherche fondamentale, a souligné le professeur Jan-Anders Manson, responsable scientifique du partenariat EPFL - Alinghi. La collaboration avec le Team Alinghi a non seulement permis d’obtenir des succès scientifiques à court terme, mais aussi de définir des domaines de recherche d’intérêt majeur à plus long terme. Les recherches sur les écoulements autour du bateau trouveront par exemple des applications biomédicales dans l’étude de la circulation sanguine dans les prothèses cardiaques.

Pourquoi Prada
A plus court terme, Alinghi dévoilera lundi avec lequel de ses deux bateaux il disputera les quarts de finales contre Prada. Pourquoi avoir choisi de concourir contre le défi transalpin ? « Ses membres nous semblent les moins bien préparés et les importants changements qu’ils apportent à leur bateau exigent un temps d’adaptation plus long», a expliqué Grant Simmer. Et de préciser : « Si nous gagnons la Coupe de l’America, le prochain défi sera basé en Suisse, mais les régates se dérouleront en mer Méditerranée. » Avec le soutien de l’EPFL.