Un nouveau repair café chaque premier jeudi du mois
Une nouvelle initiative lancée par des étudiantes et étudiants de l’EPFL et de l’UNIL fait revivre vos objets au SPOT.
Après un lancement prometteur en mars lors de la semaine de la durabilité, le pôle Fix N’Replace de l’association Unipoly, regroupant des étudiantes et étudiants de l’UNIL et de l’EPFL, élit domicile dans le nouveau Makerspace de l’EPFL le premier jeudi de chaque mois.
Encadrée par des apprenti-es de l’ETML (École Technique – École des Métiers de Lausanne) et par les Assistant-es Étudiant-es des DLL, l’initiative invite la communauté des deux campus à apporter ses objets défectueux pour apprendre à les réparer et ainsi leur donner une seconde vie.
La première édition du Fix N’Replace dans le nouvel espace de prototypage surnommé le SPOT a eu lieu le 6 octobre et a rencontré un franc succès.
Se déroulant sur toute une demi-journée –de midi à 18 heures –l’événement a permis d’initier les participant-es aux gestes et techniques de base permettant au total la réhabilitation d’une trentaine d’objets en tout genre.
Un partenariat évident
Si ce nouveau repair café s'est établi au SPOT ce n’est pas un hasard. En effet, l’équipement de pointe et la configuration ouverte du hall principal du nouveau bâtiment de l’EPFL se prêtent à merveille à ce genre d’initiatives que les responsables du makerspace espèrent voir se développer davantage à l’avenir.
Pouvant accommoder des dizaines d’établis répartis dans tout l’atrium et fournir les outils et compétences nécessaires au diagnostic et à la réparation d’une large gamme d’objets, ce lieu qui se destine dès sa genèse à être investi et approprié par la communauté estudiantine s’inscrit pleinement dans la philosophie « MAKE », ou autrement dit, l’apprentissage par la pratique et la fabrication dans une optique durable.
En partie imaginé pour le prototypage de projets interdisciplinaires complexes comme les projets MAKE, le SPOT a également vocation à permettre à un maximum d’étudiant-es de mettre en pratique leurs connaissances théoriques et d’acquérir toutes sortes de compétences de bases aussi bien en électronique, qu’en électricité, en soudure ou encore en impression 3D.
« Nous voulons vraiment que ce Makerspace soit perçu comme une ressource permettant aux étudiant-es de l’EPFL de développer des compétences aussi bien pratiques que transversales. L’objectif est de permettre à n’importe quel-le étudiant-e de n’importe quelle section de se sentir à l’aise dans cet espace, de pouvoir y exprimer sa créativité et de pouvoir s’adonner à l’exploration. Savoir réparer ses propres objets rentre dans ces objectifs d’apprentissage et c’est une compétence libératrice » explique Julien Delisle, Coordinateur des projets interdisciplinaires et l’un des responsables du Makerspace.
Encourager des synergies pour l’innovation et la durabilité
Cet objectif a tout à fait été atteint lors du premier Fix N’Replace : au total 32 objets aussi divers et variés qu’une guitare électrique, une poêle à frire, des souris d’ordinateur, un appareil photo Polaroid, de nombreuses lampes en tout genre, ou encore des lunettes et des vêtements ont pu faire peau neuve sous la supervision de plusieurs corps de métiers.
C’est là aussi que se situe la double valeur ajoutée de cette demi-journée. La mise en relation des apprenti-es et des étudiant-es de l’EPFL s’inscrit dans la continuité du concept à la base du bâtiment.
Conçu pour faire interagir et collaborer des professionnel-les issu-es de domaines de compétences variés et complémentaires permet de familiariser les étudiant-es à l’interdisciplinarité et de comprendre les interactions essentielles à la réalisation de projets complexes.
« En tant qu’ancien apprenti de l’ETML c’est aussi quelque chose qui me tient beaucoup à cœur de permettre aux apprenti-es de venir montrer leurs compétences aux étudian-es de l’EPFL. On devrait avoir beaucoup plus d’interactions de ce type selon moi, car tout le monde le monde y gagne et comprend mieux les points forts de chacun-e !
» Cet événement permet aussi de toucher un public différent que celui qu’on rencontre habituellement dans cet espace de prototypage. La preuve en est, que beaucoup nous ont confié ne jamais s’être rendu au SPOT avant Fix N’Replace.
» On espère ainsi pouvoir démystifier ce type d’espace pour que les gens se sentent libre de s’y rendre sans nécessairement être des « initiés ». C’est super qu’on puisse participer à casser cette idée « élitiste » des makerspaces et que nos événements puissent servir de porte d’entrée à certain-es » se réjouit William Ducommun, Assitant au SPOT et Co-Fondateur de Fix N’Replace.
En ce qui concerne l’aspect durable, ces événements permettent de véhiculer les bons gestes et contribuent à façonner de nouvelles habitudes pour lutter contre l’obsolescence et le gaspillage.
« Notre projet vise à promouvoir une culture de consommation différente : sensibiliser la communauté à la réutilisation et montrer que c'est possible et facile de changer ses habitudes.
» D’autant plus que la réparation et l’échange d’objets sont intéressants autant d'un point de vue écologique qu’économique, deux arguments essentiels coté étudiant. De plus, cela nous tient à cœur de transmettre aux ingénieur-es de demain des bases pratiques de manipulations/résolutions de problèmes techniques et concrets, d'où la possibilité d'assister et aider dans les réparations d'objets » explique Francesca Paola Nicoletti, étudiante en Master en Génie Mécanique et Co-Fondatrice de l’initiative.