Un œil extérieur pour faire évoluer les programmes
Les deux Master du Collège du management de la technologie, très ancrés dans la pratique, ont chacun un comité consultatif composé d’expertes et experts de différentes industries. Une fois par an, la direction académique échange des contours de la formation avec ces spécialistes du terrain.
Comité consultatif (advisory board) pour le Master en management, technologie et entrepreneuriat (MTE) et comité de pilotage (steering committee) pour le Master en ingénierie financière (MFE). Chacune de ces formations dispensées au sein du Collège du management de la technologie (CDM) a mis sur pieds dès ses débuts un cadre formel pour entretenir les liens qui les unissent aux acteurs et actrices de l’industrie. L’objectif étant de conserver un œil extérieur sur le contenu du programme académique. «Cette prise de température» entre le CDM et des experts et expertes du terrain est organisée une fois par an, à l’heure de réfléchir aux contours de la formation.
Le comité consultatif du MTE, lancé en 2012, compte aujourd’hui huit membres, dont cinq externes à l’EPFL et issus de différents milieux, de la multinationale à la start-up. Celui du MFE, créé en 2009, est composé de six membres externes avec divers spécialistes, aussi bien juniors que séniors, actifs dans la finance et l’ingénierie financière. «Le but de ces comités a toujours été de comprendre les besoins des industries dans leur développement afin de faire évoluer notre programme dans le même sens», détaille Géraldine Nagel d’Eternod, adjointe de section MTE et membre des deux comités. Nous leur demandons leur feedback sur les changements proposés et nous développons avec eux un thème spécifique qui nous intéresse», poursuit-elle. Comment valoriser la durabilité ou la place des femmes en finance ont été au cœur des dernières discussions.
Questionner la durabilité
Ces comités permettent à ses membres d’élargir leur réseau et de rester connectés à la recherche académique. Certains membres du comité MTE cumulent d’ailleurs cette fonction avec celle de mentor. Une double casquette qui motive particulièrement Pierre Chauvineau, riche d’un parcours professionnel d’une trentaine d’années dans la santé numérique et la technologie médicale entre les Etats-Unis et l’Europe et aujourd’hui membre de plusieurs conseils d’administration. «Le mentoring permet d’identifier de futurs talents tout en leur apportant mon expérience tandis que le comité consultatif du MTE dont je fais partie depuis trois ans permet de nourrir les échanges et le réseau. Je leur apporte une vision pratique, par exemple, sur la manière de valoriser la durabilité en entreprise. Ces rencontres font mûrir de nouvelles idées. Tout ce que nous amenons du point de vue entreprise n’est pas toujours retenu pour le programme de formation, mais cela enrichit le débat et ouvre des pistes de réflexion», explique-t-il. Rester en phase avec le marché est essentiel pour ces Master tournés vers la pratique.
Pour Vera Glukhenkaya, responsable informatique chez Procter & Gamble, rejoindre le comité consultatif est une manière de rester connectée à l’EPFL et de contribuer à l’évolution de la formation MTE, dont elle est diplômée. «Même si je suis encore en début de carrière, j’apporte un regard différent sur les enjeux et les tendances du marché du travail. J’ai à la fois l’expérience d’ancienne étudiante et la perspective de la professionnelle travaillant dans une multinationale. C’est une opportunité pour moi de grandir personnellement lors de ces échanges tout en aidant à améliorer une formation qui m’a beaucoup apporté.» L’alumni a elle-même décroché son poste dans la multinationale suite à un stage pendant son Master. «J’ai des idées pour rendre cette formation plus attractive et attirer des étudiantes et étudiants talentueux.»
Vivier de professionnels qualifiés
Ancien diplômé de l’EPFL, Aurèle Storno, gestionnaire d’investissement chez Lombard Odier Investment Managers, souligne l’importance de nourrir ce dialogue et de stimuler cet effet circulaire entre le milieu académique et industriel. Membre du comité de pilotage du MFE depuis deux ans, il est d’autant plus motivé à entretenir ces échanges qu’il y trouve un vivier de futurs professionnels qualifiés. «J’en ai déjà recruté quatre dans mon équipe et nous accueillons régulièrement des stagiaires du MFE. Les candidats et candidates ont déjà de très bons outils et je plébiscite le fait que le contenu de la formation reste centré sur le cœur de ce qui fait leur force: l’ingénierie financière. Au final, le feedback de l’industrie doit permettre de confirmer que le Master est toujours de qualité et en phase avec les attentes du marché.»