Un fablab, entre créativité et acquisition de compétences
A l’initiative de la faculté ENAC, les étudiants disposent d’un nouvel atelier pour réaliser librement leurs projets tout en bénéficiant d’un encadrement: le SKIL. Le 24 septembre, il inaugure ses nouveaux locaux, un véritable espace de création et de production.
Cet été, quinze containers sont venus s’empiler en trois couches sur le parking situé entre les bâtiments GC et BM. A l’intérieur, ils renferment un grand choix d’outils, de quoi bricoler l’électronique ainsi que de grosses machines telles que des découpeuses laser ou des imprimantes 3D. Une belle salle de travail équipée d’une cuisine complète les ateliers. Bienvenue dans les nouveaux locaux du SKIL - Student Kreativity and Innovation Lab – une initiative de la faculté ENAC qui permettra aux étudiants de concrétiser les projets issus de leur créativité tout en bénéficiant d’un encadrement. Ce «makerspace académique» sera inauguré le 24 septembre prochain.
Offrir la possibilité de faire faux
«Avec le projet Solar Decathlon, on s’est rendu compte qu’il manquait un cadre pédagogique pour que les étudiants puissent développer des projets transversaux, et un espace dédié pour qu’ils puissent tester leurs idées à eux. Le SKIL a pour ambition de combler cette lacune», précise Marilyne Andersen, qui a porté ce projet alors qu’elle était doyenne de la faculté ENAC.
Concrètement, «nous offrons aux étudiants un espace pour concevoir et réaliser un projet de recherche personnel ou en équipe. Ils peuvent venir avec une idée précise ou, au contraire, très vague et trouver de l’aide pour la mener à bien, explique Samuel Cotture, responsable du SKIL. Ainsi, ils bénéficient de l’impulsion de départ pour leur premier essai, au risque de se tromper, mais en apprenant le processus de création et de gestion de projet.»
Une «culture de l’initiative»
Lancé au semestre de printemps 2018, le SKIL était organisé autour d’un cours de troisième année de Bachelor dans le cadre du «Projeter Ensemble». Cet enseignement transversal de l’ENAC veut favoriser l’interdisciplinarité au sein de la faculté; il réunit les étudiants en architecture, génie civil et des sciences et ingénierie environnementale. Cette plateforme expérimentale a déjà permis la réalisation de neuf projets parmi lesquels un sur le mycélium, une douche écologique, la récupération des ballons-sondes et même un site web communautaire.
«Nous voulons encourager une nouvelle culture de l'initiative et des projets ascendants. Nos élèves doivent avoir l’occasion de réaliser leurs propres idées et apprendre à travailler de leurs mains, en utilisant différents matériaux et outils. Jusqu'à présent, l'infrastructure pour ce faire n’existait pas à l'EPFL. Désormais, les étudiants de l'EPFL disposent d’un nouveau cadre pour exprimer pleinement leur créativité», résume Anders Meibom, professeur et conseiller scientifique du SKIL.
Interdisciplinarité et disponibilité
Si le SKIL, actuellement financé par l’ENAC avec un soutien des services centraux, est en priorité destiné aux étudiants de la faculté, il l’est de manière très ouverte. Privilégiant l’interdisciplinarité et les initiatives étudiantes, il soutient les groupes ou projets qui comportent en principe au moins un étudiant de l’ENAC. Deux projets en cours, l’EPFL Rocket Team et la Lausanne Racing Team, reflètent parfaitement cette interdisciplinarité.
Les nouveaux locaux sont aussi l’occasion d’offrir aux étudiants un véritable fablab. Les machines qui nécessitent une certaine expérience ou formation ne sont utilisables qu’en présence d’un technicien. Mais pour les autres locaux, les étudiants inscrits peuvent travailler et se réunir à leur guise, dans un lieu ouvert 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
Ce projet fait partie des actions menées à l’EPFL pour réformer l’enseignement et promouvoir l’innovation. Avec les projets interdisciplinaires, les X-grants, les associations d’étudiants dédiées aux makers, le programme enable, il permet aux étudiants de conduire des projets appliqués, correspondant à leurs intérêts et participants à leur formation. L’espace et les équipements mis à disposition sont complémentaires aux autres lieux développés dans le cadre des Discovery Learning Program et l’ensemble fonctionnera en réseau pour offrir aux étudiants une riche palette de compétences.
La suite se façonnera en fonction de l’utilisation et des besoins. En plus d’y accueillir des cours «hands-on» et des projets de semestre, le SKIL pourrait ouvrir ses portes durant les journées de gymnasiens, offrir des formations ou être un lieu d’accueil pour d’autres initiatives étudiantes.