Un espace pour échanger face à l'urgence sociale et environnementale

Stage en plein air du "Travail qui relie"  © Xavier Gravend-Tirole

Stage en plein air du "Travail qui relie" © Xavier Gravend-Tirole

L’Espace Transitions a pour objectif d’accueillir et d’orienter toute personne qui souhaite s’exprimer ou agir face aux enjeux sociaux et environnementaux. Qu’on soit de l’EPFL, de l’UNIL ou des communes environnantes, c’est ouvert à tout le monde. Un projet unique en son genre, remarqué au-delà de nos campus.

Force est de constater que les étudiant·es se sentent de plus en plus préoccupé·es face à l’urgence sociale et environnementale, avec une envie et un besoin d’agir grandissants. Sur le campus UNIL-EPFL, les associations en lien avec la justice environnementale et sociale ne font que fleurir ces dernières années. En dépit de ce constat, il n’existait pas d’instance spécifiquement liée à la durabilité soutenue par les structures universitaires afin d’accompagner et légitimer les besoins sur ces thématiques.

C’est ainsi qu’est né l’Espace Transitions, un projet qui a vu le jour collectivement entre des étudiant·es de l’UNIL, de l’EPFL et des doctorantes en géosciences. Il a été soutenu financièrement par l’unité Durabilité de l’EPFL avec d’autres initiatives œuvrant pour un campus durable. Ce qui a fait office de tremplin pour l’équipe, notamment pour organiser la soirée de lancement.

« Ça nous a donné confiance, on a été soutenus, ça transmet que le projet fait sens d’exister sur le campus », explique Malika Naula, étudiante et membre de l’Espace Transitions.

Un espace de rencontre tous les jeudi midi

C’est dans un local au Vortex que l’équipe organise tous les jeudis midi un repas-discussion avec toute personne se posant des questions sur la durabilité ou ayant l’envie de se mettre en action. Depuis peu, l’équipe est composée de cinq personnes employées au Centre de compétences en durabilité (CCD), dont trois étudiant·es en psychologie.

« On veut s’assurer qu’on peut accueillir des personnes submergées par des émotions liées à la durabilité », souligne Victor Rey, ancien étudiant à l’EPFL. Qu’on ait besoin d’êtreécouté·e, d’être aiguillé·e vers un projet qui fait sens ou qu’on cherche une initiative locale dans laquelle s'engager, les membres sont là pour accompagner les personnes dans ce cheminement.

Prendre soin de la communauté universitaire

L’équipe facilite également des ateliers, notamment pour la communauté universitaire. Ces ateliers ont comme objectif de créer un espace de partage de ressentis face aux enjeux environnementaux et sociaux, de questionner notre place d’individu dans la lutte et de créer du lien entre les personnes présentes. « L’impact qu’ont les ateliers est puissant ! Et c’est valorisant de voir à quel point tu peux relâcher des tensions et créer de l’énergie. Ça débloque beaucoup de choses pour les participant·es et ça fait du bien ! », raconte Victor.

L’équipe a même été contactée par l’université de Neuchâtel et est allée sur place pour y donner des ateliers. « La durabilité ne s’arrête pas à un campus ou l’autre. On est complètement ouverts au-delà des limites des campus. La cible communicationnelle est faite autour du campus mais l’espace est ouvert à tout le monde ! », explique Malika.

Toute personne, association ou collectif peut ainsi les contacter afin d’avoir accès gratuitement à ces ateliers.

C’est aussi ça faire du lien, c’est d’arrêter de se mettre des barrières

Malika Naula, membre de l’Espace Transitions

Un espace unique

C’est un espace unique où les personnes peuvent être accompagnées dans leur recherche de sens et leur place dans les enjeux environnementaux. Un étudiant de Nantes les a même contacté·es en expliquant que ce genre d’espace était primordial pour lui. Malika ajoute : « On sent qu’il y a un besoin de mettre en place des espaces de discussions. Savoir que ça existe rassure beaucoup de personnes. » Que ce soit pour des professeur·es qui donnent des cours en durabilité et redirigent leurs étudiant·es vers l’Espace Transitions ou pour les personnes qui savent qu’elles sont soutenues et peuvent s’exprimer si besoin.

Dès lors, c’est un lieu d’expression bienveillant et ouvert à tout le monde. Les membres partagent une vision commune qui façonne leur manière de travailler. « On veut remettre du collectif dans un monde où tout est traité de manière individuelle. Par-exemple, l’éco-anxiété est selon moi traitée de manière trop individuelle dans les médias. », partage Victor.

Recréer du lien entre les instances

En plus d’être la vitrine du Centre de compétences en durabilité (CCD) en créant un pont entre l’équipe et le campus, l’Espace Transitions a pour volonté de créer du lien entre les instances de l’UNIL, avec la possibilité de faire de même à l’EPFL prochainement.

« L’Espace Transitions nous a permis de créer un réseau : si des étudiant·es viennent, on sait où les rediriger, quelles sont les personnes compétentes dans chaque domaine. C’est un service du lien ; du lien entre individus et personnes compétentes », détaille Malika.

Par ailleurs, le fait d’être employé·es par l’UNIL leur donne une vraie légitimité d’action, ce que Malika met en avant : « On respecte ce que tu fais, on te prend en considération directement. » C’est ainsi que toutes ces synergies permettent à l’équipe d’être formée continuellement en travaillant main dans la main avec les services du campus.

C’est important dans l’institution de se rencontrer, car ça débloque énormément de choses, ça fait parler des gens qui ne se parlaient pas. C’est important dans des grosses institutions comme l’UNIL et l’EPFL.

Victor Rey, membre de l’Espace Transitions
Contact : [email protected] et @espace.transitions sur Instagram
Ouvert les jeudis midi au rez-de-chaussée du Vortex, au local 0046, juste à côté de la porte B. Route de Praz-Véguey 29, 1022 Chavannes-près-Renens. Arrêt de métro UNIL Sorge.