Un équipe mené par Li Tang reçoit le Prix scientifique Leenaards

L'équipe est mené par Li Tang (EPFL, au centre), Camilla Jandus (UNIGE, à gauche) et Olivier Michielin (HUG, à droite) © Alban Kakulya

L'équipe est mené par Li Tang (EPFL, au centre), Camilla Jandus (UNIGE, à gauche) et Olivier Michielin (HUG, à droite) © Alban Kakulya

Deux groupes de recherche de l’arc lémanique reçoivent le Prix scientifique Leenaards 2025, d’un montant total de 1,4 million de francs. L'un des groupes, mené par Li Tang du Laboratoire de biomatériaux pour l’immuno-ingénierie de l’EPFL, explore une nouvelle approche pour surmonter la résistance des cellules cancéreuses aux traitements immunothérapeutiques.


Selon un communiqué de presse de la Fondation Leenaards, Li Tang a reçu le prestigieux prix dans le cadre d’un groupe de recherche collaboratif aux côtés de Camilla Jandus, du Département de pathologie et immunologie de la Faculté de médecine de l’Université de Genève, et du Olivier Michielin, chef du Département d’oncologie des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). En renforçant la rigidité des cellules cancéreuses, les chercheurs espèrent améliorer l’efficacité des lymphocytes T dans l’élimination des tumeurs. Cette avancée, mêlant ingénierie mécanique, biologie et clinique, pourrait conduire à des traitements plus efficaces pour les patient·e·s résistant·e·s aux immunothérapies actuelles.

« En ciblant les propriétés mécaniques des cellules cancéreuses et en les rigidifiant, nous visons à renforcer l’adhésion des lymphocytes T et leur capacité à détruire les tumeurs, ce qui ouvre la voie à des traitements plus efficaces pour les patients résistants aux immunothérapies actuelles », explicite Li Tang, du Laboratoire de biomatériaux pour l’immuno-ingénierie de la Faculté des sciences et techniques de l’ingénieur.

L’immunothérapie repose sur la capacité du système immunitaire à reconnaître et détruire les cellules cancéreuses. Toutefois, les cellules cancéreuses ont développé des stratégies pour échapper à la détection par le système immunitaire, ce qui limite l’efficacité des traitements actuels.

En ciblant les propriétés mécaniques des cellules cancéreuses et en les rigidifiant, nous visons à renforcer l’adhésion des lymphocytes T et leur capacité à détruire les tumeurs, ce qui ouvre la voie à des traitements plus efficaces pour les patients résistants aux immunothérapies actuelles

Li Tang

Une découverte récente du Laboratoire Tang en effet révélé que la plasticité cellulaire, ou la « mollesse » des cellules cancéreuses, joue un rôle clé dans leur résistance aux traitements. Ce phénomène empêche les lymphocytes T – gardiens de notre immunité – de s’agripper aux cellules malades et d’initier leur destruction. C'est en ciblant cette vulnérabilité mécanique que l’équipe de recherche espère ouvrir de nouvelles perspectives thérapeutiques.

Pour mieux comprendre et exploiter la rigidité des cellules cancéreuses, l’équipe de recherche adopte une approche translationnelle, accociant mécanique, biologie et clinique. Le laboratoire du Li Tang travaillera tout d’abord à identifier des agents capables de rigidifier efficacement les cellules cancéreuses. Ces cellules seront ensuite confrontées à des cellules immunitaires prélevées à partir de sang de patient·e·s, puis testées sur des modèles animaux en combinaison avec des immunothérapies existantes, par le laboratoire de Camilla Jandus. Parallèlement, le laboratoire de Olivier Michielin analysera des échantillons tumoraux issus de biopsies de patient·e·s des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), afin de chercher à établir un potentiel lien entre la rigidité des tumeurs et la réponse aux traitements d’immunothérapie.

Le Prix scientifique Leenaards

Le Prix scientifique Leenaards pour la recherche biomédicale translationnelle est décerné chaque année (un à trois projets soutenus) à des groupes de scientifiques favorisant une collaboration entre des chercheuses et chercheurs issu·e·s d’au moins deux institutions ou hôpitaux académiques de l’arc lémanique (CHUV, UNIL, Unisanté, HUG, UNIGE, EPFL). Ce prix finance des projets investiguant une problématique clinique sous un angle original, s’appuyant sur une recherche de base pointue. Il a aussi pour objectif de soutenir des projets translationnels associant les recherches fondamentales et cliniques en vue de transformer les découvertes scientifiques en traitements médicaux.

L'autre groupe de recherche laureat pour 2025 est dirigé par la Jasmine Abdulcadir (HUG). Le groupe cherche à mieux comprendre la sensibilité des organes génitaux féminins, un domaine où les mesures scientifiques objectives sont encore largement insuffisantes. Grâce au développement d’un outil connecté et facile à manipuler par les patientes elles-mêmes, la prise en charge diagnostique et thérapeutique des personnes souffrant de mutilations ou traumatismes génitaux pourra être considérablement améliorée.

Source: Science et Génie des Matériaux

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