Un diplômé champion de karaté reçoit le prix des sports
L'EPFL a récompensé samedi lors de la Magistrale Benoît Bégot, diplômé en Management de la technologie et ceinture noire 3e Dan. Au long de son cursus, il a su allier, sans aménagement particulier, ses études et la pratique du karaté à haut niveau.
A l'âge de cinq ans, Benoît Bégot a pu choisir entre le karaté et le football. Il a opté pour la première discipline qu'il n'a plus quittée, participant à de nombreuses compétitions nationales et internationales. En 2018, il a notamment remporté la médaille d'argent à l'Open international d'Orléans et la médaille de bronze aux championnats suisses. Des performances qui ont demandé un entraînement permanent en parallèle à ses études. Aujourd'hui détenteur d'un Master en management de la technologie et d'un Mineure en ingénierie, il explique comment il a réussi à mener de front la pratique de son sport de prédilection et son cursus à l'EPFL.
Vous venez de recevoir le prix des sports, que ressentez-vous?
C'est une grande surprise, car je suis discret sur mes entraînements. Mais c'est une belle récompense pour les efforts accomplis et cela me permet de mettre en avant le karaté, un sport peu médiatisé.
Comment avez-vous jonglé entre vos études et la pratique du karaté à haut niveau?
C'était très intense mais je n'ai jamais vécu cela comme une contrainte car le karaté m'apporte beaucoup de bien être et me permet d'évacuer le stress. J'ai toujours eu tendance à faire plusieurs choses à la fois, à l'EPFL j'étais aussi engagé dans deux associations. J'ai souvent travaillé tard le soir en me levant tôt, je ne dors pas beaucoup, maximum 5h-6h par nuit.
La première année à l'EPFL était la plus difficile, mais j'ai su me réadapter. En période d'examens j'ai aussi dû réduire les entraînements (d'ordinaire environ 2h cinq à six fois par semaine) pour ne pas aller dans le mur, car pour moi les études sont prioritaires sur le karaté. Je n'aurai pas envie de me consacrer uniquement à cet art martial.
Qu'est-ce qui vous plaît dans le karaté?
C'est un art martial très complet qui engage toutes les parties du corps, il est non seulement exigeant d'un point de vue physique mais aussi intellectuel, car il demande une grande concentration. Cela permet de se vider la tête. J'apprécie aussi les valeurs qui lui sont associées, le respect du partenaire, la discipline, l'humilité. Il y a une très forte cohésion, la compétition n'est jamais une fin en soi.
Comment la pratique du karaté vous a aidé dans vos études?
Le karaté à haut niveau m'a appris à gérer le stress, à me fixer des objectifs, à me préparer pour une échéance, à persévérer et à m'organiser. Sans le karaté je n'aurai pas aussi bien réussi l'EPFL. C'est ce qui m'a permis de garder la tête sur les épaules.
Qu'avez-vous prévu pour la suite?
Je viens de partir un mois au Costa Rica et je souhaiterais désormais trouver un emploi lié au consulting dans le domaine de l'énergie et de la mobilité en lien avec les enjeux environnementaux. Effectuer un travail qui a un impact positif. En parallèle, j'espère que je pourrais continuer à pratiquer ma passion. Je m'entraîne actuellement pour les championnats suisses qui se dérouleront en novembre.