Un centre pour tester les panneaux solaires à Dakar

Deux personnes du centre effectuant des tests sur des cellules solaires© 2019 EPFL

Deux personnes du centre effectuant des tests sur des cellules solaires© 2019 EPFL

En collaboration avec l’école Supérieure Polytechnique de Dakar, des chercheurs de l'EPFL ont fondé au Sénégal un centre pour tester des composants photovoltaïques. Des experts formés au sein du centre proposent aux industriels de déterminer la qualité des modules trouvés sur le marché local. Le centre offre en outre des formations pour les acteurs du domaine de l’énergie, et permet la réalisation de thèses de doctorat.

L’utilisation de l’énergie photovoltaïque reste marginale au Sénégal, malgré un taux d’ensoleillement parmi les plus élevés au monde. En cause ? Une disparité énorme entre les performances et le niveau de fiabilité des différents modules présents sur les marchés locaux. Les pays africains héritent en effet en quantité de dispositifs photovoltaïques défaillants et de piètre qualité, émanant des autres marchés mondiaux, de la Chine, en particulier.

Le fonctionnent des installations photovoltaïques locales est bien loin de celui vanté par les fabricants. Ainsi, ni les communautés, ni les particuliers ne font confiance à cette technologie, qu’ils jugent peu fiable.

A l’EPFL, des membres du PV-Lab, soutenus par le programme suisse REPIC, ont fondé à Dakar un centre de test des modules photovoltaïques, en collaboration avec l’école Supérieure Polytechnique de Dakar.

Baptisé CT2S, le centre a trois missions. Tout d’abord, permettre aux entreprises et aux particuliers de venir tester les modules photovoltaïques trouvés sur le marché. L’idée étant à terme d’établir un label qualité qui garantirait les performances et la longévité de ces systèmes. Ensuite, former des électriciens et agents travaillant dans le domaine de l’électricité ou des énergies renouvelables au Sénégal, pour conseiller les usagers et garantir les meilleures pratiques pour la mise en place et le maintien des infrastructures solaires. Enfin, le centre a pour vocation de mener à bien différentes recherches en matière de fiabilité des modules solaires dans les conditions climatiques sub-sahariennes. Une étudiante a d’ailleurs déjà commencé à travailler au centre sur une thèse de doctorat.


Les quatre employés du centre CT2S/ © 2019 EPFL

Pour l’EPFL, le centre représente la possibilité d’accéder à des données prises sur le terrain, dans des régions au climat très différent du nôtre. «Aujourd’hui, il est très difficile d’obtenir des données de terrain fiables et suffisamment documentées», assure Nicolas Wyrsch, chercheur au PV-Lab, impliqué dans le projet.

Pour l’instant, le centre compte quatre employés. Au début de l’été, il a été inauguré en présence des principaux acteurs institutionnels des énergies renouvelables de la région, et de l’ambassadrice de Suisse au Sénégal.

Une part importante du financement est assurée par Meridiam, une société privée d’investissement française propriétaire d’installations solaires au Sénégal, et par le Centre de recherches pour le développement international (CRDI) au Canada. Ce financement est principalement dédié à la formation de 200 de techniciens et agents, et au renforcement de la plateforme technique.

À terme, le centre devra trouver ses propres sources de financement. L’idée serait ensuite de promouvoir la technologie solaire dans toute l’Afrique subsaharienne. «Nous avons déjà des contacts avec d’autres pays d’Afrique de l’Ouest, pour y établir des centres similaires», explique Nicolas Wyrsch, « Nous pensons que ces centres pourront rétablir la confiance des gens envers le photovoltaïque.»

Des tests effectués au centre CT2S © 2019 EPFL


Auteur: Laure-Anne Pessina

Source: EPFL