Trois bourses Schmidt Sciences AI2050 attribuées à l'EPFL

Charlotte Bunne, Antoine Bosselut, Martin Schrimpf © 2025 EPFL /Max Canarelli

Charlotte Bunne, Antoine Bosselut, Martin Schrimpf © 2025 EPFL /Max Canarelli

Antoine Bosselut, Charlotte Bunne et Martin Schrimpf ont reçu les prestigieuses bourses Schmidt Sciences AI2050 2025 afin d’explorer comment exploiter le potentiel de l'IA au service de l'humanité.

L'EPFL est devenue la première université d'Europe continentale à voir ses chercheuses et chercheurs admis·e·s au sein de la communauté Schmidt Sciences AI2050. Cette année, elle reçoit trois bourses, soit plus que toute autre institution au monde en 2025. Le programme soutient « des personnes exceptionnelles travaillant sur les opportunités clés et les défis les plus complexes qu’il est essentiel de relever pour que la société puisse tirer pleinement parti de l'IA ».

Schmidt Sciences est une influente organisation à but non lucratif basée aux États-Unis, cofondée par l'ancien PDG de Google et président exécutif d'Alphabet, Eric Schmidt, et son épouse, Wendy. Les vingt-huit boursières et boursiers de cette année constituent la quatrième promotion du programme, qui soutient désormais quatre-vingt-dix-neuf chercheurs dans huit pays, dont la majorité aux États-Unis. La seule autre bourse européenne a été attribuée à l'Institut Max Planck en Allemagne en 2024.

Les professeur·e·s assistant·e·s Antoine Bosselut (Faculté informatique et communication), Charlotte Bunne et Martin Schrimpf (Faculté informatique et communication, et Faculté des sciences de la vie) ont été récompensés pour leurs travaux audacieux et ambitieux dans le domaine de l'IA.

En tant que Early Career Fellows, ils reçoivent chacun une aide financière de 500 000 dollars américains pour soutenir un projet de trois ans, ainsi qu’un accompagnement complémentaire, notamment des connexions avec des acteurs clés, afin d’amplifier la portée de leurs recherches.

Antoine Bosselut – Démocratiser les grands modèles de langage (LLM) pour les langues du monde entier

Les grands modèles de langage (LLM) ont principalement bénéficié aux communautés dont les langues sont bien représentées dans les données d’entraînement, comme l'anglais ou le chinois. Si ces quelques langues « à forte ressource » sont utilisées par de nombreuses personnes à travers le monde, elles ne couvrent pas une grande partie de la population mondiale, qui compte 8,2 milliards d'individus qui parlent collectivement plus de 7 000 langues. Le projet d’Antoine vise à démocratiser les LLMs pour ces utilisateurs, en développant de nouveaux algorithmes qui permettent aux modèles de comprendre et de parler ces langues, tout en reflétant les nuances culturelles et régionales des communautés concernées.

Charlotte Bunne – Introduction de modèles biologiques du monde vivant

La biologie a besoin de sa propre révolution dans le domaine de l'intelligence artificielle: passer de représentations statiques à des systèmes capables de simuler, comprendre et raisonner sur les cellules et les tissus vivants. Le projet de Charlotte introduit des modèles du monde biologique: des cadres computationnels qui intègrent des données multimodales dans des représentations structurées, spatiales et moléculaires de l'organisation cellulaire et tissulaire. Équipés de simulateurs génératifs et d'agents de raisonnement intelligents en boucle fermée, ces modèles prévoient la dynamique des systèmes, testent des hypothèses et optimisent les stratégies thérapeutiques. Validée en collaboration avec des partenaires expérimentaux et cliniques, cette approche jette les bases d'une découverte scientifique et d'une aide à la décision basées sur la simulation, avec des applications initiales dans la prédiction du traitement contre le cancer.

Martin Schrimpf – Création de jumeaux numériques du cerveau humain

Martin va créer des « jumeaux » numériques du cerveau humain: des modèles computationnels qui intègrent des données neuronales à grande échelle et une méthodologie d'IA pour simuler la manière dont le cerveau transforme les stimuli sensorielles en signification. Son travail vise à découvrir les mécanismes sous-jacents à la perception et à la cognition et à étendre ces modèles à des troubles cérébraux tels que la dyslexie. Cette recherche ouvre la voie à des neurosciences prédictives, basées sur les données, ainsi qu'à des interventions cliniques guidées par des modèles.

Recherche ambitieuse et collaborative

« Les boursières et boursiers AI2050 Early Career Fellows sont sélectionné.e.s à l'issue d'un processus de nomination très sélectif. C'est donc un immense honneur pour l'EPFL d'avoir obtenu trois bourses 2025 dans le domaine de la recherche multidisciplinaire en IA. Cela démontre que notre institution et la Suisse sont à la pointe, non seulement en matière d'IA fondamentale, mais aussi d'IA appliquée à d'autres sciences », a déclaré Sabine Süsstrunk, doyenne de la Faculté des sciences de l'informatique et de la communication.

L'initiative Schmidt Sciences AI2050 souligne que l'intelligence artificielle va entraîner un changement radical dans notre société, et que les boursières et boursiers AI2050 vont façonner ce changement afin qu'il profite au plus grand nombre.

« L'IA est sous-estimée, en particulier en ce qui concerne son potentiel à bénéficier à l'humanité », a déclaré Eric Schmidt. « La bourse AI2050 a été créée pour transformer ce potentiel en réalité en soutenant les personnes et les idées qui façonnent un monde plus sain, plus résilient et plus sûr. »


Auteur: Tanya Petersen

Source: Informatique et Communications | IC

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