Transition énergétique des quartiers périurbains

© EPFL/LAST

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Dans un article paru dans la revue internationale "Energy and Buildings", le Laboratoire d'architecture et technologies durables (LAST) présente les premiers résultats du projet de recherche LIVING PERIPHERIES, réalisé avec le soutien du Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS). L'article porte plus spécifiquement sur les enjeux relatifs à la transition énergétique des logements périurbains. Par l’évaluation de différents scenarios théoriques, il met en évidence l’ampleur quantitative du défi que cette dernière représente, en particulier au niveau des dépenses énergétiques générées pour la mobilité.

Cet article interroge, par l’intermédiaire d’une série de scenarios théoriques, la capacité théorique du parc de logements périurbains à répondre aux exigences de performance énergétiques dans le contexte helvétique. La notion de « logement typique » permet de développer un bilan énergétique des logements à l’échelle nationale. Le concept de « société à 2000 watts » et la législation fédérale fournissent le cadre d’évaluation de la demande en énergie pour la mobilité quotidienne et l’exploitation des logements, ainsi que l’énergie grise du parc résidentiel. Les performances actuelles des logements typiques de différentes entités territoriales mettent en évidence l’ampleur du défi rencontré par le parc de logements périurbains aujourd’hui.

Face à ce constat, l’article cherche à identifier les conditions qui permettraient au logement typique périurbain de répondre aux objectifs intermédiaires de la société à 2000 watts. Huit scénarios incrémentaux présentent des améliorations théoriques de la mobilité et du logement, en formulant des hypothèses liées à une évolution des pratiques sociales et des comportements individuels, ainsi qu’à un développement de technologies plus performantes. Les résultats attestent d’une réduction drastique de la demande en énergie primaire non-renouvelable (PNRE) et des émissions de gaz à effet de serre (GHG) pour l’ensemble des postes analysés.

Selon les premiers résultats, le label MINERGIE-A apparait suffisamment exigeant pour produire des bâtiments énergétiquement satisfaisants ; néanmoins, les impacts des pratiques actuelles de mobilité restent très éloignés des objectifs. Une optimisation des déplacements et un recours accru aux moyens de transports bas carbone se révèlent indispensables pour réduire l’empreinte environnementale globale.

Judith Drouilles, Sophie Lufkin, Emmanuel Rey, "Energy transition potential in peri-urban dwellings: Assessment of theoretical scenarios in the Swiss context". Energy and Buildings, vol. 148, p. 379-390, 2017.