Tech4Dev lance sa nouvelle édition 2024-2027
Face aux crises mondiales croissantes, il est impératif d'intensifier nos efforts pour construire un avenir plus équitable et durable pour tous. Le programme Tech4Dev vise à accélérer le transfert des technologies scientifiques en solutions durables appliquées au contexte des pays en développement.
Initié par la Vice-présidence pour l’innovation de l’EPFL et avec le soutien de la Direction du Développement et de la Coopération (DDC), Tech4Dev se déploie dans une logique de Coopération Internationale engageant la communauté scientifique (de l’EPFL et autres universités), les Organisations Non Gouvernementales (ONGs) et les partie-prenantes locales (société civile, entités gouvernementales, secteur privé).
Rencontre avec Tiphaine Detoudeville, Program Manager du programme Tech4Dev, et Ferran Caceres, Responsable des Initiatives d'Innovation à la Vice-présidence pour l'innovation, les deux moteurs du projet.
Pouvez-vous nous expliquer de quel constat est né Tech4Dev ?
Tiphaine : Du constat des crises actuelles, qui impactent les populations les plus vulnérables en première ligne. Il y a un enjeu fort de sensibiliser et d’activer la communauté scientifique pour essayer de contribuer à résoudre, à notre échelle et avec nos moyens, ces problématiques. Mais de quelle manière ? Tout le défi de Tech4Dev réside dans l’approche collaborative entre chercheur·euse·s, les ONGs et les parties prenantes locales pour adresser efficacement les besoins identifiés et avoir un impact sur le long terme.
Ferran : La proximité géographique entre l’EPFL, le domaine international, et donc les nombreuses ONGs situées à Genève et Lausanne, nous est apparue comme une opportunité de mettre la science et l’innovation au service des besoins des populations. Servir la société par la technologie et l’innovation est le cœur de mission de la Vice-présidence pour l’innovation de l’EPFL ; il s’agit avec Tech4Dev d’élargir cette mission à un prisme plus large. Lors de la première édition (2019-2023), le programme a financé huit projets toujours en cours en Colombie, au Népal, au Cameroun, au Kenya, au Soudan du Sud, au Mozambique.
Comment choisissez-vous les projets à soutenir ? Pouvez-vous détailler votre processus de sélection et d'accompagnement des projets ?
Tiphaine : Tout part du terrain. Une grande phase d’identification des besoins des populations est effectuée par l’équipe Tech4Dev avec les ONGs, une étape clé de notre programme qu’on appelle phase ”d’activation des projets”. Puis nous ouvrons ces défis à la communauté scientifique de l’EPFL mais aussi d’autres universités. Lorsque qu’il y a un “match”, c’est à dire une ONG et une équipe de recherche prêtes à collaborer sur un besoin ciblé, ils répondent à nos appels à projets en partenariat pour entrer dans la phase dite “d’accélération des projets” divisée en 3 étapes.
Un panel d’expert·e·s analyse la faisabilité du projet à chaque étape du programme. Les critères d’évaluation reposent sur la capacité de la technologie à s’adapter rapidement au contexte local. Il examine non seulement la faisabilité technique, mais aussi la manière dont la solution s'intègre dans le paysage local, ainsi que ses impacts sociaux, économiques et environnementaux.
Chaque partenariat est accompagné par l’équipe Tech4Dev tout au long du processus. Nous apportons, au-delà du financement, un support opérationnel, stratégique et de mise en réseaux. Nous nous impliquons au côté de chaque équipe pour dérisquer au maximum les projets et assurer leur développement sur le long terme.
Comment s’organise la coopération entre les chercheur·euse·s, les ONGs, et les acteurs locaux ?
Tiphaine : Chaque partenaire apporte son expertise et ses ressources. L’ONG a comme rôle d’être le garde-fou du besoin initial. Elle apporte la connaissance du terrain, en impliquant les communautés locales dans le projet dès le premier jour et en connectant les parties prenantes locales, indispensables à la réussite du projet sur le long terme. Ensuite, les ONGs, les chercheur·euse·s ainsi que les parties-prenantes locales travaillent ensemble vers un objectif commun dès le début. Déterminer conjointement les questions, les approches et les méthodes constitue une première étape importante pour établir un partenariat juste et équitable et assurer ainsi la réussite des projets.
L’innovation ne réside pas seulement dans la technologie mais bien dans l’approche globale du déploiement de la solution qui englobe une multitude d’autres aspects comme l’impact social, la viabilité économique, le partage de la connaissance et des compétences, la propriété intellectuelle, la stratégie open science, le potentiel de réplicabilité ou encore l’implication des organes décisionnaires locaux.
Le premier appel est en cours, pourriez-vous nous partager quels sont les besoins remontés par les ONGs, et existe-t-il des tendances particulières dans ces demandes ?
Tiphaine : Jusqu’à maintenant nous avons recueilli plus de 50 besoins terrain identifiés par plus d’une vingtaine d’ONGs actives dans les pays en voie de développement.
Une grande majorité des besoins identifiés se concentre sur l’analyse de l'impact du réchauffement climatique sur les différents secteurs traditionnels des ONG : l'eau, l'assainissement et l'hygiène (WASH), la santé, les catastrophes naturelles, la sécurité alimentaire et la biodiversité.
Nous rédigeons donc, en parallèle du programme, un rapport sur ce sujet en identifiant les potentielles technologies qui pourraient contribuer à résoudre ces défis.
Pour de plus amples informations : go.epfl.ch/tech4dev
Découvrez le nouvel appel dans la vidéo :https://youtu.be/OudslTlHMGI?si=t1wX7Qf7JzdqfYR6