Sportech: créer des vocations scientifiques grâce au sport

Comment la technologie peut-elle aider les athlètes à battre des records? En quoi le choix d’un matériau peut-il les aider à dépasser les limites de leurs disciplines, tout en assurant leur sécurité ? De quelle manière l’ingénierie peut-elle servir à réaliser des performances de haut vol? C’est autour de ces questions que le SPE a présenté aux classes tessinoises du Secondaire les filières de formation proposées par l’EPFL et leurs liens avec le domaine du sport. Le tout sur trois jours, au Centre sportif national de la jeunesse de Tenero au Tessin, dans le cadre des journées de la science et de la technologie du sport. Une première pour le Service de promotion de l’éducation.

Prenant pour exemple SP80 et son projet de record du monde de vitesse à voile, le SPE s’est notamment penché sur la science des matériaux, et plus particulièrement sur les propriétés des fibres de carbone utilisées dans les coques de bateaux, ainsi que sur les concepts de mécanique à prendre en considération lors de la conception d’un foil destiné à battre des records de vitesse, pour montrer aux élèves comment l’ingénierie et la technologie, parfois insoupçonnées, s’avèrent incontournables, dans le domaine sportif.

Champ particulièrement interdisciplinaire, le sport a également permis d’intégrer la thématique de l’entrepreneuriat aux discussions afin d’évoquer les compétences nécessaires afin de créer sa start-up. Et pourquoi pas, de réaliser un rêve.

L’ingénierie est importante à tous les niveaux dans le sport

Intérêt non dissimulé pour comprendre les différentes facettes d’un projet aussi ambitieux que celui de SP80, «comment fait ce bateau pour ne pas se renverser?», entendait-on à voix basse dès le début de l’atelier, les élèves ont particulièrement répondu présents au moment de parler science dans leur sport respectif. De la VAR à la Goal-line technology côté football, aux clubs de golf et raquettes de tennis, en passant par le ski. «Même sans savoir comment il fonctionne, on imagine bien qu’il y a beaucoup de science et de technologie derrière le bateau. À cause de sa forme», assurait une collégienne de Bedigliora. «L’ingénierie est importante à tous les niveaux dans le sport», complétait une camarade, amatrice d’équitation, évoquant pour sa part le casque des cavalières et cavaliers.

S’il a su captiver les élèves lors de l’atelier du SPE, le sport se montre plus généralement intéressant d’une part pour la palette variée de champs d’études qu’il offre, d’autre part en termes de développements technologiques rapides et de défis d’ingénierie, en raison de la régularité des compétitions et de leurs échéances. Sans compter les possibilités de transferts à d’autres domaines. SP80 aura ainsi permis d’ouvrir les discussions avec les élèves sur l’application des technologies parcourues à travers ce projet par exemple au transport maritime ou à l’évolution des turbines hydrauliques. L’occasion aussi de présenter les outils d’orientation élaborés par le SPE, parmi lesquels la découverte des métiers de l’ingénierie ainsi que les filières de formations de l’EPFL sous un angle thématique, selon les centres d’intérêt de tout un chacun.

Créer des vocations

Organisé par la Haute école spécialisée de la Suisse italienne et le Centre sportif national de la jeunesse de Tenero, Sportech, soutenu par des partenaires parmi lesquels l’Académie suisse des sciences techniques avec laquelle collabore le SPE, ambitionne de montrer comment ingénierie et technologie s’appliquent à de très nombreuses disciplines, en proposant des expériences hors des murs des écoles. Édition record en 2023, elle a accueilli près de 200 classes du Secondaire, majoritairement tessinoises, pour un total de plus de 3'600 participantes et participants. De quoi éveiller les curiosités. «Nous espérons que cet événement donnera des idées aux jeunes, qu’il suscitera peut-être l’envie d’emprunter un chemin vers des études scientifiques», soulignaient les organisateurs au moment de l’ouverture officielle de cette huitième édition.