Sion: une touche de made in USA sur l'EPFL

© 2016 Sacha Bittel / Nouvelliste

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C'est aujourd'hui la fête nationale américaine. Rencontre avec quatre citoyens made in USA qui travaillent à l'EPFL.

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De nombreuses nationalités se côtoient dans les laboratoires de l’EPFL, dont des Américains qui célèbrent aujourd’hui leur fête nationale.

«Oh my god!» Habituellement, cette formule bondit de la télévision à l’heure des séries américaines. Les fans de «Friends» se souviendront notamment de l’excentrique Janice… Sauf que cette fois, c’est dans le hall de réception de l’antenne de l’EPFL à Sion qu’elle a retenti. La responsable n’est autre que Jennifer Luyet, l’assistante de Marc-André Berclaz. Pourquoi s’exclamer en anglais lorsque l’on porte l’un des patronymes les plus répandus à… Savièse? Parce que, avant de s’appeler Luyet, Jennifer portait le nom de Brady. La pétillante blonde – à l’accent qui donne envie de partir en vacances – est en fait originaire du Texas. «Mais j’ai passé plus d’année en Valais», précise-t-elle dans la foulée. Elle a en effet déposé ses valises en Suisse il y a vingt-six ans. Pour un échange linguistique. Et elle n’est plus jamais repartie. Forte de son expérience, Jennifer a été logiquement promue au titre affectif de nany (nounou) de la communauté américaine de l’EPFL. Une communauté en fête aujourd’hui puisque c’est l’Independance Day, l’équivalent de notre 1er Août. L’occasion était donc belle d’aller à la rencontre de ces nouveaux citoyens que l’on a (encore) peu l’habitude de côtoyer.

Démarches pas toujours faciles

Si Jennifer joue le rôle de la nounou de la bande, la cheffe de file, c’est Wendy! Presque normal lorsque l’on s’appelle Queen. Encore que c’est plutôt son prénom qui la caractérise le mieux. Enfin, si ses parents étaient fans de «Peter Pan», ils auraient mieux fait d’opter pour la fée clochette, car Wendy a tendance à arriver puis disparaître d’un coup de baguette magique. «Je sors de quatre heures de conférence téléphonique et je dois y retourner, j’ai donc cinq minutes pour vous», lâche-t-elle dans un grand sourire. Top chrono! La professeure qui travaille dans la séparation des gaz (on vous passe les détails techniques vu que l’on n’a rien compris) a posé ses valises à Champlan il y a quelques mois. Vu son statut, l’EPFL a facilité les démarches. Importer sa voiture des USA aura été le plus gros écueil. Ce qui ne l’empêche pas d’en rire: «Faire venir la voiture aura été la partie facile, pour l’immatriculer, c’était une autre affaire.» Pour le reste, Wendy est contente et elle le montre lorsqu’elle dévore le paysage du regard: «Avant, j’habitais à San Francisco. Bien sûr il y a un énorme changement mais ici, j’ai gardé ma qualité de vie. La barrière de la langue est peut-être l’aspect le plus difficile, mais les gens sont vraiment sympas.»

Fan de fondue et des vins locaux

Côté gastronomie, la chercheuse a déjà dégusté nos vins et les spécialités au fromage et elle en redemande. Seul pincement au cœur, les burritos du quartier de Mission à San Francisco lui manquent de même que les «pop tarts» (sorte de biscottes garnies), mais heureusement un ami qui vient prochainement en visite s’est engagé à lui en amener un plein carton.

Wendy Queen n’est pas la seule qui avait le Golden Gate Bridge en toile de fond. Kaili Ordiz et Efrem Braun ont aussi passé quelques années dans la célèbre baie, à l’Université de Berkeley. Si Wendy va rester plusieurs années en Valais, eux sont en principe juste de passage. Ils sont là pour étudier et c’est presque tout.

Toujours des solutions

Kaili espère cependant avoir le temps de monter au château et le trajet en train depuis Genève l’a émerveillée. Efrem est aussi sous le charme du paysage: «On dirait que quelqu’un a pris une photo de montagne et qu’il l’a dressée à 90°. Quand je regarde au sud, j’ai l’impression d’être collé à la paroi.» Sans surprise, la langue aura été le principal obstacle à leur arrivée. Mais les deux jeunes étudiants reconnaissent que tout le monde fait des efforts et que les Valaisans sont très accueillants.

En cuisine, Efrem qui est végétarien constate que c’est une habitude encore peu développée chez nous. Les pizzas vendues à la tranche lui manquent mais il est devenu rapidement fan de nos gâteaux et pâtisseries qui sont moins bourratifs que de l’autre côté de l’Atlantique. Kaili quant à elle déplore les prix relativement élevés. «Mais pour le reste, on trouve toujours des solutions pour combler nos habitudes américaines.»

Du fendant pour lutter contre les inhibitions

Et en cas de problème, Jennifer veille au grain. «La clé c’est l’intégration. Je n’ai jamais eu peur d’aller au contact des gens, de leur parler même si je faisais des erreurs. Dans les files au magasin, j’improvisais des discussions pour faire connaissance. Un bon verre de fendant permet aussi d’effacer les inhibitions.»

Aucun doute, si les trois autres ont encore un peu de boulot, Jennifer peut quant à elle troquer son passeport «stars and stripes» contre un modèle à treize étoiles.

plus de trente nationalités représentées

Les Américains ne sont pas les seuls à donner une touche internationale à l’EPFL. Plus de trente nationalités se côtoient à la rue de l’Industrie 17. «C’est difficile de faire un recensement précis puisque il y a beaucoup de mouvements. Certains étudiants restent deux mois», note Marc-André Berclaz, directeur de l’antenne. Les Suisses sont les plus représentés, suivis par les Chinois et les Italiens. Côté organisation, le directeur précise que la collaboration avec la Ville se passe très bien. Les membres de l’EPFL ont notamment tous reçu un passe de bienvenue qui offre des accès aux musées. Les seules difficultés qui subsistent sont au niveau des logements. «Il est parfois difficile d’en trouver mais heureusement les choses s’améliorent et des propriétaires nous contactent de plus en plus souvent.»