S'initier à l'économie : efforts et satisfaction à la clef

© 2023 EPFL

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Le Collège du management de la technologie propose des cours en sciences humaines et sociales au succès grandissant. Les étudiants Bachelor d’autres facultés s’y pressent. Réactions.

Politique fiscale, produit intérieur brut ou encore monopole : ces termes nourrissent quotidiennement l’actualité économique, mais ne veulent pas toujours dire grand-chose aux novices de la finance. C’est pour eux qu’est destiné «Economic thinking». Il est l’un des 8 cours labelisés sciences humaines et sociales (SHS) proposés par le Collège du management de la technologie (CDM). Ces cours sont ouverts à tous les étudiants et étudiantes en Bachelor de l’EPFL inscrits dans les autres facultés. Une opportunité de découvrir les bases de l’économie et de la finance pendant un semestre, de se plonger dans une nouvelle matière et pourquoi pas et de tisser des liens avec sa discipline principale.

On ne va pas en faire des experts, mais on leur ouvre l’esprit sur le monde de la finance. C’est aussi une forme d’éducation civique

Julien Hugonnier, professeur au CDM

Mis en place depuis 2020, les cours «Economic thinking» et «Foundations in financial economics» rencontrent un vif succès. Avec chacun 80 places disponibles, ils affichent complets à peine ouverts. «J’ai dû me lever tôt le jour des inscriptions pour être sûr d’être dans les temps», se souvient Thomas Schlesser, étudiant en 2e année en informatique, qui vient de terminer «Economic thinking». Il faut dire que ces cours baptisés SHS-MGT ont déjà une solide réputation et le bouche-à-oreille en assure la promotion au sein de la communauté estudiantine. Tous les jeunes interrogés reconnaissent que ces formations sont plus exigeantes que de nombreux autres cours SHS et demandent beaucoup de travail. Et Yassine Kachrad, collègue de Thomas Schlesser et étudiant en systèmes de communication, de préciser: «il faut vraiment choisir son cours SHS selon ses intérêts, sinon cela devient vite une corvée obligatoire.»

Vivier de jeunes talents

Du côté des enseignants, on confirme le niveau élevé des étudiants inscrits. Patrick Gaulé, co-responsable d’ «Economic thinking» s’en réjouit. Selon lui, le plus important est de « de donner des clefs de lecture du monde moderne. Prenez, par exemple, le changement climatique. On peut l’analyser aussi bien sous l’angle technique qu’économique. Nous offrons une autre manière de penser. » Dans ce vivier de jeunes talents, Patrick Gaulé comme le professeur Julien Hugonnier, co-fondateur du cours «Foundations in financial economics» espèrent aussi recruter de nouveaux candidats et candidates pour la filière Master du CDM. «On ne va pas en faire des experts, mais on leur ouvre l’esprit sur le monde de la finance. C’est aussi une forme d’éducation civique. On parle de l’actualité et les jeunes sont demandeurs. À titre personnel, je trouve très chouette d’enseigner au niveau Bachelor et d’interagir avec des étudiants plus jeunes», observe Julien Hugonnier.

Le message est bien passé auprès de Yassine Kachrad. Le cours SHS-MGT a renforcé son envie de s’inscrire à un Master en ingénierie financière. « Il m’a donné les bases pour aller plus loin, car j’ai toujours été intéressé par ce domaine.» Thomas Schlesser, lui, n’a jamais eu l’occasion d’étudier l’économie avant ce cours. «Apprendre ce qui se passe au niveau micro et macro-économique est très complémentaire. Après l’introduction générale du début, le rythme et le niveau s’accélèrent. Il ne vaut mieux pas manquer un cours !»

Créer des ponts entre différentes disciplines est un des atouts du cours «Foundations in financial economics» aux yeux de Tom Nahon, étudiant en sciences de l’environnement. « Il exige pas mal de math appliquées et c’est intéressant de faire plus de sciences de base en lien avec des exemples concrets issus de la finance. » Il y voit aussi une complémentarité avec ses études en environnement. «Quand on réfléchit à la viabilité d’un ouvrage hydraulique, par exemple, on peut l’analyser aussi bien d’un point de vue structurel qu’économique. J’ai adoré ce cours, car il permet de prendre de la hauteur sur ce que l’on fait d’habitude dans nos sections respectives.»