S'échauffer pour mieux affronter la 1ère année

La journée d'accueil des nouveaux étudiants et étudiantes - 2025 EPFL/Adrien Buttier
Quelque 2100 personnes débutent ce lundi leur cursus à l’EPFL. Et 600 d’entre elles ont participé à une semaine de préparation gratuite concoctée par Students4Students. Un échauffement à la première année pour et par des étudiantes et étudiants de l’EPFL.
« La 1ère année, c’est un sacré pas, un saut dans un grand bain avec un tsunami à affronter. » Candice Guilbaud, étudiante en Master du management de la technologie à l’EPFL, sait parfaitement à quoi ressemble ce plongeon. Elle l’a vécu, et désormais à la tête de Students4Students (S4S), elle s’attèle à rendre l’immersion plus douce pour les nouveaux étudiants et étudiantes de l’EPFL. Commission de l’Association générale des étudiant·es de l’EPFL (AGEPoly), S4S organise chaque année une semaine de préparation gratuite à l’EPFL pour et par les étudiantes et étudiants. Et son succès est exponentiel, puisque de 50 participantes et participants à ses débuts en 2021, elle a accueilli en 2025 quelque 600 personnes.
C’est une bonne introduction, au niveau scolaire et relationnel. C’est très bien encadré et organisé. Niveau cours, ça m’a surtout aidé en algèbre linéaire et j’ai bien aimé découvrir le campus avant la rentrée. Les gens étaient super ouverts et là pour nous aider et nous soutenir. Cet esprit d’ouverture m’a marquée.

« Des organismes privés vendent des préparations à l’EPFL très chères, avec du contenu qui n’est pas toujours approprié. Avec S4S on propose une semaine accessible à tout le monde gratuitement avec des cours adaptés pour toutes les sections », souligne Pierre Emmel, étudiant en Master de robotique et vice-président de S4S. Pour Candice Guilbaud, en plus de ceci, il s’agit de mettre les nouvelles et les nouveaux étudiants à l’aise, de leur « donner l’impression de se retrouver dans une famille à l’EPFL.» Diane Eline, qui a participé à la semaine de préparation en 2024, confirme ce sentiment. « C’est une bonne introduction, au niveau scolaire et relationnel. C’est très bien encadré et organisé. Niveau cours, ça m’a surtout aidé en algèbre linéaire et j’ai bien aimé découvrir le campus avant la rentrée. Les gens étaient super ouverts et là pour nous aider et nous soutenir. Cet esprit d’ouverture m’a marquée. On se réjouissait tous des fameux goûters. Je me suis fait de vrais amis, avec les sept autres personnes de mon groupe on est parti en vacances d’hiver ensemble. »
Réveiller les méninges
La semaine se divise entre des cours et des séances d’exercices (de 8h à 16h), donnés par des étudiantes et étudiants recrutés par S4S, suivis par des ateliers à choix pour découvrir les activités d’associations ou de services du campus. Cette année S4S, qui a pu compter sur un staff d’environ 130 bénévoles, a même créé une application pour que les participantes et participants puissent visualiser et gérer leur planning. « Une préparation académique est importante pas tellement pour les contenus, mais pour se remettre mentalement dans les différentes matières. Un peu comme si avant de reprendre la saison sportive, vous vous échauffiez avec quelques activités physiques sans trop foncer », explique Simone Deparis, professeur à l’EPFL et directeur du Centre propédeutique (CePro).
Je consacre environ 20 heures par semaine à ça, mais c’est quelque chose d’utile, qui a de l’impact, j’ai l’impression de soulager des personnes dans un moment de stress.
Si le CePro fournit un soutien logistique et financier, la semaine est entièrement conçue par les étudiantes et étudiants, qui s’occupent également du contenu des 20 différents cours proposés. « Nous avons des responsables pédagogiques et des référents de cours qui organisent leurs équipes. Les assistantes et assistants doivent suivre la formation du Centre d’appui à l’enseignement (CAPE). Au niveau du pôle présidence, on a la charge que tout se passe bien », relève Candice Guilbaud. Et d’ajouter, « c’est énorme en termes de compétences, je ne savais pas vraiment à quoi je candidatais. Coordonner 17 personnes du comité pendant un an, cela a un impact non négligeable sur la charge mentale. Il y a un gros aspect managérial qui s’apprend. Il faut se remettre en question, savoir écouter le comité, opter pour la bonne direction de manière collaborative. »
L’impact comme moteur
Apprendre à s’organiser et à faire des compromis, c’est également ce que retient Pierre Emmel. Autant de compétences transversales utiles dans leurs études comme dans leur future vie professionnelle. Mais à entendre S4S, le plus important pour eux c’est « de rendre un maximum de gens heureux et que le comité et le staff soient fiers d’eux, de leur travail. » « L’année dernière, j’étais staff, et je me souviens avoir croisé un groupe d’étudiantes et étudiants qui m’ont dit ‘c’est génial ce que vous faites’, se rappelle Candice Guilbaud. J'ai consacré environ 20 heures par semaine à ça, mais c’est quelque chose d’utile, qui a de l’impact, j’ai l’impression de soulager des personnes dans un moment de stress. » Pierre Emmel qui a participé à la première édition de la semaine de préparation en témoigne. « J’avais des peurs et des questionnements, j’ai trouvé des réponses, ça m’a beaucoup rassuré et ça m’a pas mal aidé à revoir les concepts de base. » De quoi plonger en première année sans se prendre un plat. Il reste ensuite à maintenir le rythme pour ne pas se laisser submerger.