Réinventer les interactions entre l'architecture et l'eau

Rhodanie urbaine / Avignon © EPFL / LAST / N. Sedlatchek

Rhodanie urbaine / Avignon © EPFL / LAST / N. Sedlatchek

Le Prof. Emmanuel Rey a été invité à rédiger l’éditorial du dernier numéro d’AS Architecture suisse, revue de référence publiée quatre fois par année en allemand et en français depuis 1972. Intitulé « Une ressource sous pression », son propos porte sur les défis actuels liés à la gestion de l’eau pour le projet architectural, à différentes échelles d’intervention. Le projet de recherche Rhodanie urbaine, développé au sein du Laboratoire d’architecture et technologies durables (LAST), est également présenté dans ce numéro.

Dès les premiers établissements humains, la confrontation ambivalente à l’eau s’est imposée comme un thème incontournable pour les acteurs du bâti. D’un côté, elle constitue une ressource vitale, qui a favorisé la proximité des édifices avec des sources, des cours ou des étendues d’eau. De l’autre, elle représente simultanément un risque à prévenir, lorsqu’il s’agit de se protéger des crues ou, à plus petite échelle, d’assurer l’étanchéité d’une façade ou d’un toit.

A l’heure de l’urgence climatique, la gestion de l’eau représente aujourd’hui un enjeu grandissant. L’architecture n’échappe pas aux questionnements liés à cette ressource précieuse qui subit une pression exacerbée par le dérèglement climatique, augmentant tant les épisodes de crues que de sécheresse. C’est pourquoi elle s’inscrit aujourd’hui dans une recherche de résilience accrue face aux risques et de sobriété dans le recours aux ressources naturelles.

Par une approche se situant à différentes échelles d’intervention – des quartiers en transition aux détails constructifs – le projet architectural est à même d’apporter une contribution significative au mutations territoriales en cours par sa force de proposition. A titre d’exemples, au niveau des visions urbaine, la régénération des sites intègre aujourd’hui la recherche de nouveaux équilibres et la mise en œuvre d’interactions plus en harmonie avec le cycle naturel de l’eau. Au niveau des bâtiments, l’intégration de dispositifs écologiques peut permettre de multiplier les moyens de rétention des eaux pluviales, tout en favorisant en parallèle des cycles de récupération pour limiter les besoins en eau potable.