Régénération durable des friches urbaines

Quartier Ecoparc © Bauart 2011

Quartier Ecoparc © Bauart 2011

Dans un contexte de réorientation du bâti vers l’intérieur, les friches urbaines constituent un potentiel intéressant de surfaces à reconquérir. Leur régénération permet en effet d'envisager simultanément une densification à l'intérieur du tissu déjà bâti et une revitalisation de certaines portions de villes et d'agglomérations. Réalisée à l’occasion de la publication d’un livre consacrée à cette thématique, une interview du Prof. Emmanuel Rey du Laboratoire d'architecture et technologies durables (LAST) dans le journal "Le Temps" fait le point sur les principaux enjeux inhérents à ces sites particulièrement stratégiques.

La notion de friches urbaines désigne des terrains à la superficie conséquente, au moins 5'000 m2, inexploités ou sous-utilisés, dont l'ancienne vocation industrielle, ferroviaire, infrastructurelle ou militaire ne correspond plus à l'évolution du territoire concerné. L'ouvrage publié récemment aux Presses universitaires de Louvain montre que la régénération de ces parcelles en sommeil est une solution à exploiter pour densifier qualitativement la ville, pour minimiser la consommation du sol et limiter les impacts générés par l'étalement urbain. En effet, nous assistons aujourd’hui à un revirement urbanistique, les spécialistes mettant en évidence la nécessité, dans une perspective de durabilité, de concentrer les logements et les activités autour des noyaux de vitalité de la cité.

"Construire durable, c’est se projeter dans le futur, penser aux trente à cinquante prochaines années. Or, nous sommes déjà dans une société dite "de longue vie". Dans ce contexte, il y a une prise de conscience que les besoins futurs seraient mieux couverts grâce à un certain rapprochement avec la ville, ce qui amène à l'émergence d'un public cible prêt à y retourner vivre pour autant qu’il trouve des logements et services intéressants. C’est là qu’apparaît le potentiel des friches, ces secteurs en plein cœur des villes qui sont laissés à l’abandon, désaffectés. Leur régénération peut offrir justement un potentiel de surfaces à reconquérir pour répondre à cette évolution et permettre de gérer le retour en ville" a notamment souligné Emmanuel Rey.