Recommandations pour améliorer la condition du professorat féminin
A l’EPFL, un rapport sur la condition du corps professoral féminin met en exergue les défis auxquels font face les professeures et, surtout, émet des recommandations.
Effectué en 2018 par le ETH Women Professors Forum, un sondage du corps professoral féminin de l’EPFL et de l’ETHZ montre une sous-représentation des professeures femmes ainsi que de nombreux défis similaires auxquels elles font face en raison de leur genre. Sur la base de ces résultats, la présidence de l’EPFL a encouragé la création d’une commission — dirigée par la professeure Rizlan Bernier-Latmani, professeure associée à l'ENAC — afin d’évaluer la condition du professorat féminin dans l’Ecole.
La Commission sur le statut des femmes professeures à l’EPFL publie aujourd’hui son rapport. Il décrit les principaux éléments ainsi que les épreuves que doivent affronter les professeures femmes : faire partie d’une minorité, être sous-représentées dans les échelons supérieurs, devoir atteindre un équilibre entre vie privée et professionnelle et faire face à de l’hostilité à l’encontre du professorat féminin.
« Le problème fondamental, c’est que les femmes ne correspondent pas au stéréotype auquel un professeur est censé correspondre, et qu’en conséquence elles sont victimes de biais implicites, explique Rizlan Bernier-Latmani. Une bonne manière de faire disparaître ces perceptions serait d’augmenter la proportion de professeures femmes, et qu’elles soient suffisamment nombreuses pour n’être plus une exception. »
Long d’une centaine de pages, le document aborde, sur la base d’une enquête quantitative, des questions comme le salaire, l’allocation des ressources, l’équilibre entre vie privée et professionnelle ainsi que la parité en termes de représentation, engagement, promotion et intégration. Il comprend aussi des interviews et des discussions de groupes avec des membres du corps professoral, femmes et hommes.
Plus important encore, le rapport dresse une liste de 16 mesures préconisées par la Commission pour améliorer la condition des femmes à l’EPFL. Par exemple, en ce qui concerne l’équilibre entre vie privée et professionnelle, les recommandations incluent un meilleur accès aux services de garderie, une aide à l’enseignement en cas de maternité, ainsi que l’arrêt du compte à rebours en tenure track pour le parent en tenure track n’ayant pas donné naissance. La commission soutient également fortement d'autres mesures déjà en cours de mise en œuvre, telles que la refonte des procédures de règlement des litiges, ainsi que des cours de formation pour les PATT pour les aider à acquérir des compétences en gestion et direction de groupe.
« Le rapport résulte d’une enquête consciencieuse. Il peut fournir la base pour commencer une série d’actions, dès maintenant, afin de répondre avec succès à ces problèmes », conclut Rizlan Bernier-Latmani.
Pour le président de l'EPFL Martin Vetterli, le rapport, qu'il a commandé à la suggestion de femmes professeures, «est très opportun». «Ses conclusions et recommandations seront une source d’inspiration pour la nouvelle vice-présidence pour une transformation responsable, qui inclut la diversité comme mission clé. Je suis très reconnaissant pour l’engagement des professeurs dans l’amélioration de notre campus et pour l’excellent travail accompli sur ce sujet clé pour l’EPFL.»