Récit d'un projet collaboratif autour de l'eau au Ghana

© 2022 EPFL

© 2022 EPFL

Nour Ghalia Abassi et Mohamed Ali Dhraief, deux étudiants de l’EPFL, ont passé dix jours au Ghana pour développer des projets en lien avec l’eau. Témoignage sur leur expérience.

Kumasi, à cinq heures de route d’Accra, la capitale ghanéenne. C’est là que se sont retrouvés Nour Ghalia Abassi, doctorante en intelligence artificielle, et Mohamed Ali Dhraief, étudiant en master de science des données. Les deux étudiants de l’EPFL ont été sélectionnés pour participer au programme Network for Water and Life (NEWAL), organisé dans le cadre du SUDAC de swissuniversities.

Durant plus d’une semaine en février dernier, quarante participants venus de Suisse, du Ghana, du Libéria, du Bénin, du Cameroun et de Côte d’Ivoire, se sont rendus à l’Université des sciences et technologies Kwame Nkrumah à Kamasi, la deuxième plus grande ville du pays, pour élaborer des projets de développement durable. « En arrivant là-bas, nous ne savions pas exactement ce que nous allions faire. Simplement que l’on devrait proposer une idée en lien avec l’eau », explique Nour Ghalia Abassi.

Nour Ghalia Abassi et Mohamed Ali Dhraief. © 2022 EPFL

Nour Ghalia Abassi et Mohamed Ali Dhraief ont été les seuls étudiants de l’EPFL choisis pour participer au programme NEWAL. Avec eux sont partis Denis Gillet et Isabelle Vonèche-Cardia, deux chercheurs de la faculté des sciences et techniques de l’ingénieur, qui ont participé comme formateurs respectivement pour les volets numériques et humanitaires. « L’objectif est d’envoyer les étudiants sur le terrain, afin qu’ils comprennent les enjeux locaux liés au développement durable. Ils se sont entretenus avec les parties prenantes, ont réalisé des enquêtes et collecté des informations pertinentes. En s’appuyant sur les connaissances acquises au cours de leur formation et sur leurs compétences, ils ont proposé des solutions pratiques aux défis identifiés », explique Isabelle Vonèche-Cardia.

Une fosse septique connectée

Chaque matin, les étudiantes et étudiants suivaient des cours théoriques d’entrepreneuriat, sur les problématiques reliées à l’eau, sur l’expérience humanitaire ou encore en génie civil. Ils ont également effectué différentes visites : un lieu de travail informel et insalubre, une station de filtration de l’eau, la déchetterie de la ville et ont fait la connaissance d’habitants d’un village autochtone. Regroupés ensuite en binôme, Nour Ghalia Abassi et Mohamed Ali Dhraief ont dû établir un projet avec leur partenaire africain respectif.

Avec sa coéquipière, la doctorante a mis en place un dispositif de capteurs pour fosse septique. « Au Ghana, il est fréquent que les fosses septiques débordent. L’eau souillée contamine ainsi les nappes phréatiques. Cela pose un vrai problème de pollution », explique-t-elle. « Les capteurs indiqueront le niveau de remplissage et enverront une alerte via une application mobile. Ainsi, les ménages pourront éviter les débordements. En arrivant au Ghana, je ne connaissais rien à cette problématique, mais je suis devenue passionnée. Le soir, avec ma partenaire on en discutait encore dans les couloirs avec le professeur qui nous supervisait. »

Des capteurs dans une rivière

Quant à Mohammed Ali Dhraief, il a conçu un système de capteurs à introduire dans la rivière aux abords du village autochtone. « Chaque matin, avant d’aller à l’école, les enfants doivent venir chercher de l’eau. Les habitants m’ont expliqué qu’il y a régulièrement des accidents de noyade en fonction du débit », raconte l’étudiant. Avec son dispositif de capteurs, un membre du village reçoit l’information sur le flux de la rivière et peut alors prévenir les familles pour qu’elles n’envoient pas leurs enfants s’il est trop important. « En fin de compte, on part avec des hypothèses dans la tête et une fois sur place on se rend compte que tout est différent de ce que l’on s’était imaginé. On s’aperçoit de l’importance d’aller sur le terrain et de discuter avec les populations locales pour vraiment comprendre leur besoin », ajoute-t-il.

Afin de concrétiser leur projet collaboratif, les deux étudiants doivent effectuer des démarches pour obtenir une bourse. Ils recevront une réponse en août prochain.