Quand une entreprise et un étudiant de l'EPFL grandissent ensemble.

« C’est en faisant que l’on devient forgeron ». C’est (aussi) en apprenant, en tâtonnant, que l’on découvre ce que l’on aime. Que l’on apprend à aimer, et pas seulement à faire. Arrivé à l’EPFL en pensant consolider son enseignement en maths appliqués, Axel a rapidement modifié sa trajectoire via la confrontation à d’autres matières : « Le master me donnait la possibilité de suivre des cours transversaux, dont le point commun était un usage computationnel des mathématiques. C’est là que j’ai découvert que j’aimais les algorithmes pour le traitement d’image et de géométrie 3D ».

Deux atouts qui serviront quelques mois plus tard de tremplin dans sa rencontre décisive avec l’entreprise Rollomatic, tout juste implantée sur l’EPFL Innovation Park. « En 2017, je me rends au Forum EPFL afin de trouver un stage d’étude. J’y rencontre des employés de Rollomatic venus ouvrir une cellule innovation sur le campus. En échangeant, j’apprends qu’ils proposent un projet de stage en géométrie computationnelle ». L’étudiant pressent alors que ce stage serait un « bon équilibre entre d’un côté l’aspect concret, et de l’autre les mathématiques. » Des mathématiques qui seraient ici non entravées comme dans d’autres secteurs tels que l’Intelligence Artificielle « où il s’agit plutôt de se battre contre l’informatique … que de faire réellement des mathématiques » glisse-t-il.

Les planètes semblent donc alignées, et l’aventure entre Axel et Rollomatic peut commencer.

Un stage en immersion totale

Au printemps 2018, Axel démarre son stage sur un nouveau projet lancé par Rollomatic en lien avec la géométrie computationnelle. Intégré à l’équipe de l’EPFL Innovation Park, le jeune étudiant est rapidement motivé par un nouveau défi lancé par l’entreprise :

Si je réussissais à trouver la solution au problème auquel était confronté Rollomatic dans mon champ d’expertise, ils me confieraient le projet de Master afin d’aller encore plus loin dans les recherches de solutions liées à ce problème particulier.

Concrètement, le challenge consistait à trouver une stratégie de résolution pour un nouveau modèle géométrique pour l’usinage d’outil de coupe. « Un projet plus ambitieux que celui soulevé durant mon stage, et qui deviendra l’objet de mon Master et de mon PhD ensuite » complète-t-il.

Car sans surprise - lorsque l’on connaît la suite du parcours d’Axel -, il relève le défi et enchaîne ainsi sur ledit projet de Master en lien avec Rollomatic, supervisé à l’EPFL par le Professeur Kressner.

Trouver la clé

Interrogé sur sa valeur ajoutée dans cette recherche de solution, Axel témoigne humblement d’être « tombé un peu par hasard sur une méthode de résolution efficace et mathématiquement élégante ». Mais au-delà du challenge, c’est la combinaison entre l’aspect utile de sa recherche, et le côté suffisamment intéressant qui l’ont poussé à initier un projet de Master en lien. Évoluant avec beaucoup d’autonomie et de liberté, il pousse ses recherches au-delà des attentes et entrevoit alors la possibilité de continuer à creuser le sujet dans le cadre du doctorat.

Amélioration pratique ET académique

Deux jours chez Rollomatic, deux jours consacrés à la recherche à l’EPFL, et en moyenne un jour d’enseignement. Voici comment se déploient les semaines d’Axel durant ses quatre années de doctorat. « Ce qui était extrêmement enrichissant, c’est de pouvoir combiner l’amélioration pratique - issue des solutions trouvées - que je pouvais constater concrètement sur site (chez Rollomatic), avec l’application dans un cadre plus académique et abstrait de ces mêmes résultats de recherche ».

Un dernier volet que l’étudiant a su apprécier de plus en plus tout au long de son doctorat … avouant avoir été le premier surpris par cela ! « Je partais avec un a priori sur le monde de la recherche en mathématiques, pensant que cela ne me correspondrait pas. Or, pendant mon temps au département de Maths, j’ai appris à apprécier les Maths pour elles-mêmes. C’est donc aussi, indirectement, grâce à Rollomatic. Je leur suis reconnaissant pour cela, de m’avoir offert cette opportunité de faire un doctorat, un « cocon » au sein duquel j’ai pu me concentrer sur mes recherches et duquel je sors avec des compétences nouvelles comme la capacité de synthèse, de vulgarisation, etc. » Un intérêt pour les mathématiques qui s’est aussi matérialisée par des résultats concrètement visibles sur site, comme l’explique Jonathan Rochat, Innovation Cell Manager chez Rollomatic :

« Nous sommes très satisfaits et impressionnés du travail réalisé par Axel durant son doctorat. Il a réussi à combiner les belles mathématiques et offrir à notre entreprise de nouvelles perspectives qui sont très utiles pour nos solutions clients. »

Des solutions qui s’inscrivent dans un temps long si l’on veut tenir compte de toutes les facettes du problème. « Mes recherches ont permis d’affiner la stratégie de résolution pour deux cas particuliers du problème - lié à l’expérience utilisateur -, mais l’idée est de continuer à développer et industrialiser le projet pour pouvoir l’appliquer à d’autres problèmes géométriques ». Qui mieux que lui pour poursuivre l’aventure ? Doctorat en poche, Axel rejoindra dans quelques mois – après une pause bien méritée – la cellule Rollomatic présente à l’EPFL Innovation Park. De quoi continuer à développer des solutions comme autant d’avancées qualitatives pour l’entreprise, et pour la recherche dans son ensemble.

NDLR: L'équipe de Rollomatic sera présente au Forum EPFL du 9 au 13 octobre 2023