Projet, histoire, construction. Regards croisés sur le patrimoine XXe

© Filip Dujardin / EPFL-TSAM

© Filip Dujardin / EPFL-TSAM

Lancement du 4e cycle de conférences organisé conjointement par l'association Docomomo Switzerland et le laboratoire TSAM

Pour leur quatrième cycle de conférences, l’association Docomomo Switzerland et le laboratoire des Techniques et de la Sauvegarde de l’Architecture Moderne
de l’EPFL ont souhaité restituer les multiples facettes de la production moderne et contemporaine. Il s’agit non seulement d’en souligner la diversité, voire la richesse des questions qu’elle soulève en matière de sauvegarde, mais aussi de croiser des regards différents sur l’histoire et la construction au XXe siècle. Ainsi, l’ingénieur Aurelio Muttoni donne une lecture axée sur la notion de structure, entre geste architectural maîtrisé et prouesse technique, alors que le travail des photographes Roberto Conte et Stefano Perego sur l’architecture de la période soviétique en Asie Centrale témoigne d’un intérêt renouvelé pour un patrimoine autrefois controversé. Sa redécouverte pour le moins passionnée aujourd’hui, y compris par un large public qui s’y intéresse, est le signe probant de l’élargissement de la notion patrimoniale, saisissant et salutaire.

C’est le regard des projeteurs aussi, des architectes qui se confrontent avec le bâti existant dans une relation réflexive qui donne lieu à des pratiques tant sensibles qu’architecturalement accomplies. La question n’est pas nouvelle, loin s’en faut. La figure d’Hans Döllgast, auteur notamment, après 1945, de la reconstruction de la Alte Pinakothek de Munich partiellement détruite durant la guerre, est en ce sens emblématique, par une réflexion aboutie sur la relation entre ruine et mémoire, entre ancien et contemporain. La table ronde autour de cette figure fondatrice du « projet dans l’existant » explore le sens d’une pratique dont l’attitude reste, encore aujourd’hui, d’une actualité certaine. La production contemporaine des architectes Capaul & Blumenthal, qui prend appui sur la connaissance des caractères de l’architecture alpine, s’en emparant et en les prolongeant, le montre bien.

Enfin, en clôture du cycle de conférences 2020, l’historien et architecte gantois Marc Dubois revient sur la carrière de Gaston Eysselinck, protagoniste d’une modernité internationale sans compromis dans les années 1930, culminant, dans l’immédiat après-guerre dans la réalisation de la Poste d’Ostende, son chef d’œuvre. À l’occasion de la parution de la monographie consacrée à Eysselinck par Marc Dubois, Président de Docomomo Belgium, cette dernière conférence s’inscrit dans la continuité des échanges avec d’autres sections nationales de l’association Docomomo International, réseau de spécialistes – architectes et historiens – dont la mise en commun des expériences de la sauvegarde du XXe siècle est l’un des principaux objectifs. Puisse ce quatrième cycle de conférences participer à cette action.

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