Prix Isabelle Musy : 50'000 francs pour la start up BioMe

© Alain Herzog 2016

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Remis ce soir, le Prix Isabelle Musy récompense d’un montant de 50'000 francs Sandra Sulser pour son projet de start up BioMe. Décerné par l’EPFL et financé par une donatrice privée, il vise à encourager les vocations féminines dans l’entrepreneuriat.


La solidité du projet ainsi que la conviction et le dynamisme avec lesquels la jeune femme l’a défendu ont convaincu les membres du jury: Sandra Sulser s’est vu remettre un chèque de 50'000 francs pour développer son entreprise. L’idée ? Développer un nouveau traitement pour les maladies inflammatoires de l’intestin. «Ce prix va nous permettre de valider rapidement le concept et de lancer la start up dans la foulée s’il s’avère concluant», explique la biologiste de formation dont le projet a d’ores et déjà obtenu un financement de la Fondation pour l’innovation technologique (FIT).

Une flore intestinale en capsules

Depuis quelques années, une nouvelle thérapie fait son chemin pour prévenir, voire guérir des affections liées à un dérèglement de l'écosystème bactérien de l'appareil digestif. Il s’agit d’extraire le microbiome des selles d'un donneur sain avant de le transplanter dans l'intestin du malade à l'aide d'une colonoscopie ou d'une endoscopie. Diabète de type 2, maladie de Crohn ou colites ulcératives par exemple peuvent être traités de cette manière.

«Le TMF a fait ses preuves sur de nombreux patients, mais aucun procédé permettant de l’administrer de manière simple n’a été développé», souligne Sandra Sulser qui mène ses recherches à l’UNIL. Le but de BioMe est donc de remédier à cette lacune en développant des extraits de microbiome intestinal sans pathogène, compatibles avec la flore intestinale naturelle du patient et qui soient disponibles à la demande. L’administration pourrait se faire sous forme de gélules ou de suppositoires. «Notre avantage consiste à proposer des préparations de microbiome contenant jusqu'à plusieurs centaines d'espèces d’organismes, sans passer par la culture en laboratoire. Seule une petite fraction du microbiome peut en effet être cultivée», souligne l’entrepreneure.

Le prix Isabelle Musy a été mis sur pied, presque par hasard, sous l’impulsion de celle dont il porte le nom. Etonnée de voir aussi peu de femmes présenter leur entreprise lors d’événements liés aux start up, elle s’enquiert auprès d’étudiants croisés dans le métro du nom de personnes qui pourraient l’aider dans son projet. Quelques coups de fil et quelques rendez-vous plus tard, le concours, dont la première édition a eu lieu en 2014, prend forme. Organisé par l’EPFL, il est remis tous les deux ans à une jeune entrepreneuse de Suisse latine dans le domaine des hautes technologies.



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© 2016 Alain Herzog
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