Prévenir les chutes des personnes âgées grâce à un capteur ultra fin

© 2014 Alain Herzog

© 2014 Alain Herzog

La spin-off de l’EPFL Gait Up vient de mettre sur le marché un capteur de mouvements extrêmement fin. Il permet notamment de détecter le risque de chute chez les personnes du 3ème âge mais est utile également pour les sportifs et la rééducation.

Les chutes sont un problème important pour les personnes âgées. «On constate que chaque année un tiers des adultes de plus de 65 ans font une chute. Un tiers d’entre elles ont des répercussions sur la santé du patient et son autonomie », explique Benoit Mariani, l’un des fondateurs de Gait Up. Les capteurs développés par la société, spin off de l’EPFL, mesurent précisément et quantifient la démarche d’un patient pour permettre de détecter le risque qu’il perde l’équilibre lors de ses activités quotidiennes.

Pour la plupart d’entre nous, rien de plus banal que de marcher, un geste dont on ne se rappelle même plus l’apprentissage. Or plusieurs paramètres importants entrent en jeu et s’ajustent avec précision pour le bon déroulement d’un pas. L’enchaînement entre le contact au sol du talon et de la pointe, la fluidité avec laquelle s’enchaînent les mouvements, la direction des pieds… Autant d’apparents détails qui peuvent se gripper avec l’âge, la maladie ou l’accident. Actuellement l’évaluation de ces symptômes moteurs, est en général basée sur une observation visuelle.

Physilog, dispositif de neuf millimètres d’épaisseur développé par Gait Up, permet un examen quantitatif des paramètres de la marche. Il est, d’après ses concepteurs, le plus fin des capteurs portables de son genre au monde. Commercialisé depuis peu et utilisable par tout un chacun, il fonctionne comme un laboratoire miniature grâce aux capteurs inertiels de type accéléromètres et gyroscopes, ainsi qu’aux autres minuscules senseurs. Une pression du doigt suffit à le mettre en marche. Ce dispositif microtechnique permet d’enregistrer en une minute une dizaine de paramètres spatio-temporels de la démarche associés au risque de chute qui seront ensuite analysés. Des algorithmes spécifiques ont été développés pour effectuer une comparaison avec les valeurs normales de la population et ainsi pouvoir détecter les problèmes.

Très léger, épousant la courbe du pied, il est décliné en plusieurs versions selon les besoins de l’acquéreur qu’il soit sportif, chercheur ou médecin. Ces appareils sont le fruit de nombreuses années de recherche du Laboratoire d’analyse et de mesure du mouvement de l’EPFL, en collaboration avec le CHUV, dont le Laboratoire de l’analyse de la marche est pourvu de neuf caméras permettant de disséquer le mouvement avant de le reconstruire en 3D. Plusieurs domaines sportifs comme le saut à ski et la natation ont déjà bénéficié des résultats de ces recherches, notamment dans le décryptage des paramètres de la performance.