Pour une meilleure qualité de l'eau potable

Tony Merle, postdoctorant à l’Eawag, Adrian Auckenthaler et le professeur Urs von Gunten (de gauche à droite) devant un pilote de production d’eau potable. © EAWAG

Tony Merle, postdoctorant à l’Eawag, Adrian Auckenthaler et le professeur Urs von Gunten (de gauche à droite) devant un pilote de production d’eau potable. © EAWAG

En analysant la qualité de l’eau potable et ses processus d’approvisionnement dans la région bâloise, une étude menée en partie par des chercheurs de l’EPFL a permis d’identifier des problèmes organisationnels et de proposer des solutions d’amélioration pouvant s’appliquer à toute la Suisse.

La région bâloise pose un certain nombre de défis dans le domaine de l’eau potable: elle possède peu de sources d’approvisionnement et certaines d’entre elles présentent un risque de pollution important. En se focalisant sur le cas du canton de Bâle-Campagne, une étude menée par des chercheurs de l’EPFL pourrait avoir résolu les problèmes d’eau potable de plusieurs régions du pays.

«Dans le Jura, les sous-sols karstiques retiennent difficilement les micro-organismes et, dans les vallées, les eaux souterraines proviennent des rivières», explique Urs von Gunten, directeur du Laboratoire pour le traitement et la qualité de l’eau (LTQE) à l’EPFL et co-directeur de l’étude. «Plus spécifiquement, la région du Hardwald possède des zones industrielles et urbaines ayant un fort potentiel de contamination».

Contexte difficile

Le Rhin est la source de recharge principale de la nappe phréatique du Hardwald. Dans cette région, le fleuve contient 70% des eaux usées de Suisse. Pour empêcher les eaux souterraines potentiellement contaminées de pénétrer dans la nappe phréatique, l’eau du Rhin est infiltrée en grande quantité dans une sorte de puits.

Malgré ce contexte a priori difficile, le rapport des chercheurs établit que l’eau potable est globalement de bonne qualité dans la région de Bâle-Campagne. Ce dernier recommande toutefois de nouvelles méthodes pour évaluer les qualités chimiques et microbiologiques des eaux. De plus, les performances des procédés actuels pour produire l’eau potable ont pu être évaluées en terme d’élimination des micropolluants: il est apparu que les filtres à charbon actif étaient efficaces pour accomplir cette tâche et qu’en les combinant à des procédés d’oxydation avancés, un meilleur résultat pourrait être obtenu.

Mesures organisationnelles

Les chercheurs ont également identifié des problèmes d’ordre organisationnel qui mériteraient d’être améliorés. Selon eux, les nombreuses petites structures de gestion de l’eau potable compliquent la protection des eaux souterraines et compromettent la sécurité de l’approvisionnement en eau: «Actuellement, la plupart des communes disposent d’une telle structure. Une réorganisation de l’approvisionnement en eau à l’échelle régionale déboucherait sur une professionnalisation et une meilleure gestion des ressources en eau et des infrastructures», précise le chercheur.

Urs von Gunten a codirigé cette recherche durant trois ans et demi en collaboration avec Adrian Auckenthaler, directeur du Ressort eau et géologie de l’Office de la protection de l’environnement et de l’énergie du canton de Bâle-Campagne, l’Eawag, le canton de Bâle-Campagne, l’EPFZ et les Universités de Berne et de Bâle. Le rapport final, nommé «Approvisionnement régional en eau du canton de Bâle-Campagne 21», est paru le 14 novembre dernier.