Pour sa troisième édition, le Prix Musy soutient un projet en béton

© 2018 EPFL Alain Herzog / Agnès Petit et Fabio Zuliani

© 2018 EPFL Alain Herzog / Agnès Petit et Fabio Zuliani

Le Prix Isabelle Musy, doté de 50'000 francs, est décerné ce soir à l’EPFL à Agnès Petit pour son projet de start-up MOBBOT, dont l’objectif est de développer et commercialiser des systèmes d’impression 3D pour le béton. Avec un rendu aussi lisse que si le béton avait été coffré.


On coule du béton depuis le 19ème siècle. On l’a rendu plus fort, plus souple, plus résistant, on l’a préfabriqué, normalisé. Aujourd’hui, il est temps d’entrer dans le monde digital afin de sortir des coffrages connus et de réaliser des impressions 3D de béton. C’est avec cette idée qu’Agnès Petit, fondatrice de MOBBOT, a su convaincre les membres du jury et devenir la lauréate du Prix Musy 2018.

Après une thèse en Cosmochimie à l’EPFZ, la chercheuse s’est tournée vers l’industrie et a travaillé dans le monde de la construction chez Holcim, puis celui du béton chez Creabeton. « Les coffrages en bois traditionnels, trop rigides, ne permettent pas de créer des formes particulières rapidement et à moindre coûts. Quant à la fabrication de coffrage imprimés en 3D, elle demande beaucoup de matière première et génèrent autant de déchets. » C’est en faisant ce constat après 10 ans dans le domaine que l’idée de MOBBOT, comme « mobile robot », a germé.

Un robot de chantier, petit, mobile, et facilement transportable construirait directement l’ouvrage en béton in situ. Il serait programmé non plus pour couler, mais pour extruder du béton selon les mesures exactes du terrain, en prenant compte de sa configuration et des obstacles.

« Habituellement vous avez un architecte qui fournit des plans sur papier à l’entreprise de construction qui, elle, dessine des plans en 2D avant de s’atteler à la fabrication du coffrage. Cela demande du temps, des ressources, avec l’inconvénient de devoir encore adapter le coffrage sur le terrain. Ma vision est d’éliminer toutes ces étapes pour passer directement au béton, sans dessins, sans coffrages », explique Agnès Petit.

Les dimensions exactes de l’ouvrage à réaliser, dans lequel le béton doit être déposé, seront calculées grâce à un scanner qui générera un nuage de points en 3 dimensions. L’ordinateur pourra ainsi piloter précisément le bras du robot qui dépose le béton, comme le ferait une imprimante 3D, avec le challenge de fournir un ouvrage de béton bien lisse, comme s’il avait été coffré. La matière doit être suffisamment souple pour être proprement déposée, mais sans couler. Tout ne tient pas dans la recette du béton, la plus simple et traditionnelle possible, mais dans le développement du dispositif qui déposera le béton. Un brevet est en cours et là, la créatrice de MOBBOT garde farouchement son secret de fabrication.

Fondé en 2014, le Prix Isabelle Musy pour les femmes entrepreneures en sciences et technologies, porte le nom de son instigatrice. Enseignante à la retraite, cette mécène souhaite encourager les femmes désireuses de créer leur entreprise. Elle a chargé l’EPFL de composer un jury et de décerner le Prix au projet le plus innovant.

Dossier de presse

https://go.epfl.ch/MOBBOT

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Agnès Petit Fondatrice de MOBBOT

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