Portrait de Zaineb AbdelKafi de l'Institut Pasteur de Tunis

© 2022 EPFL

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Je m’appelle Zaineb AbdelKafi, je suis de nationalité tunisienne.
Mon cursus académique et de recherche m’a permis d’acquérir une expérience dans différentes disciplines telles que la biochimie, l’ingénierie des protéines et la culture cellulaire. De ce fait, je me suis intéressée à l’étude des activités pharmacologiques des molécules actives purifiées à partir du venin animal contre différentes pathologies cancéreuses.

Pouvez-vous vous présenter en 2 min ?

Je m’appelle Zaineb AbdelKafi, je suis de nationalité tunisienne.

En 2016, j’ai obtenu mon PhD en sciences biologiques (Caractérisation biochimique, moléculaire et effets pharmacologiques d'une l-amino acide oxydase issue du venin de Cerastes cerastes)

En 2009, j’ai soutenu mon mastère de recherche en génétique et biologie moléculaire.

Et en 2007, j’ai obtenu mon diplôme d’ingénieur en biotechnologie.

Actuelment je suis membre et chercheure post-doctorante dans le laboratoire des Biomolécules, Venins et Applications Théranostiqurs à l’Instiut Pasteur de Tunis.

Dans quel domaine faites-vous de la recherche ?

Pour atteindre cet objectif, j’ai été membre dans plusieurs projets de recherche nationaux et internationaux ; je cite par exemple le projet ACIP qui fait partie du programme de renforcement de la collaboration entre les instituts pasteur dans le monde. Ce projet ACIP m’a permis de réaliser un stage de recherche d’un mois en 2019 à l’IPK afin d’acquérir des nouvelles technologies pour les cultures cellulaires en 3D et le criblage à haut débit (HTS).

Actuellement, j’ai eu l’honneur de collaborer avec Dr Ines Bini dans la cadre de son projet de recherche EXAF-JFD financé conjointement avec l’EPFL et l’Université Mohamed 6 au Maroc.

Quelle est votre question de recherche en lien avec le laboratoire de Mme El Bini dans le cadre du projet EXAF (vulgarisation nécessaire car la cible est le grand-public) ?

Le projet de recherche de Dr ELBini consiste à la recherche d’une thérapie contre la maladie de Parkinson dans les venins animaux. Ces derniers sont largement étudiés dans notre laboratoire depuis 1987 afin d’identifier et d’explorer le potentiel thérapeutique de certains composés actifs dans le traitement de différentes pathologies cancéreuses, cardiovasculaires et hématologiques. Dans ce sens, Dr Elbini a pensé à explorer ce potentiel contre la maladie de Parkinson.

Depuis mon recrutement au mois de Février dernier, je suis chargée de purifier et caractériser les différentes molécules isolées à partir du venin qui est composé de molécules toxiques, qui conduisent notamment à la paralysie de la victime, mais également de molécules non-toxiques ; ces dernières qui nous intéressent dans le cadre de ce projet.

Quel est le challenge scientifique à relever par votre sujet de recherche ?

C’est surtout de travailler sur une nouvelle thématique qui est la neuroscience qui vient d’être développée à l’IPT avec le recrutement de Dr ELBini. Parallèlement, ce séjour à l’EPFL me permet d’acquérir de nouvelles technologies.

En quoi collaborer avec l’EPFL est une plus-value pour votre carrière ?

Bien évidemment, cette collaboration est plus-value dans ma carrière pour trois raison :

Tout d’abord, Dr ELBini m’a offert cette occasion pour être dans son équipe, via ce projet EXAF-JFD, afin de renforcer mes activités de recherche et de valorisation

deuxièment l’EPFL est une université de grande renommée internationale. Et Finalement, Pr Lashuel est un chercheur très connu qui a longuement travaillé sur les Maladies neurodégénératives et essentiellement la Maladie de Parkinson.

Que signifie l’excellence pour vous ?

L’excellence est un mot merveilleux qui est primordiale dans la recherche scientifique. En fait, il ne s’agit pas tant d’être parfaite dans ce domaine mais de faire les choses le mieux possible chaque fois.

L’excellence exige un travail quotidien car elle est basée sur nos propres valeurs ; celles qui nous mettent chaque jour à l’épreuve, celles que nous percevons dans tout ce que nous faisons et dans tout ce qui arrive.

En un mot l’excellence pour moi est « Le plaisir de bien faire les choses ».

7/ Quels rôles les femmes ont-elles à jouer dans le recherche aujourd’hui selon vous en général et en Afrique en particulier ?

Le combat des femmes pour entrer de plein pied dans le monde de la connaissance a été long et difficile.

Aujourd’hui, les femmes et les filles jouent un rôle essentiel pour surmonter les plus grands défis dans la recherche scientifique auxquels nous sommes confrontés quotidiennement.

En Afrique, les inégalités concernant les femmes dans les sciences sont encore très présentes. Les femmes ont toujours du mal à trouver leur place dans ces milieux.

En Tunisie la situation est en train de s’améliorer. les femmes sont largement représentées avec plus de 60% de l’effectif des formations scientifiques de l’université et dans les laboratoires de recherche.

Je conseille les jeunes femmes chercheures d’avoir confiance en soi, de préserver, d’être curieuse, de ne pas avoir peur, d’arrêter de vous mettre des barrières et suivez l’exemple d’une femme inspirante.