Plus rien n'arrête les navettes, sauf les feux rouges

© 2018 Keystone/Cyril Zingaro

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Nouvelle étape franchie pour Valère et Tourbillon, les navettes autonomes. Elles sont désormais capables de respecter les feux de signalisation. Une première mondiale pour des véhicules sans chauffeur.

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Une longueur d’avance. Dans la course à la mobilité autonome, Sion est toujours en tête grâce à une nouvelle première mondiale franchie ces jours dans les rues de la capitale. Fortes d’une technologie développée par Siemens, Valère et Tourbillon sont désormais capables de traverser des feux de signalisation. «Nous avons six mois d’avance sur le reste du monde», s’enthousiasme Philippe Varone, président de la Ville de Sion. Sur la Suisse aussi, où d’autres projets du même type sont expérimentés à Marly ou Cossonay.

Reliées aux feux par wifi

Cantonnées dans les rues à faible trafic depuis leur mise en service en 2016, les navettes seront davantage intégrées au trafic urbain d’ici quelques jours. «Les SmartShuttles pourront traverser les carrefours à grande circulation, sans assistance manuelle», annonce Christian Sticht, responsable mobilité chez Siemens Suisse. La communication entre les feux et la voiture se fera par wifi. La navette saura combien de temps il reste en phase rouge ou en phase verte pour décider de son passage ou non. Testé en circuit fermé du côté de Berne, ce système géo-référencé sera pour la première fois observé dans des conditions de trafic réelles à Sion. «Ce système aujourd’hui innovant deviendra bientôt la norme car toutes les voitures en seront équipées», ajoute le conseiller d’Etat Jacques Melly, ravi qu’une telle avancée soit expérimentée en Valais.

Le parcours des navettes est dès lors élargi à l’avenue des Mayennets et au cours de Gare pour une boucle totale de 3 kilomètres intégrant deux feux de signalisation sur l’avenue de la Gare.

Plus de 37 000 passagers

Avec cette nouvelle étape, les navettes continuent leur extraordinaire aventure commencée il y a deux ans. «Plus de 37 000 personnes y ont été transportées et l’intérêt du public ne semble pas chuter», commente Vincent Kempf, chef du Service de l’urbanisme et de la mobilité de la Ville de Sion. En tout, Valère et Tourbillon ont avalé 11 577 kilomètres, soit la distance séparant la Suisse de l’Inde, à une vitesse de 7,5 km/h, reglementée par l’Office fédéral des routes (OFROU). Cette restriction pourrait toutefois être levée dans le futur.

En ce qui concerne les perspectives d’avenir, les navettes devraient s’attaquer aux giratoires dans les mois à venir. Sur le long terme, les initiateurs ambitionnent d’en faire de véritables lignes de transport public. «Elles pourraient être le dernier kilomètre, celui qui relie le réseau de transport en commun avec les quartiers inaccessibles ou moins desservis», souligne Philippe Varone. Le public visé est donc autant les touristes de passage que les pendulaires.

600 000 frs annuel

Dans cette optique, la Ville de Sion, l’Etat du Valais et Energie de Sion-Région prennent en charge la moitié des coûts d’exploitation, estimés annuellement à 600 000 francs. «Nous nous sommes engagés financièrement pour que Sion reste leader dans le domaine de la mobilité du futur», justifie le président de la Ville. Le destin des navettes est quant à lui intimement lié aux avancées technologiques. «Qui sait où l’on sera dans quelques années?» questionne Vincent Kempf. «Pour l’heure nous savons seulement que les autorisations pour ce laboratoire à ciel ouvert courent jusqu’en 2020.»