Plus de 100 projets lancés autour du Covid-19

© Stuartmiles99

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Le hackathon en ligne mis sur pied début avril par une association de l’EPFL a connu un vif succès, avec plus de 100 projets pour lutter contre les conséquences du coronavirus. Trois applications ont été choisies par le public parmi les nombreux projets prometteurs, dont une interface pour favoriser le contact avec les personnes âgées.

Les quelque 600 participants du hackathon en ligne « LauzHack » ont réalisé début avril un tour de force en seulement 72 heures, notamment grâce à une multidisciplinarité inédite. Trois fois plus nombreux que d’habitude en l’absence de contraintes de place, ils ont su tirer parti des avantages de cette édition dématérialisée. Connectés sur une plateforme de communication collaborative, ils ont ainsi bénéficié d’un jour de travail supplémentaire et de conseils d’experts de divers horizons, des matériaux aux sciences de la vie, en passant par l’économie et la finance tout au long du week-end.

Les trois projets qui ont été plébiscités lors du vote en ligne ont pour point commun d’apporter une solution pratique à des problèmes survenus avec la pandémie : l’isolement des personnes âgées, l’école à la maison et un diagnostic à distance. La première équipe, qui a poursuivi un travail - 1lettre1sourire - déjà débuté auparavant, vise à envoyer du courrier via un site internet à des personnes âgées isolées résidant dans les établissements médico-sociaux.

Autre projet : aider les parents qui n’ont pas toujours le temps ni les connaissances pour aider leurs enfants dans leurs apprentissages scolaires durant cette période de confinement. « Quome », une équipe comprenant des étudiants en mathématiques, des maîtres d’école ainsi que des professeurs d’université maîtrisant l’enseignement en ligne, a développé une plateforme d’exercices proposant des explications personnalisées.

Le troisième projet retenu par le public, « coughvid », est une application initiée au Laboratoire de systèmes embarqués dans le cadre de HelpfulETH. Elle permettra de poser un premier diagnostic de coronavirus depuis chez soi grâce au son de la toux. Le système a été mis en place durant le hackathon mais une base de données doit encore être constituée afin d’affiner la précision du résultat.

Habituellement lié à des projets en informatique, le format du hackathon a montré avec cette édition qu’il peut également convenir à une multitude de domaines, puisqu’il a entre autres permis le développement d’un masque de protection réutilisable, un système de désinfection pour les semelles, ou encore un modèle d’habitation compatible avec une pandémie par exemple. Les prix, sous forme de bons, sont avant tout symboliques. Mais ces projets, outre le coup d’accélérateur pour leur développement et l’apport de compétences variées, ont également gagné en visibilité.

L’EPFL s’impliquera de différentes manières dans la suite de ces projets. Certains seront repris pour des projets de semestre, alors que d’autres pourront par exemple élaborer leurs prototypes après la réouverture du campus. Pierre Vandergheynst, Vice-président pour l’enseignement, s’est dit convaincu par l’expérience à laquelle il a participé à la fois en tant qu’initiateur et qu’expert. « Les participants apprennent à utiliser et à faire fructifier des ressources à une rapidité stupéfiante. L’interdisciplinarité permet de faire émerger des idées encore plus innovantes», souligne-t-il. L’expérience pourrait d’ailleurs être renouvelée, sur le campus cette fois-ci, pour la génération de projets de semestre ces prochaines années.

Cette première expérience en ligne a convaincu également les organisateurs de Lauzhack, déchargés de la logistique d’approvisionnement et de matériel de l’événement. « Pour la première fois, nous avons eu le temps de suivre le processus de création et même apporter notre expertise » soulignent la présidente, Blagovesta Kostova, et Tatiana Porté, responsable communication.

Les projets du Lauzhackaton covid-19 sont visibles ici.