«Parfois, les voix divergentes sont les plus précieuses»

© 2022 EPFL

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En tant que nouvelle présidente de l'Assemblée d’École, la professeure Aleksandra Radenovic espère renforcer son rôle dans le processus décisionnel et l'utiliser pour faire de l'EPFL un lieu de travail plus transparent et inclusif.

L'Assemblée d’École a une nouvelle présidente. Après quatre ans de représentation du corps enseignant et deux ans de vice-présidence, Aleksandra Radenovic est désormais à la tête de l'Assemblée d’École. Dans une interview, Aleksandra Radenovic, qui dirige le Laboratoire de biologie nanométrique, explique comment elle espère poursuivre le chemin de l'assemblée vers une meilleure représentation des quatre groupes constitutifs de l'École: le corps enseignant, le corps intermédiaire, le corps des étudiant·e·s et le corps administratif et technique. En même temps, elle continuera à renforcer le rôle de l'assemblée dans le processus décisionnel de l'École.

Vous êtes impliquée dans l'Assemblée d’École depuis plusieurs années, dernièrement en tant que vice-présidente, maintenant en tant que présidente. Qu'est-ce qui vous a poussé à rejoindre l'assemblée?

Je voulais changer la perception selon laquelle les professeurs ne se soucient pas de la participation. Nous le faisons. Bien sûr, nous sommes toutes et tous occupés à gérer nos groupes et à assurer nos budgets. Mais nous sommes toutes et tous dans le même bateau, et si le bateau va dans la mauvaise direction, l'assemblée est l'endroit pour corriger le cap.

Pourquoi une école comme l'EPFL a-t-elle besoin d'une Assemblée d’École?

Toute institution a besoin de contrôle et d'équilibre, et nous aussi. Non seulement de la part du Conseil des EPF, qui nous donne des directives et fixe notre budget, mais aussi de l'intérieur. L'EPFL est immense et nous ne pouvons pas toujours entendre l'avis de toutes et tous. Je souhaite qu'à travers l'assemblée nous puissions être la voix de toutes et tous sur le campus.

Quelles sont les réalisations les plus récentes de l'assemblée?

J'en ai énuméré quelques-unes sur le site de l'Assemblée d’École — par exemple les améliorations apportées à la stratégie des genres 2021-2024 et la révision partielle de la directive concernant les études doctorales — pour montrer qu'il est utile de consacrer de son temps et que l'on peut faire la différence.

Où, selon vous, l'Assemblée d’École a-t-elle échoué?

Nous avons eu l'impression que la direction de l'École discutait souvent de nouvelles directives, formait des groupes de travail et ne nous demandait notre avis qu'une fois qu'elle avait déjà formulé les équipes. Pour nous, cela a été frustrant. Nous pourrions facilement éviter les frictions causées par l'arrêt de directives qui ne sont pas en accord avec notre position en étant impliqués dès le début. En tant que scientifiques, si nous essayons de participer à un processus et que nous ne voyons pas de résultat, nous finissons par arrêter de participer.

Pouvez-vous nous parler de vos objectifs stratégiques en tant que présidente? Comment espérez-vous façonner l'assemblée au cours de votre mandat?

Nous devons changer les conditions d'expérimentation. Je constate que nous avons commencé à le faire. La collaboration avec mes prédécesseurs, Caroline Vandevyver et Fabio Zulliani, lors de mes précédents mandats, nous a mis sur la voie d'une orientation plus proactive. Ce n'est pas encore une affaire réglée; nous n'en sommes qu'au début. Mais, comme je l'ai dit lors de ma candidature, je voudrais rester sur cette voie, augmenter la participation par des exemples positifs et accroître notre impact en nous impliquant davantage avec la direction, non seulement lors de la consultation, mais aussi avant que les directives et les règlements soient soumis à la consultation.

Qu'avez-vous d'autre en tête?

Nous pensons que les récentes élections ont connu une meilleure participation que celles qui les ont précédées. C'est un bon signe. Mais nous avons encore du chemin à parcourir avec certains de nos Conseils de facultés. Certains fonctionnent à merveille en tant que partenaires très actifs et proactifs. D'autres sont dysfonctionnels. Mon objectif serait de les rencontrer pour leur expliquer leur rôle, les attirer et leur montrer à quel point ils sont importants pour l'école.

Y a-t-il des sujets et des événements concrets à l'ordre du jour pour les mois à venir?

Le 8 novembre, nous organiserons la réunion annuelle commune avec le Conseil des EPF et l'Assemblée d’École de l'ETH Zurich, Dialog. Nous espérons tirer des leçons de nos erreurs commises et apprendre comment mettre en œuvre les meilleures pratiques des deux côtés, en gardant à l'esprit que, malgré notre mission commune, nous sommes des écoles différentes avec certaines différences dont nous devons tenir compte.

Ensuite, il y a le plan stratégique pour 2025-2028. Nous voulons l'utiliser pour montrer que les Assemblées d’Écoles peuvent être impliquées dans la définition de la stratégie dès le début. Nous appelons ici à une plus grande participation de l’Assemblée d’École à l'élaboration du document. Le plan stratégique concerne l'avenir, mais aussi nos actions d'aujourd'hui.

Souhaitez-vous ajouter quelque chose?

Je tiens à souligner qu'il ne s'agit pas de savoir qui est le·la président·e de l'Assemblée d’École; il s'agit de la mission de l’assemblée qui garantit la transparence et la participation. Il s'agit de continuité, de cette expérience que nous devons faire fonctionner. Nous sommes un groupe de personnes diverses, et chaque membre de l'assemblée est essentiel. Je considère que le rôle de l'Assemblée d’École est d'être leur voix et, à mon avis, les opinions divergentes sont parfois les plus précieuses.