Num-Urb : le numérique au service de l'urbanisme en Afrique

En premier lieu, une table ronde organisée le 8 juin a permis d’appréhender le contexte et les enjeux politiques du sujet. Notre directeur, Jérôme Chenal, a pu échanger avec deux acteurs impliqués au quotidien dans la mise en œuvre opérationnelle et réglementaire de l’urbanisme et du numérique au Sénégal : M. Oumar Sow, Directeur général de l’urbanisme et de l’architecture au Ministère du Renouveau urbain, de l’Habitat et du Cadre de vie et M. Alè Badara Sy, spécialiste Green City à l’Institut mondial de la croissance verte.

Le lendemain matin a eu lieu la remise officielle des prix du concours de master (Num-Urb) qui s’est déroulée dans les locaux de l’École Supérieure Polytechnique de Dakar - ESP, en présence de M. Andrea Semadeni, Ambassadeur suisse au Sénégal, du Dr Olivier Küttel, Délégué du Président de l’EPFL aux Affaires internationales et du Pr. Falilou Mbacke Sambe, Directeur de l’ESP. À nouveau, un grand bravo à nos trois lauréats : Fatima Ezzahra Mohtich, Mouhamadou Lamine Kébé et Christopher Willcocks !

Les trois gagnants du concours Num-Urb avec SE M. Semadeni, Ambassadeur suisse au Sénégal

Un colloque scientifique a clôturé la série d’événements, durant l’après-midi du 9 juin. Trois tables rondes ont permis de faire émerger de très intéressantes discussions sur la place des technologies numériques dans les villes africaines de demain.

La première table ronde a rassemblé Mme Gaëlle Gibon, Directrice exécutive de l’Agence Francophone de l'Intelligence Artificielle et M. Abdoukhadre Diagne, Chief Operating Officer de Synapsys Conseils pour explorer, entre autres, les problématiques liées aux infrastructures nécessaires au déploiement des technologies numériques.

La deuxième a réuni le Dr Djibril Diop, CEO du Think-Tank « Observatoire de la nouvelle ville », M. Séname Koffi Agbodjinou, anthropologue et architecte à L'Africaine d'Architecture, et M. Léandry Jieutsa, urbaniste à UN Habitat. Elle a notamment couvert la thématique de la numérisation des services urbains.

La troisième a permis d’entendre des témoignages sur la numérisation du foncier et des services urbains, ainsi que sur la formation, au Sénégal et plus généralement en Afrique de l’Ouest, grâce à la participation de M. Patrick Emmanuel Somy, urbaniste au Bureau National d'Etudes Techniques et de Développement en Côte d’Ivoire, de Mme Scarlett Zongo, Directrice de Cité Branchée de Ouagadougou et du Dr Seydina Moussa Ndiaye, Directeur de programme à l’Université Virtuelle Sénégal (UVS).

Plusieurs enseignements transversaux ont émergé des échanges ayant eu lieu pendant les deux jours passés à Dakar. Par exemple, l’importance de la formation des nouvelles générations d’urbanistes et de décideurs politiques aux technologies numériques a été soulignée dans les trois tables rondes. Ceci ne peut que conforter le centre EXAF dans ses choix. En effet, nous sommes convaincus que les solutions proposées par les étudiantes et étudiants dans leurs travaux de master ou de doctorat sont extrêmement valables et devraient servir de sources d’inspiration. À ce titre, la qualité des travaux présentés par les 3 lauréats du concours Num-Urb a bien démontré la pertinence de cette approche.

La protection des données a également été abordée par les trois tables rondes. Presque tous les intervenants ont émis des suggestions pour que la gouvernance publique puisse jouer pleinement son rôle de régulateur de l’usage des informations collectées. Il s'agit principalement de s'assurer que les technologies numériques servent pleinement aux citoyens et d'éviter que ces derniers deviennent des "produits" pour les publicitaires. Les participants ont aussi mis l’accent sur l’importance de l’accès à ces technologies pour tous les citoyens, quels que soient leur genre, leur âge ou leur statut social.

Comme escompté, les thématiques considérées comme essentielles par les panélistes des tables rondes correspondent aux axes de recherche explorés par le Centre EXAF au travers de ses différents de projets. Le colloque a donc permis de mettre encore un peu plus en évidence l’importance de nos activités pour le continent africain.

Pour celles et ceux qui s’intéressent à ces questions, EXAF est en train de faire une synthèse plus complète des discussions qui se sont déroulées durant ces trois tables rondes. Un rapport complet sera accessible sur notre site internet dans quelque temps. Comme l’a conclu Jérôme Chenal à la fin de la journée à Dakar : « C’est en analysant aujourd’hui ces thématiques que l’on trouvera les réponses aux questions qui se poseront demain. »