Nouvelles salles "grises" pour les nanotechnologies

Patrick Aebisher, président de l'EPFL, et Demetri Psaltis, doyen de la faculté STI  inaugurent le bâtiment

Patrick Aebisher, président de l'EPFL, et Demetri Psaltis, doyen de la faculté STI inaugurent le bâtiment

Rénové de fond en comble, le bâtiment de microtechnique pourra désormais abriter de nouvelles activités expérimentales prometteuses, dans le domaine des micro-technologies et de la bio-ingénierie. Un complexe de salles blanches et « grises » unique en Suisse est maintenant à la disposition des chercheurs, étudiants et partenaires.

A l’heure où l’avènement des micro et nanotechnologies influence fortement les domaines traditionnels de l’ingénierie, l’EPFL a investi 14,4 millions de francs pour transformer et rénover son bâtiment de microtechnique. Inauguré mardi 10 mai, l’édifice abrite un nouveau complexe de salles grises - ou salles blanches avec un niveau de propreté moins haut -, des bureaux neufs pour les professeurs fraîchement engagés, ainsi que 12 nouveaux laboratoires.

Un bâtiment parfaitement adapté
Outre le bâtiment de microtechnique sis à Lausanne, l’EPFL comprend d’autres entités dont les équipements sont dédiés à la nanotechnologie : le Centre interdisciplinaire de microscopie électronique (CIME), et le Comlab à Neuchâtel, qui appartient au Centre suisse d’électronique et de microtechnique (CSEM). Pour des raisons techniques et historiques, c’est le bâtiment de microtechnique de Lausanne qui a été choisi pour accueillir ces innovations. D’une part, il compte depuis longtemps en son sein de nombreux laboratoires actifs dans les domaines des micro-nano systèmes, avec application biomédicale. Mais plus important encore, il abrite le Centre de micro nanotechnologie (CMi), soit un complexe de salles blanches de classe mondiale, qui n’a cessé de se développer et de s’adapter aux besoins des chercheurs ces dernières années.
Récemment, la salle blanche existante avait tendance à saturer, en raison du nombre d’utilisateurs - près de 300 -. Une grosse partie des travaux de rénovation s’est donc portée sur le développement d’une extension du CMi : le CMi+, soit un nouveau complexe de cinq salles grises, relié au CMi par un ascenseur.

Du prototypage rapide
« Les salles grises permettent de faire les premiers pas vers une technologie particulière, qui pourra ensuite être totalement développée dans la salle blanche, commente Philippe Flückiger, directeur des opérations au CMi. Certaines techniques ne nécessitent pas un niveau de propreté aussi élevé que dans les salles blanches, poursuit-il. Les nouvelles salles répondent ainsi aux besoins des chercheurs des Sciences de la vie et des Sciences de base, notamment, qui veulent faire du prototypage rapide. »

Ouvert 24h sur 24
Plus faciles d’accès que la salle blanche du CMi - temps de formation pour utiliser les équipements beaucoup plus court -, les salles grises coûtent près de 4 fois moins cher aux utilisateurs et seront progressivement ouvertes 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Chercheurs, étudiants et partenaires auront donc plus de liberté, mais moins de support. Par ailleurs, alors que la salle blanche se concentre sur les procédés liés à la microtechnique, aux microsystèmes électromécaniques (MEMS) et à la nanofabrication, le CMi+ permet d’aborder des procédés non-conventionnels. « Dans les chapelles chimiques des salles blanches, par exemple, on utilise les produits traditionnels de la microtechniques, tels que l’acide fluorhydrique ou encore l’acide sulfurique, explique Philippe Flückiger. Le CMi+ permet de travailler avec des produits en quantité moindre, mais d’une plus grande variété. »

Une bonne nouvelle pour les utilisateurs du CMi, qui se composent aussi bien de doctorants et de professeurs (réalisation de Travaux pratiques) que de collaborateurs industriels.


Auteur: Laure-Anne Pessina

Source: EPFL