«Nous voulions proposer une alternative complète à la fast-fashion»

«Je voulais donner un vrai sens à mon master»: c’est ainsi que Blanche Marion résume sa lancée dans le monde de l’entrepreneuriat. Après un bachelor en sciences de la vie à l’EPFL, dont une année d’échange passée en Belgique, elle décide de s’engager dans le master en Management, Technologie et Entrepreneuriat: «Ce master m’a semblé idéal pour acquérir des compétences plus directement applicables en société tout en gardant un bloc scientifique dans le domaine qui m’intéresse», explique l’étudiante.

En deuxième année de bachelor, lors d’une compétition d’idées à la semaine de la durabilité, elle propose avec sa camarade de classe Lucie Vanhollebeke une plateforme d’achat et de vente de vêtements de seconde main, UniDress. L’aventure commence avec une page Instagram: «Les gens nous envoyaient des photos des vêtements qu’ils voulaient vendre et on relayait l’information en story». En quelques mois, la page accumule 450 abonnés et plus d’une centaine de transactions. Le duo d’entrepreneures décide alors de créer une application pour aller plus loin. «Nous avons rapidement réalisé que la location et la réparation de vêtements avaient aussi leur place dans ce genre de plateforme. Nous voulions proposer une alternative complète à la fast-fashion».

En 2022, le projet UniDress intègre l’accélérateur de start-ups de l’EPFL Blaze et remporte plusieurs concours de pitch, dont le prix du digital au concours de Genilem. Le secret de leurs victoires? «On aime beaucoup pitcher» explique Blanche. «On le prend un peu comme une petite pièce de théâtre». Un talent qui leur a servi de nouveau cette année lors du concours START Lausanne, où elles terminent finalistes.

Légende : Le pitch d’Unidress lors du concours Genilem.

Pour l’instant ouverte uniquement aux communautés de l’EPFL et de l’UNIL, UniDress compte déjà une centaine d’utilisateurs avec un peu plus de 200 annonces de vêtements en vente. «L’objectif à long terme est de rendre l’application disponible à toutes les communautés locales: il suffira de l’ouvrir et de se localiser pour voir quelles annonces sont disponibles dans un périmètre défini», résume l’étudiante. Le déploiement sur les campus de l’EPFL et de l’UNIL sert ainsi d’un champ de test de l’application et contribue à décarboniser les campus, un des premiers objectifs du projet.

Blanche Marion a pris goût à l’entrepreneuriat à travers son expérience avec UniDress. «On ne connaissait rien à l’entrepreneuriat en commençant ce projet. Mais l’EPFL nous apprend une manière de travailler et de s’organiser, ce qui a été très utile pour avancer», explique-t-elle. «Je me vois bien continuer dans le domaine de l’innovation: j’adorerais pouvoir lier mon bagage technique de l’EPFL avec un projet entrepreneurial, par exemple avec un projet sur les neurosciences”.