«Notre bâtiment est conçu comme une ville»

Kersten Geers (à g.) et David Van Severen expliquant leur maquette. © Alain Herzog / EPFL 2015

Kersten Geers (à g.) et David Van Severen expliquant leur maquette. © Alain Herzog / EPFL 2015

Depuis le 12 mai, des maquettes du futur « Campus RTS », qui sera construit à côté du Rolex Learning Center pour accueillir la Radio-télévision suisse, sont visibles dans le foyer du bâtiment SG. Rencontre avec ses auteurs, Kersten Geers (également professeur associé à l’EPFL) et David Van Severen, du bureau belge OFFICE.

Quelles ont été vos principales sources d’inspiration lors du concours d’architecture ?
Kersten Geers : Le projet s’inscrit dans un contexte qui est exceptionnel à plus d’un titre. D’abord, l’environnement est fascinant. Le fait d’être situé sur un campus universitaire, à cheval entre l’Unil et l’EPFL, est également hors du commun. Le voisinage du Rolex Learning Center a également constitué un élément crucial dans notre réflexion.

Comment s’installe-t-on à côté d’un bâtiment devenu un emblème, comme ce dernier ?
K.G. : Notre projet constitue une réponse au RLC, ainsi qu’à Under One Roof. Ces deux constructions se caractérisent par leur dimension paysagère, il était hors de question de prévoir une masse imposante car nous nous situons dans leur continuité. Comme l’ensemble du campus se déploie sur des pentes douces, nous avons privilégié une approche elle aussi paysagère. Notre bâtiment, dont plusieurs espaces seront ouverts au public, se veut au centre d’un cheminement entre l’EPFL et l’Unil, passant par Under One Roof et le RLC – nous pensons même qu’il sera en mesure de dynamiser l’aile Est de ce bâtiment.

Vous parlez d’ouverture ; le public aura donc accès aux rédactions de la RTS ?
David Van Severen : Le bâtiment ne sera pas public, mais plusieurs parties lui seront accessibles – dont un restaurant. Il abritera aussi une garderie et une médiathèque. Mais c’est surtout sa conception même qui en fait un lieu de passage. Les bureaux forment un grand plateau, un « champ continu » accroché à quatre volumes. Cet étage flotte à 7 mètres au-dessus du sol, comme une canopée, laissant de nombreux passages et délimitant des espaces au niveau du sol, plus ou moins protégés. Il y aura par exemple un grand porte-à-faux sous lequel pourront prendre place des manifestations. Le public pourra aussi participer à certaines émissions dans le grand studio, ou à d’autres événements qu’offrira la RTS.

Combien de collaborateurs ce bâtiment pourra-t-il accueillir ?
K.G.: A capacité maximale, 6 à 700 personnes pourront y travailler. Mais le rythme des médias électroniques est fluctuant par définition. S’y ajoutent les inconnues liées à l’évolution du métier dans 10 ou 20 ans – d’où la nécessité d’une grande modularité. Notre bâtiment se présente comme une ville, dotée de quatre pôles d’attraction – ces « émergences » qui renferment les studios radio et TV, le restaurant et les bureaux de l’administration et la médiathèque. Les rédactions auront toute latitude pour s’organiser et se réorganiser sur le vaste plateau qui relie les émergences, en fonction de leurs besoins. Cela donnera aux usagers l’impression qu’il y a toujours de l’activité, même aux heures où les effectifs sont réduits.

L’exposition des maquettes est visible jusqu’au 30 mai, au Foyer SG (niveau 2). Plus d’infos : http://archizoom.epfl.ch/Campus_RTS