«Mon rêve: être un neuro-ingénieur en contact avec les patients»

On est tout de suite séduit par le discours d’Alexis Cogne: quelques phrases suffisent à s’apercevoir qu’on est face à quelqu’un qui cherche, doute, mais avec bonheur. «Je suis plutôt curieux. J’aime creuser dans des domaines variés. Mais c’est vrai que, par conséquent, mon cursus part un peu dans tous les sens.» Un Bachelor en science et génie des matériaux avant de faire un Master en neuro-ingénierie à l’institut de Neuro X, c’est effectivement peu commun. «J’hésitais même à faire médecine… ou quelque chose dans l’environnement, sourit-il. Mes études en bachelor me permettaient de rester dans un domaine où je pouvais avancer en gardant contact avec ce qui me passionnait sans encore faire de choix définitif.»

Comment fait-on lorsque l’on est touche à tout pour ne pas se perdre? «J’ai régulièrement besoin de faire des pauses pour prendre du recul. Ça me permet de réfléchir avant de me lancer.» C’est ce qu’il a fait entre son Bachelor et son Master, en voyageant avec un ami jusqu’à Istanbul en auto-stop, par exemple. «On a pu découvrir des lieux que l’on n’aurait jamais traversés, en rencontrant chaque fois les personnes de la région.» Cette curiosité sociale le caractérise.

«C’est vrai que j’adore le contact avec les gens. Je fais de l’ingénierie, mais la médecine me tentait pour le rapport quotidien avec les gens pour lesquels on cherche des solutions. La plus grosse contrainte, à l’EPFL, c’est le temps.» Lors de son Bachelor, Alexis avoue avoir parfois perdu l’objectif de ses études. «Lorsqu’on est pressé par le temps, on s’axe sur les notes et l’on oublie pourquoi on étudie.»

C’est le principal avantage de la bourse d’excellence. «Tout à coup, le temps qu’on passait à gagner sa vie pour survivre est libéré.» La curiosité a de nouveau les coudées franches. «On peut enfin se pencher sur ce qui nous passionne. On se laisse le temps de connaître le sujet en profondeur et faire des choix plus éclairés. Ça change tout!»

«En plus, l’aspect confiance n’est pas négligeable», nous confie-t-il. «Savoir que l’EPFL fait confiance à mon parcours hors des clous est vraiment incroyable ! Ça me donne une légitimité. Pour moi et aussi envers les laboratoires chez qui je postule.» Grâce à cette aide, il peut chercher des stages qui conviennent exactement au besoin de son cursus alambiqué sans se préoccuper de la rémunération.

Justement, où voit-il son parcours le mener ? «Mon rêve est d’être un neuro-ingénieur en contact avec les patients.» Une vision de la médicine du futur? Avec son sens du contact naturel et sa passion pour l’interdisciplinarité, si cela n’existe pas encore, nul doute qu’Alexis saura la créer.